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21 juin 2021 1 21 /06 /juin /2021 06:42

     J'aurais pu écrire aussi : "Fillon 1 - Macron 0" voire "Fillon 1 - Fillon 0". (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/06/macron-1-fillon-0.html). Il s'agit des résultats du premier tour des élections départementales dans le canton de Sablé. 

 

     En effet, les amis politiques de François Fillon l'emportent haut la main car ils ont su mobiliser leurs électeurs bien mieux que leurs concurrents dans un contexte marqué par une abstention record et un envoi très imparfait du matériel électoral. Ils devancent très nettement l'ami du même Fillon qui avait l'appui de la nouvelle municipalité de droite macronienne de Sablé (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/10/droite-macron-compatible.html). Il y aura un second tour dimanche prochain du fait que la liste arrivée en tête n'atteint pas 25% des inscrits bien qu'elle dépasse les 50% des exprimés. 

 

     Sans conteste, le président de la communauté de communes, Daniel Chevalier, confirme le vote de juillet dernier quand il avait nettement devancé le nouveau maire de Sablé, Nicolas Leudière (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/troisieme-tour.html). Dans l'ensemble du canton, le binôme de la droite classique Chevalier - Crnkovic obtient 2711 voix soit 53,87% alors que les partisans de Macron et Leudière font 3 fois moins avec 843 voix (16,76%). Plus impressionnant : le binôme de la droite classique est en tête dans toutes les communes mais, surtout, dans tous les bureaux de vote de Sablé (la seule exception étant un bureau de vote de Parcé où le binôme de gauche est en tête). Pour Sablé, l'écart est de 30 points : alors que Chevalier frôle la majorité absolue, la liste soutenue par le maire de Sablé est juste en-dessous des 20%, très loin des résultats de mars et juin 2020 aux municipales. Il s'agit d'un désaveu du maire de Sablé même s'il doit être relativisé car celui-ci n'était pas candidat (mais un de ses élus était candidat). N'empêche que dans sa lutte contre le président de la CdC il ressort affaibli. 

 

     Autre victime de marque : le R.N. Leurs électeurs ne se sont pas bousculés et on enregistre des reculs spectaculaires dans plusieurs communes. Pour la première fois depuis plus de 30 ans, l'extrême-droite ne progresse plus. Bien au contraire. 

 

     La gauche était représentée par Bernadette Flament, conseillère d'opposition au Bailleul et Rémi Mareau, conseiller d'opposition à Sablé. Le résultat est contrasté.

 

     Plusieurs communes leur ont donné de bons scores : Parcé tout d'abord, avec 26,61% (alors que la candidate macronienne est adjointe et ne fait que 16,67%) puis, logiquement, Le Bailleul avec 25,59% (jeu égal avec la conseillère macronienne qui était suppléante), Avoise avec 21,97 % ; auxquels on pourrait ajouter Souvigné (dont la maire était candidate sur la liste écologiste aux régionales), Asnières, Auvers, Courtillers, ND du Pé et Dureil.

     Par contre, logiquement, les scores sont décevants voire très faibles dans deux types de communes : Celles dont un candidat ou une candidate est maire : Louailles, Précigné, Juigné (ce qui montre le poids des notables dans cette élection) et  les communes les plus à droite : Solesmes et Pincé. 

     Vion et Sablé sont dans la moyenne mais il y a des écarts importants d'un bureau à l'autre à Sablé. Si on peut être satisfait de Madeleine Marie 2 (mon bureau de vote !!!) avec 22,89%, la déception domine même si les pourcentages sont partout meilleurs qu'aux municipales où Rémi Mareau était déjà tête de liste.

     De toute évidence, encore une fois, une partie des électeurs socialistes et écologistes non seulement n'a pas voté pour la seule liste de gauche mais a voté pour la liste Macron aux départementales. Passe encore que nombre d'électeurs de gauche aient voté Leudière en 2020 pour chasser Joulaud mais qu'ils persistent en 2021 quand les enjeux étaient clairs pose un grave problème. Certes les quelques adhérents locaux du PS ont définitivement changé de camp (l'un d'entre eux écrit sur sa page facebook que EELV et LFI sont des "gauchistes") et ils ont incité leurs amis à faire pareil mais leurs électeurs de 2015 auraient dû voter à gauche. Et on reste sans voix quand on apprend que deux personnalités connues à Sablé pour leur engagement à gauche (ils ont été candidats présentés par le PS ou le PCF) appellent à voter pour le candidat de Macron (il y a moindre mal car ils n'habitent plus dans la commune depuis des années).

 

     Dans 7 communes sur 16, le binôme de gauche est à la deuxième place ; dans 2 autres, il fait le même nombre de voix que le binôme macronien ; dans les 7 dernières, il est derrière. 

 

     Cependant, si on compare avec les départementales de 2015, la situation est radicalement différente.  

          - Le binôme de droite était le même : il gagne 10 points de pourcentage mais perd plus de 1000 voix 

          - Rémi Mareau était déjà candidat avec une configuration semblable (candidature type Front de gauche avec soutien Verts) : il gagne 130 voix et fait plus que doubler son pourcentage. 

          - Le FN devenu RN s'effondre : il perd 1873 voix et donc plus de 70% de son électorat ; son pourcentage baisse de plus de la moitié. 

          - Le PS obtenait 1766 voix et 17,01% ; en 2021, il disparaît faute de combattant. 

