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24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 18:23

     Il y a 2 ans Poutine envahissait l'Ukraine. (voir aussi : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/02/1-an-deja.html). Ce ne devait être qu'une promenade de santé : on occupe tout le littoral ; on achève la conquête de l'est du pays ; on s'empare de Kharkiv et de Kyiv, la capitale ; on capture le président Zelensky qui, peu après, meurt "accidentellement" ; on annexe les territoires occupés ; on installe un gouvernement fantôche dans le reste du pays. (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/les-buts-de-guerre-de-poutine.html). Ce plan a échoué du fait de la résistance du peuple ukrainien face à l'agression mais au prix de dizaines de milliers de victimes militaires et civiles, de dizaines de milliers de blessés, de dizaines de milliers de disparus, de dizaines de milliers de déportés vers la Russie, de dizaines de milliers de patriotes torturés, massacrés, prisonniers. Plus que jamais, nous devons apporter notre soutien résolu à toutes les formes de résistances armées et non armées face à l'impérialisme russe. 

 

     J'ai écrit, dès le début que la seule différence entre Hitler et Poutine était que ce dernier ne portait pas de moustache (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/10/8-mois-de-resistance.html ou https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/06/saint-adolphe.html) ;  j'aurais pu nuancer : Hitler ne parlait pas le russe (mais Poutine parle allemand) ; Hitler vilipendait les démocraties et les communistes alors que le nouveau Tsar prétend dénazifier. Sinon, comment ne pas être troublé par la même volonté revancharde et expansionniste dans les deux cas. 

 

     Hitler a bâti tout son programme de politique internationale sur la remise en cause du Traité de Versailles (et des autres traités mettant fin à la première guerre mondiale). Ceux-ci se traduisaient par l'affaiblissement considérable de l'Allemagne  : fin de l'Empire, pertes territoriales, interdiction de l'union avec l'Autriche (regroupant la plupart des populations de langue allemande de l'ancien Empire d'Autriche-Hongrie) , désarmement, paiement d'indemnités considérables, protectorat français sur la Sarre, occupation de la rive gauche du Rhin...). Dès son arrivée au pouvoir, il viole un à un tous les traités sans que la Société des nations ou les anciens adversaires de l'Allemagne ne réagissent à la hauteur du défi : réarmement, récupération de la Sarre après le succès d'un référendum gagné par la propagande et la terreur, remilitarisation de la rive gauche du Rhin, annexion de l'Autriche (ratifiée par un référendum), annexion des territoires frontaliers de la Tchécoslovaquie, démembrement de ce pays (après avoir kidnappé son président qui, le couteau sous la gorge, signe tout) avec une partie devenant protectorat, une autre à qui on accorde une indépendance sous tutelle et l'annexion de territoires par la Pologne et la Hongrie. Enfin, invasion de la Pologne qui sera obligée de cesser le combat quand l'URSS la poignardera dans le dos en l'envahissant à son tour.

 

     Poutine a vécu comme un traumatisme la fin du soviétisme : écroulement des États satellites d'Europe centrale dites "démocraties populaires" ; implosion de l'URSS en 15 États indépendants ; présence de minorités russophones dans nombre des nouveaux États hors de Russie ; pillage des ressources par une poignée "d'oligarques" devenus plus puissants que l'État. On peut comprendre sa volonté de réagir mais il l'a fait à la façon du "tchékiste" qu'il était : autoritarisme et interventionnisme dans les ex-Républiques Soviétiques. Sur ce point, il utilisé les mêmes leviers que Hitler en instrumentalisant les minorités au sein des nouveaux États et en violant sans vergogne les traités que la Russie avait signés. Cela n'a pas très bien marché en Estonie et Lettonie où la majorité des russophones (en grande partie des colons ou leurs descendants installés par les Tsars et, surtout, après 1945) n'a pas joué le rôle de cinquième colonne espéré. Par contre, les non roumanophones de la rive gauche du Dniepr ont créé un région dissidente de la Moldavie (la Transnistrie) qui peut compter sur la présence d'une armée russe sur place. En Géorgie, en 2008, il a utilisé le ressentiment des minorités Ossète et Abkhaze pour s'installer plus avant sur le littoral de la Mer Noire et pour contrôler la principale route à travers le Caucase. Concernant la Biélorussie, il a soutenu un nostalgique de l'URSS qui a pu se maintenir au pouvoir en acceptant que son pays devienne un protectorat russe. Voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/02/le-nouvel-imperialisme-russe.html

 

     Vis à vis de l'Ukraine, à partir de 2014, les prétextes ont été les mêmes mais les méthodes un peu différentes. Les troupes spéciales ont occupé la Crimée qui a, ensuite, été annexée grâce à un référendum illégal (salué, en son temps par ses thuriféraires français Le Pen et Mélenchon) puis il a envahi l'est du pays sous couvert d'une pseudo révolte des russophones. Quant à l'agression du 24 février 2022, elle est quasiment la copie de l'invasion de la Pologne : comme Hitler, Poutine attaque de trois côtés (le nord depuis la Biélorussie et une partie de la Russie ; le sud depuis la Crimée occupée ; l'est en provenance d'autres territoires occupés). Seule différence mais elle est essentielle : l'Ukraine n'a pas été envahie d'un quatrième côté ou par un autre larron : l'armée russe de la  Transnistrie moldave n'a pas bougé et, inversement, les Roumains et les Polonais soutiennent l'agressé ce qui permet de faire passer des armes à l'Ukraine même si c'est encore très insuffisant. 