          - La République en Marche n'existait pas en 2015 et obtient 843 voix. 

     

     Il en est fallu de peu que le binôme de gauche soit présent au second tour. Même si les chances de victoire auraient été nulles, un signal fort aurait été envoyé. Ce n'est, sans doute, que partie remise. 

 

     Pour le dimanche 27 juillet, le choix est simple. Il est totalement hors de question de voter pour un candidat de droite. Aucune voix pour Chevalier - Crnkovic et pour David- Jugnet. Votez blanc, rouge, vert comme il vous plaira. Par contre, aux régionales, la liste de gauche désormais réunie peut gagner : votez donc pour la liste Orphelin.

 

     

 

 

 

 

 

     

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16 juin 2021 3 16 /06 /juin /2021 21:27

     Pour la première fois depuis très, très longtemps, il n'y aura qu'une seule candidature à gauche dans le canton de Sablé. Le choix est donc simple pour les électeurs de gauche qui mettront le bulletin Flament - Mareau dans l'urne. Comme l'expliquait le responsable de la campagne pour le P.S., ce parti est absent dans deux cantons (dont celui de Sablé) mais les électeurs de gauche auront quand même un binôme de gauche.

 

     Il serait, cependant, réducteur de croire qu'il s'agit d'un vote par défaut. Car, voter pour ce binôme a une signification importante. Tout d'abord, les candidats se présentent dans le cadre d'un regroupement de la quasi totalité des partis de gauche (sauf le P.S.) sous la bannière "Uni-e-s pour une Sarthe citoyenne, solidaire et écologique" avec un programme commun. Ensuite, parce que les candidats et suppléants du canton sont des élus ou des responsables syndicaux qui agissent quotidiennement au service de leurs concitoyens et de leurs collègues. 

 

     Les 3 autres binômes sont à droite ( voir http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/05/la-droite-se-dechire-dans-le-canton-de-sable.html). C'est évident pour celui du Rassemblement National dont les candidats sont inconnus et ne se sont pas donné la peine de faire campagne. C'est clairement exprimé par le binôme sortant qui se présente sous la bannière de la majorité départementale avec le soutien de L.R. et de l'U.D.I. ; au moins c'est honnête et on n'essaie pas de tromper l'électeur. 

 

     Le troisième binôme de droite joue de l'ambigüité. Ce sont les candidats de Macron mais le parti macronien (L.R.E.M.) n'apparaît pas plus que le Président dont ils se réclament. Quand des candidats n'annoncent pas clairement la couleur l'électeur doit se méfier. En fait, ils sont soutenus par d'autres experts du camouflage : la nouvelle majorité municipale qui se prétendait "sans étiquette" jusqu'à ce que le nouveau maire avoue être de centre droit et adhère à un mouvement lié à Édouard Philippe dont on peut penser ce que l'on veut sauf qu'il est de gauche. Quant à l'homme du binôme, il est un grand ami de François Fillon et est soutenu par un ancien ministre de Sarkozy alors que les amis politiques de l'ancien Premier Ministre sont, théoriquement, les candidats de la droite classique. Bref : il s'agit d'abord de querelles de personnes et une tentative de revanche du "3ème tour" des Municipales (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/troisieme-tour.html). Les habitants du canton méritent mieux. 

 

     Je sais que des électeurs de gauche n'ont pas voté pour la liste de gauche aux Municipales de mars et juin 2020. Ils voulaient absolument se débarrasser de l'équipe de Marc Joulaud quitte à voter pour un ancien élu de Joulaud et partisan de Fillon. J'espère qu'ils ont compris qu'ils n'avaient pas gagné au change si ce n'est un meilleur entretien du centre et des accès routiers (pour les quartiers populaires, c'est une autre paire de manche). Je les invite donc à ne pas se laisser séduire par le nouveau "look" de la droite (j'emploie à dessein un mot anglais pour copier la publicité des candidats Macron) et à voter pour le tandem Flament - Mareau, première étape pour la reconstruction de la gauche dans le canton.

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 18:17

     Élu député en 1958 puis maire de Sablé en 1959, Joël Le Theule domina la vie politique locale pendant plus de 20 ans. Il fut, également, ministre et semblait promis aux plus hautes charges quand il décéda brutalement à la fin de l'année 1980.

 

     Son collaborateur François Fillon le remplaça facilement au conseil général de la Sarthe et au conseil municipal de Sablé mais Mitterrand fut élu quelques mois plus tard et l'Assemblée Nationale fut dissoute. La droite présenta donc François Fillon pour essayer de garder le siège de député très menacé. Il l'emporta d'un cheveu dès premier tour, les socialistes n'ayant pas assez mis la paquet à cette date là. La droite était sauvée.

 

     La droite locale décida majoritairement de présenter François Fillon aux municipales de 1983. Pierre Daguet, l'homme qui avait mis Le Theule sur orbite en 1958 et 1959, devenu brièvement maire entre 1981 et 1983, pesa de tout son poids dans ce sens. Son poulain l'emporta nettement dès le premier tour. Néanmoins, une fracture était apparue avec une liste dissidente de droite dirigée par le propre frère de Joël Le Theule. Bien qu'elle ait réussi à attirer des personnalités marquées à gauche, elle fut balayée du fait de son inconsistance et malgré une campagne "à l'américaine" (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/03/les-elections-municipales-a-sable-1983-2014.html)

 

     Il n'y eut plus de dissidence à droite aux élections municipales pendant 37 ans que ce soit face à Fillon ou face à ses successeurs : Pierre Touchard puis Marc Joulaud. Dans le canton, ce fut également le cas, à une exception près : la candidature du maire de Précigné en 2004. Cependant, une partie de l'électorat de droite trouva bientôt un exutoire à ses mécontentements : le Front National présenta un candidat en 1985 et a toujours été présent depuis (en général avec des candidats parachutés). Il progresse en voix à chaque élection (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-les-elections-cantonales-dans-le-canton-de-sable-depuis-1945-1-125537951.html et http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-resultat-des-departementales-dans-le-canton-de-sable-1-125641196.html). 

 

     François Fillon gravit toutes les marches du pouvoir jusqu'à atteindre le poste de Premier Ministre et il fut, sans conteste, le "patron" du canton et de la communauté de communes pendant des décennies. Il sut attirer, dans son orbite, des élus locaux et des personnalités qui apparaissaient comme étant de gauche, coupant l'herbe sous le pied de la concurrence, et il choisit lui-même ses successeurs dans ses différentes fonctions. Tout sembler baigner dans l'huile. 

 

     Mais deux brèches apparurent en 2012. Craignant de perdre les législatives, il s'exila dans une circonscription très à droite de Paris où il fut élu sans peine et il démissionna de la présidence de la CdC. Loin des yeux, loin du coeur. Il se trouva donc 6 voix pour voter contre son poulain, Marc Joulaud, au profit de son concurrent socialiste qui ne pouvait compter que sur 2 élus. L'édifice fut encore lézardé par la défaite de Marc Joulaud aux législatives qui suivirent la victoire de Hollande en 2012, encore (http://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-premier-tour-dans-la-4eme-de-la-sarthe-106905786.html). Le nouveau député socialiste devint ministre de l'Agriculture et il fut réélu en 2017. Néanmoins, il ne réussit pas à attirer des élus de poids. La "maison Fillon" tenait jusqu'au début de l'année 2017 et "l'affaire Fillon" (je ne vais pas vous expliquer ce coup de théâtre de la campagne présidentielle ; j'ai écrit des dizaines d'articles ; il suffit de taper "Fillon") http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/06/juges-1-fillons-joulaud-0.html

 

     Non seulement, l'ancien maire de Sablé fut battu à la présidentielle mais son image fut atteinte et, surtout, Marc Joulaud, lui aussi, "mouillé" dans l'affaire, s'en trouva très affaibli avec l'épée de Damoclès de l'inéligibilité. Cependant, sans doute faute de trouver un autre candidat, il se présenta, malgré tout, aux municipales de 2020. La gauche aurait pu et aurait dû en profiter pour, enfin, mettre fin à une équipe qui tenait la commune depuis plus de 60 ans. Hélas, la démobilisation des militants, ainsi que les coups de poignard de quelques uns, douchèrent tout espoir. 

 

     C'est alors que l'inédit se produisit : la dissidence d'un élu de la majorité sortante, ancien "supporter" de François Fillon, donc marqué à droite. Il présenta une liste "divers droite" masquée sous la formule "sans étiquette". Classique ! Et il gagna ! Il avait réussi à attirer une partie des électeurs de la droite classique, les électeurs de Macron (malgré la présence d'une liste dirigée par un adhérent de LREM) et des électeurs de gauche qui voulaient en finir avec Marc Joulaud (http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/06/macron-1-fillon-0.html). Très vite, il tomba le masque, d'une part en ignorant totalement les quartiers populaires ; d'autre part, en annonçant son ralliement à un groupe d'élus de droite pro-Macron (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/10/droite-macron-compatible.html)

 

     La seconde manche se joua avec l'élection du président de la communauté de communes. La droite classique changea de cheval car Marc Joulaud était hors jeu. Elle choisit Daniel Chevalier, maire de Juigné et conseiller départemental. Il fut élu facilement face au maire de Sablé qui n'avait rien à proposer (il obtint quand même 4 voix de plus que celles des élus de sa majorité siégeant à la CdC). 1 partout ! (http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/troisieme-tour.html)

 

     Maintenant, place aux départementales dans le canton de Sablé pour la troisième manche.

 

     Pour la première fois depuis des décennies, il n'y a qu'une seule candidature à gauche : Bernadette Flament, élue d'opposition au Bailleul et Rémi Mareau, élu d'opposition à Sablé ; les suppléants étant des syndicalistes ouvriers. Les électeurs de gauche sont donc invités à se porter massivement sur le candidat d'union.

 

     Par contre, il y a 3 candidats de droite.

          Pour la droite classique dite Majorité départementale ou "Ensemble pour la Sarthe", Daniel Chevalier se représente avec Martine Crnkovic et Agnés Arthus-Bertrand ; seul nouveau : le maire de Précigné. On notera que le renouvellement est oublié et qu'il n'y a aucun Sabolien ou Sabolienne. 

          Le RN présente des candidats inconnus. 

          La nouvelle droite représentée par les partisans de Macron, appelés Majorité présidentielle ou "Sarth'Ensemble" (on notera le quasi plagiat) présente 2 élues locales (de Parcé et du Bailleul) plus 2 Saboliens : 1° un très proche de Fillon (il était son partenaire de "footing"), ancien professeur de collège devenu inspecteur général ; 2° un élu de la nouvelle majorité. Comme le mandataire financier est un autre élu de la majorité et que la commune de Sablé fait de la publicité pour une des activités du candidat, on imagine sans peine que le maire de Sablé soutient en sous-main le binôme pour faire mordre la poussière à son adversaire Chevalier. Et on peut être surpris de lire que le candidat de Macron dise avoir rencontré l'ancien Premier Ministre pour lui indiquer qu'il serait candidat.

 

     Face à ces querelles de famille qui montrent la décomposition de la droite, il est plus que jamais nécessaire que les sympathisants de gauche se rassemblent à Sablé et dans le canton pour créer une nouvelle dynamique. Le plus tôt sera le mieux. 

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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 20:35

     Tout le monde savait qui seraient les 3 sénateurs qui seraient élus ce dimanche en Sarthe. La seule question que les pronostiqueurs se posaient était l'ordre du tiercé. Et, sur ce point, on a des surprises car le grand vainqueur n'est pas celui que l'on aurait pu imaginer (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2020/09/senatoriales-une-campagne-etonnante.html et http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2020/09/senatoriales-2020-en-sarthe.html)

 

     Thierry Cozic, le candidat tête de liste du P.S. pouvait espérer conforter le score du P.S. de 2014 quand la liste de ce parti était dirigée par Jean-Claude Boulard. En effet, la confortable victoire de Le Foll aux municipales, cette année, au Mans ajoutée à un gain d'élus P.S. ou sympathisants à Beaumont, Yvré et quelques autres communes aurait dû permettre à la liste P.S. de 2020 de faire au moins jeu égal avec Boulard. Surtout si les amis de Marietta Karamanli avaient enterré la hache de guerre. Il n'en a rien été car Cozic réalise un mauvais score en n'obtenant que 351 voix soit 50 de moins que Boulard. Échec d'autant plus significatif que les deux autres listes de gauche progressent au total de 77 voix par rapport à 2014.

 

     Autre recul, très net, également, celui de Louis-Jean de Nicolaÿ. En 2014, il avait battu Jean-Pierre Vogel, son concurrent de droite, de 25 voix. Cette fois-ci il est derrière et loin derrière. En passant de 348 à 296, il perd 52 voix mais, surtout, il est distancé de 189 voix par l'ancien maire de Bonnétable. Ce dernier est le grand vainqueur car il devance nettement ses deux concurrents en passant de 323 voix à 485 (+ 162). Le constat est cruel : d'un côté un sénateur comme l'imagine l'opinion publique, de l'autre un politicien plus jeune et beaucoup plus présent : ça paie ! Il faut ajouter que, grâce à Vogel, le total des deux frères ennemis de droite passe de 671 à 781 voix ce qui est un résultat très élevé quand on sait qu'en 2004  la moyenne des candidats de droite (et du centre) était de 768. Certes, il y avait plus d'électeurs qu'en 2004 et un peu plus qu'en 2014 mais la droite n'a eu aucun élu au Mans en 2020 ce qui rend l'exploit encore plus étonnant. La droite seule est majoritaire chez les grands électeurs sarthois. 

 

     Et les autres ? 

 

     La 4ème place des Verts n'est pas inattendue mais c'est l'ampleur du résultat qui surprend. EE-LV passe de 79 voix à 132 (+ 53) alors qu'ils ont perdu des grands électeurs encartés. Leur net progrès peut avoir 4 raisons : tout d'abord, un apport de voix de la part d'électeurs sensibles à l'environnement, ensuite un transfert venant d'électeurs ayant voté pour la liste des maires ruraux en 2104 (un des candidats de cette liste venait des Verts) mais, surtout, un vote anti-PS d'électeurs de gauche (Cozic perd 50 voix ; Sophie Bringuy en gagne 53) et, probablement, les voix venant des amis de Karamanli qui ne pouvaient absolument pas voter pour le dirigeant d'une fédération socialiste qui avait imposé Le Foll au Mans. 

 

     Divine surprise pour Pascale Fontenel-Personne. La candidate macronienne réalise quasiment le même score que le candidat U.D.I. de 2014 (121 au lieu de 126) alors même qu'ils n'avaient aucun électeur au Mans et que Macron est fort impopulaire. Se présenter comme "centriste" assure donc automatiquement un tapis de voix significatif.

 

     Bon résultat pour la liste communiste dirigée par Gilles Leproust. Cette année, le Parti de Gauche ne participait pas à la liste malgré l'existence de plusieurs grands électeurs de cette mouvance. Idem pour La France Insoumise. Or, le P.C.F. fait nettement mieux en gagnant 24 voix (de 70 à 94). De toute évidence, le Parti Communiste a mordu chez des élus ruraux ; que ce soient certains de ceux qui avaient voté pour la liste des maires ruraux ou que ce soient d'anciens électeurs PS. Ce qui prouve qu'avoir un programme clair et tranchant ne fait pas perdre des voix ; au contraire. 

 

     Bel exploit pour Didier Barbet qui ne pouvait compter sur aucun grand électeur mais qui atteint 23 voix. Par contre, le R.N. recule par rapport au F.N. passant de 43 à 22 voix ce qui montre 2 choses : d'une part, la perte des élus du Mans, d'autre part, une petite influence chez quelques élus ruraux. 

 

     Il demeure une interrogation : pour qui ont voté les amis de Nicolas Leudière ? On sait quelles listes ils n'ont pas choisies mais c'est à peu près tout. Une des hypothèses étant qu'ils n'ont pas émis un vote unanime pour une liste. Une autre étant qu'ils ont fait un choix auquel je n'avais pas pensé. 

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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 14:33

     Les élections sénatoriales ont lieu dimanche et il faut faire de sérieux efforts pour en savoir plus sur les programmes des candidats et des partis qui les soutiennent. 

 

     Il est vrai que ces élections ne concernent pas le commun des mortels mais, malheureusement, moins de 1600 citoyens de notre département. J'écris "malheureusement" car il est totalement anormal que, dans une démocratie, un des deux assemblées législatives soit élue par une poignée d'individus.  Mais cela n'excuse pas tout. http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2020/09/senatoriales-2020-en-sarthe.html

 

     A commencer par l'amateurisme de la quasi totalité des partis et de leurs candidats. En effet, si la plupart ont une page facebook ou un site, ils ne savent pas s'en servir. Souvent, ce n'est pas à jour mais, quand ça l'est, il est impossible de pouvoir lire la profession de foi des candidats. Certes, elle a été envoyée aux "grands électeurs" mais le vulgum pecus peut s'y intéresser. Seule exception trouvée : la page d'EE-LV. 

 

     On a également droit à une curiosité : Mme Fontenel-Personne se réclame de LREM mais la page du parti présidentiel ne parle pas d'elle. Et pour cause : elle a quitté ce mouvement et n'est plus comptabilisée parmi ses élus. 

 

     Le plus grave n'est pas là. Il réside dans le fait que la quasi totalité des candidats font une campagne "apolitique" en réduisant le rôle du Sénat à être "la chambre des territoires" comme une sorte de Conseil Économique et Social bis. C'est totalement réducteur. Le Sénat vote toutes les lois même si c'est l'Assemblée Nationale qui a le dernier mot. Et pas seulement les lois concernant les "territoires" (expression que j'exècre). Les élus locaux ne sont pas des demeurés et peuvent très bien comprendre le rôle réel du Sénat. Le pire étant que certains candidats, lors de leurs rencontres avec leurs électeurs, se croient obligés de délivrer un cours magistral sur la commune et l'intercommunalité comme si c'était le sujet. On comprend la déception de ceux qui sont élus depuis un certain temps ou qui ne sont pas nés de la dernière pluie ou qui ont des connaissances sérieuses concernant la vie politique. Et les dits candidats pensent que l'on va amadouer les "grands électeurs" avec de telles leçons même s'il est important de lancer des débats sur la loi NOTRe, la réforme de la fiscalité locale, les services publics. A ce sujet, il est piquant d'apprendre que le candidat sénateur du P.S. critique les lois concernant les collectivités locales ; je me permets de lui rappeler que c'est sous le quinquennat Hollande, avec son ami Le Foll comme ministre, que l'on a voté la loi NOTRe, très autoritaire, et la modification scandaleuse de la carte des Régions. Un trou de mémoire sans doute que je permets de combler en précisant que ce ne sont qu'une partie de mes articles : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/04/notre-et-la-sarthe-suite.html et http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-13-a-table-125140144.html

 

     Ceci dit, c'est souvent tout à fait intemporel. Pour savoir qu'un nouveau Président a été élu en 2017 et que la majorité du Sénat est dans l'opposition (mais de gauche ou de droite ?), il faut écouter la dissidente macronienne. Qui se présente, dit-elle, parce que des élus locaux se sont plaints qu'il n'y ait plus d'élu en Sarthe qui représente les idées de Macron au Sénat depuis la mort de Boulard (subtile moyen de piquer quelques voix au PS). On aurait aimé que les socialistes, les écologistes et, surtout, le PCF dénoncent la politique gouvernementale clairement même s'il faut saluer le fait que les communistes mettent en avant la défense des services publics. 

 

     Espérons que les électeurs sénatoriaux de la Sarthe feront preuve de maturité et voteront pour des candidats clairement opposés à toutes les politiques de droite, actuelles et passées, que les responsables soient de droite, "en Marche" ou social-hollandistes. Et qu'ils votent pour des militants-élus qui prônent une véritable politique de gauche.

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14 septembre 2020 1 14 /09 /septembre /2020 20:35

     Les prochaines élections sénatoriales auront lieu dimanche 27 septembre. Depuis la présidence Hollande, le mandat est de 6 ans (et non 9 comme auparavant) et le Sénat est renouvelé par moitié tous les 3 ans (et non renouvelé par tiers tous les 3 ans). La moitié du Sénat a donc été renouvelé en 2017 (juste après la victoire de Macron) ; l'autre moitié l'est cette année (donc après les Municipales). La Sarthe est concernée par ce renouvellement ; le précédent ayant donc eu lieu en 2014.

 

     Depuis la réforme de la présidence Hollande, un autre changement a eu lieu : désormais c'est la proportionnelle qui a cours dans les départements élisant au moins 3 sénateurs ; ce qui est le cas de la Sarthe. Ainsi, alors que, jusqu'à 2004, l'élection avait lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours avec possibilité de panachage. Dans ce dernier cas, la droite partait gagnante à tout coup puisqu'elle représentait bon an mal an autour de 60% du corps des grands électeurs. Alors que la proportionnelle assure avec une forte probabilité un siège à la gauche. A ce détail près qu'il est nécessaire que chaque camp s'unisse. 

 

     Pour tout savoir des sénatoriales de 2014, voir les articles que j'avais publié à l'époque : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-senatoriales-la-droite-se-dechire-123614524.html puis : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-senatoriales-2014-en-sarthe-suite-123919506.html puis : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-senatoriales-2014-en-sarthe-a-se-precise-124514590.html et, enfin : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-senatoriales-en-sarthe-2014-la-liste-front-de-gauche-124539582.html

 

     On constate qu'il y avait 8 listes en 2014 (2 listes L.R. ; 1 liste FN ; une liste centriste ; une liste des "maires ruraux" ; une liste PS ; une liste Front de gauche ; une liste EE-LV). Sans surprise, il y eut 2 élus de droite et un de gauche (Boulard, socialiste devenu, peu avant sa mort, LREM). http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-les-surprises-des-senatoriales-en-sarthe-124674437.html. Depuis cette élection, de Nicolaÿ et Vogel ont démissionné de leurs mandats de maires alors que Boulard est resté maire jusqu'à sa mort ; il a été remplacé par Nadine Grelet-Certenais. Quand celle-ci a été élue Maire de La Flèche, en 2020, ce n'est pas Christophe Chaudun qui l'a remplacée car il a laissé la place à Muriel Cabaret qui n'aura donc été sénatrice que pendant quelques mois du fait qu'elle ne se représente pas.

 

     Cette année, les pronostics sont encore assez faciles : on aura 2 sénateurs de droite (les mêmes que la dernière fois) et un sénateur socialiste. Cette fois-ci, c'est  Thierry Cozic, maire d'Arnage et responsable de la fédération du PS (dont l'épouse est conseillère départementale !) qui dirige la liste socialiste. Le résultat du PS devrait être meilleur qu'en 2014 car il s'est renforcé au Mans et à La Flèche et a regagné Yvré l'Évêque et gagné Beaumont. Les 3 favoris font une campagne "apolitique", surtout le PS ; ce qui est assez surprenant. Quant à la droite classique, elle devrait perdre des plumes du fait de l'absence de tout élu au Mans (incroyable mais vrai) et la perte de Beaumont, Yvré et, surtout, Sablé.

 

     Peu de changements par ailleurs. 

 

          - Une liste RN dirigée par le maire d'une petite commune ; elle devrait perdre des voix car le RN n'a plus d'élu au Mans

 

          - Une liste EE-LV dont le score est difficile à prédire ; les écologistes officiels ont reculé au Mans et n'ont pas de maires mais il existe un certain nombre d'élus qui se disent écologistes. La liste pourrait, également, récupérer des élus de gauche ne voulant pas voter PS. 

 

          - Une liste du PCF qui remplace la liste Front de gauche qui avait été constituée en alliance avec le parti de Mélenchon (le Parti de Gauche). Il semble que, cette fois-ci, ces derniers aient préféré s'occuper d'autre chose. Il aurait été quand même nécessaire que la gauche non socialiste puisse s'unir. Ceci étant dit, la liste PCF tient la route avec le maire d'Allonnes (et conseiller départemental), Gilles Leproust, en tête de liste. 

 

     Deux listes apparaissent comme nouvelles : 

 

          - Une liste étiquetée LREM. Ce parti n'existait pas en 2014 mais il tente de capter l'électorat centriste. Elle est assez curieuse. D'une part, elle est dirigée par une députée qui, ainsi, espère récupérer - si elle était élue - 4 ans de vie parlementaire supplémentaire. D'autre part, celle-ci est en rupture avec le mouvement de Macron pour avoir soutenu une liste dissidente aux Municipales du Mans ce qui a eu comme résultat d'empêcher les macroniens d'être présents au second tour. On peut penser que cette liste ne fera pas un gros score.

 

          - Une liste sans étiquette, mais de droite quand même, dirigée par un ancien candidat aux législatives. Il n'y a aucun grand électeur sur cette liste et malgré une campagne correcte, on peut prévoir que M. Barbet fera un bide. 

 

     Il demeure quelques questions dont nous n'aurons pas la réponse sauf s'il y a des confidences. 

 

          - Que feront les amis de Marietta Karamanli ? Celle-ci, qui siège au groupe socialiste de l'Assemblée Nationale, a contesté le maire du Mans, également socialiste, jusqu'au second tour et a obtenu des élus. La dissidente a, également, un forte influence dans sa circonscription. Ses partisans vont-ils voter Cozic, ouvrant la voie de la réconciliation, ou soutenir une autre liste de gauche ?

 

          - Que feront les dissidents communistes et écologistes qui ont intégré la liste Le Foll dès la premier tour contre la liste soutenue par leurs partis ? Ils représentent un certain nombre de voix qui pourraient, là aussi, inciter leurs anciens amis à être indulgents.

 

          - Que feront les 25 élus de la liste Leudière victorieuse à Sablé ? Ils ne peuvent pas voter pour les listes de droite traditionnelles qui sont soutenues par leurs ennemis. En toute logique, l'ancien élu PS qui a intégré leur liste votera Cozic mais les autres ? En tout cas, ce paquet de voix ne peut laisser les autres indifférents. Est-ce qu'il y a eu des tractations ?  J'ai mon idée sur la question. On verra plus tard si j'ai raison.

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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 21:30

     Clémentine Autain est, comme moi, membre d'Ensemble ! Lors de la campagne présidentielle de 2017, elle a soutenu activement Jean-Luc Mélenchon. Elle a, ensuite, été élue députée de la Seine Saint Denis. Elle était soutenue à la fois par le Parti Communiste Français et par La France Insoumise. Elle remplaçait François Asensi, ancien communiste. Elle a, ensuite, adhéré au groupe de la France Insoumise à l'Assemblée Nationale. De ce point de vue, sa situation est un peu semblable à celle de François Ruffin, député de la Somme. Et, donc, différente de celle de la plupart des autres élus mélenchonistes qui sont des "Insoumis" à part entière. Ce qui lui permet plus d'indépendance. 

 

     Avec la députée PCF des Hauts de Seine, Elsa Faucillon, elle a pris l'initiative d'un appel pour un "big bang" à gauche qui est paru dans "Le Monde" (voir : https://www.ensemble-fdg.org/content/tribune-pour-un-big-bang-de-la-gauche). Ce qui lui a valu une volée de bois vert de la part de ses "camarades" insoumis dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'ont pas la culture du débat. 

 

     Elle s'en explique dans la "Midinale" (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/11/la-midinale.html) de "Regards".

     Lire également sur le site d'Ensemble https://www.ensemble-fdg.org/content/gauche-un-sursaut-necessaire

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28 mai 2019 2 28 /05 /mai /2019 07:56

     Analyse de Roger Martelli dans "Regards". A comparer avec la mienne. Il y a beaucoup de statistiques intéressantes mais nous avons un certain nombre de désaccords. En particulier sur le poids de la gauche et du R.N. ainsi que sur l'existence d'un "bloc de droite" (qui, soit dit en passant, est le seul à reculer par rapport à 2014).

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27 mai 2019 1 27 /05 /mai /2019 09:30

     Une première conclusion s'impose : il y a 3 blocs d'importance quasi équivalente même si les électeurs ne le ressentent pas comme cela. Au sein de ces 3 blocs, il y a un parti dominant plus ou moins puissant. 

 

     Le premier bloc est le bloc de droite et de centre-droit. Il atteint 33,39%.

 

       Largement dominé (aux 2/3) par la "nouvelle droite" incarnée par le parti macroniste (22,41%). Que ce parti prétende qu'il est "de droite et de gauche" ne doit pas illusionner. Il n'a fait qu'une politique de droite provoquant quelques départs de députés qui croyaient naïvement qu'ils avaient leur place au sein du mouvement. Le parti macroniste fait moins que Macron aux dernières présidentielles mais l'érosion est faible. En fait il perd une bonne part de ses électeurs écologistes qui rentrent au bercail ainsi que quelques socialistes. Il compense, en gande partie, ces pertes par un progrès à droite.

 

     Par contre, il faut noter l'échec prévisible de la fraction de l'UDI qui ne s'est pas ralliée à Macron et, surtout, la bérésina de la "vieille droite" de Wauquiez - Bellamy qui, avec 8,5%, est très loin du score de Fillon en 2017. C'est le score le plus bas obtenu par la "vieille droite" depuis toujours (même à la Libération, elle faisait mieux malgré des compromissions avec Vichy). Bellamy + Lagarde perdent 9 points en pourcentage par rapport à Fillon soit au bas mot la moitié de leur électorat. Comme on l'a vu, ces électeurs déçus ont été attirés par les sirènes macronistes et très peu par le RN.

 

     La surprise vient du fait que la seconde place est occupée par le bloc de gauche et écologiste. Elle atteint 32,51% soit environ 5 point de plus qu'à la présidentielle. Si on ajoute les 1,82% de la liste où figuraient divers petits partis écologistes animés, en grand partie par d'anciens élus de gauche, elle est même à la première place avec 34,33%.

 

     Au sein de ce bloc, les écologistes d'EELV - absents lors de la présidentielle de 2017 - sont la force principale mais non dominante avec 13,5% soit autour de 40% de l'ensemble. Il s'agit d'un véritable retournement et d'une des principales surprises du scrutin même si les Verts nous ont habitué à des scores élevés aux Européennes, toujours supérieurs aux prévisions les plus optimistes des sondages.

 

     L'autre surprise est l'effondrement de Mélenchon. Il était à 19,5% aux présidentielles et il tombe à 6,3%. Il perd plus des 2/3 de son pourcentage mais comme la participation était plus faible qu'aux présidentielles, il a perdu plus de 70% de ses électeurs. Cet échec est donc encore pire que celui de L.R. mais il est à relativiser car il s'agit d'un mouvement jeune ce qui limite les comparaisons. Les électeurs de Mélenchon 2017 se sont dispersés un peu partout à gauche (et, très très peu au RN) mais il est évident que ce sont les Verts qui ont récupéré l'essentiel des électeurs perdus.

 

     On notera que le PS se situe un peu en-dessous de Hamon 2017 mais que celui-ci, présent sous ses propres couleurs en 2019, ne récupère que la moitié du pourcentage porté sur son nom en 2017. Il paraît pertinent d'additionner Hamon et Glucksmann pour obtenir 9,5% soit un progrès sensible : pas glorieux mais on s'attendait à pire.

 

     Quant au PCF, il a mené une très bonne campagne avec un orateur remarquable mais il ne décolle pas. Bref : le "cadavre" bouge encore (ce qui constitue un échec pour Mélenchon) mais le parti communiste n'est pas sorti de l'auberge.

 

     Le troisième bloc est l'extrême droite et  la droite extrême avec 28,64%.

 

     Le Pen assoit son hégémonie avec 23,31% et la première place mais le total de ce bloc n'est pas vraiment supérieur à ce qu'il fut généralement aux Européennes (et le score du RN est inférieur au sommet de 2014). Ceci dit, le pourcentage est supérieur à celui des présidentielles de 2017 et son concurrent Dupont-Aignan recule. Quant à Philippot, il disparaît alors que Asselineau grignote toujours mais très lentement.

 

     Pas de surprises du côté des divers hormis le parti animaliste qui aurait certainement obtenu plus de voix s'il avait produit plus de bulletins. Ce qui montre quand même la baisse du niveau de conscience politique.

 

     Une dernière conclusion s'impose : les 3 listes arrivées en tête sont celles qui ont bénéficié de la plus large couverture médiatique. Donc : ce sont les grands groupes médiatiques qui font la politique et non les citoyens ou les partis. Inquiétant !

 

     Macron est hors concours (et les instance de régulation devraient se pencher sur ce cas) avec un envahissement de l'espace public digne des pays non démocratiques. Le Pen a été la cible de beaucoup d'attaques mais, de ce fait, on en a beaucoup parlé et comme dit l'adage : "dîtes du bien, dîtes du mal de moi, l'important c'est qu'on parle de moi". Cette publicité venant de tout bord est pain bénit pour le RN mais, malheureusement, on peut craindre que les médias ne cessent pas leur jeu pervers d'ici tôt. Il n'y a qu'à voir le titre d'un article du groupe des hebdomadaires locaux du groupe Ouest France qui réduisait, samedi, les élections à un match à deux (mais les 2 combattants n'ont même pas rassemblé 50% des voix). Quant aux Verts, ils ont fait une campagne terne mais la presse n'a parlé que du climat et comme ils apparaissaient comme ceux qui voulaient le sauver, ils n'avaient qu'à se baisser pour récolter. Ceci dit, on peut s'interroger sur l'état d'un pays où "sauver" le climat mobilise plus que l'amélioration de la vie quotidienne de millions de nos concitoyens. Il est vrai que la seule liste qui avait tenté de recentrer le débat, celle du PCF, n'a pas été très aidée par les médias (et a encore des efforts à faire dans l'usage des médias "alternatifs").

 

     Pour une comparaison avec 2014, voir ces deux articles qui se complètent http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-analyse-des-elections-europeennes-123761506.html et http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-europeennes-ni-seisme-ni-surprise-les-resultats-d-une-politique-123747927.html

 

     Il y aurait beaucoup à dire concernant la situation à Sablé mais cela fera l'objet d'un prochain article.

 

     

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22 mai 2019 3 22 /05 /mai /2019 18:07

      Macron nous supplie de l'aider à faire mieux que la liste RN mais il fait tout pour mettre en avant la liste Le Pen afin de se présenter comme le "chevalier blanc". Grosse ficelle datant de l'époque Mitterrand qui commence à bien faire. D'autant que cette élection n'a rien à voir avec les Présidentielles. Et pour séduire les électeurs de gauche, il aurait fallu qu'il ne fasse pas une politique de droite. De toute façon un élu de plus ou de moins cela ne change rien.

 

     Melenchon croit naïvement qu'il sera troisième et appelle donc les électeurs de gauche à rallier son "panache blanc". J'ai déjà dit ce que je pensais de sa campagne (voir http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2019/05/34-listes-un-seul-choix.html). De plus, un point de plus en pourcentage ne lui donnerait qu'un élu de plus. La même remarque vaut pour les Verts. 

 

     Un calcul mathématique simple montre que pour faire perdre des sièges aux listes de droite et d'extrême-droite, la meilleure solution est d'augmenter le nombre de listes de gauche obtenant des élus. En effet, toute liste dépassant les 5% aura au moins 4 sièges. Or, 3 listes sont limite : celle de Hamon (mais il est trop confus ou, plutôt, éclectique pour dépasser les 5%), celle du PS+ (mais je ne suis pas convaincu de leur tournant à gauche") et celle du PCF qui est la plus proche des préoccupations quotidiennes des électeurs. Si l'une ou deux de ces 3 listes dépassait les 5%, ce seraient 4 ou 8 élus de plus donc beaucoup plus que les voix qui se perdraient chez Mélenchon ou les Verts. Réfléchissez-y !

 

     J'ajoute que la liste Brossat engrange les soutiens à gauche, de la part de gens qui ne sont pas communistes : outre Josiane Balasko, la maire de Barcelone (Ada Colau, proche de Podemos) et Marie-Christine Vergiat (députée européenne sortante), on trouve un ancien député socialiste (Patrice Prat : voir http://www.objectifgard.com/2019/05/21/europeennes-patrice-prat-explique-son-soutien-a-la-liste-pcf-le-choix-de-la-coherence/) et un ancien PDG de la SNCF (voir : https://www.humanite.fr/mon-vote-aux-europeennes-pour-ian-brossat-672546). Sans oublier d'anciens mélenchonistes de poids. Et l'ancien député du Nord Marc Dolez (confondateur du Parti de Gauche avec Mélenchon). Et beaucoup d'autres intellectuels, artistes, acteurs, réalisateurs, militants, syndicalistes...

 

     Par contre, ils ont beaucoup à faire pour améliorer leur communication. Étonnant pour d'anciens champions de l'agit-prop ! C'est un peu dommage car ils méritent de dépasser les 5%.

 

 

 

     

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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