 

     Le drame est que la réaction à ces violations des frontières n'ait pas été à la hauteur hormis dans les pays les plus proches. En France, malheureusement, les manifestations de soutien ont été bien maigres et se sont souvent limitées à afficher le drapeau ukrainien (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/02/faux-amis-et-vrais-amis-de-l-ukraine.html ou https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/02/24-fevrier-suite.html). Macron a oscillé entre la volonté de ne pas provoquer Poutine (mais si !) et un soutien en parole (et très peu en actes). Quant à la gauche, elle a été très en deçà de ce que l'on aurait pu espérer. Les Verts et le PS en sont restés aux paroles. Le PCF a condamné l'agression mais appelé à "la paix" dès le premier jour ce qui voulait dire capituler. Nombre de ses adhérents vont plus loin en reprenant la propagande moscoutaire comme si l'URSS existait encore. Les trotskistes de Lutte Ouvrière comme les frères ennemis trotsko-lambertistes du POI et du POID (redevenu Parti des Travailleurs) mettent sur le même pied l'agresseur et l'agressé. La France Insoumise a été obligée de dénoncer l'invasion mais s'en tient là ; il est vrai que Mélenchon a, dans le passé, fait preuve d'une très grande complaisance vis à vis de Poutine (il a traité les dirigeants ukrainiens de "nazis", il n'a pas dénoncé l'invasion de l'est du pays, il a soutenu l'annexion de la Crimée). Je ne parle pas des staliniens du groupuscule nommé PRCF qui, eux, ont applaudi la guerre d'agression et se font des relais zélés de la propagande russe. Le "campisme" a de l'avenir (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/campisme.html). Par contre, les syndicats français ont réussi à s'unir pour soutenir le peuple ukrainien ; de la part de Sud, ce n'est pas surprenant  ; de la part de la CGT, c'est fort louable à cause du poids des staliniens, des lambertistes et des communistes nostalgiques au sein de la confédération. 

 

     De la même façon, on ne peut que saluer des formes de soutien aux Ukrainiens prises ici ou là par des élus de toutes tendances ; par exemple le président de la CdC du Pays Sabolien avec Drohobytch : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/10/drohobytch.html (le maire de Sablé étant bien plus réticent). Et, surtout, le soutien sans faille de la part d'une fraction de la gauche : le NPA et Ensemble, en particulier. Pour en savoir plus, voir ma page facebook : https://www.facebook.com/search/top?q=gerard%20fretelliere

 

 

 

 

 

 

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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 15:15
Bonne année 2024

      Au cours du mois de janvier, nombre de maires, de députés, de sénateurs et autres personnalités vont convier la presse, les élus ou la population afin de leur offrir leurs voeux pour 2024. A Sablé, le maire a invité tous les habitants le 12 janvier ; curieusement, en tant qu'ancien responsable d'une association, j'ai reçu une invitation personnelle (il faut répondre avant le 5 janvier) en sus de celle qui est affichée dans la ville.  Bien évidemment, il peut y avoir un aspect purement protocolaire dans cet exercice mais c'est, au moins, l'occasion d'en savoir plus sur les projets. et ces cérémonies peuvent donner lieu à des rencontres intéressantes. 

 

     J'aime bien envoyer mes "voeux" à mes amis, donner des nouvelles de notre famille et s'enquérir de leur vie car cela permet de maintenir un lien précieux avec ceux que l'on estime. Quand on se revoit, même s'il s'est passé 15 ou 40 ans depuis notre dernière rencontre, c'est comme si on s'était vu la veille. Bien qu'il faille quand même tenir compte du temps qui passe et marque nos traits. L'amitié est un bien précieux qu'il faut cultiver sans cesse. J'aime bien, également, souhaiter une bonne année à tous les gens que je rencontre - des "relations" - car une vie sociale active est l'un des meilleurs antidotes au vieillissement. 

 

     Ceci dit, souhaiter une bonne année peut sembler un peu déprimant dans la mesure où on sait que les 366 jours à venir apporteront inéluctablement leur lot de malheurs et cela peut s'apparenter à de la provocation pour ceux qui sont au fond du trou. Je pense, en particulier, à ceux qui subissent la guerre, la faim, l'oppression, la solitude, la maladie ou le deuil. Néanmoins, toute parole sincère de réconfort peut ressembler à un rayon de soleil. Les voeux peuvent, donc, tout aussi bien être des "voeux pieux" que des paroles d'espoir. C'est dans cette seconde acception que je vous offre les miens pour l'année qui commence. 

 

     Mes voeux publics sont en relation avec mes engagements de toute une vie. La paix pour les peuples victimes de l'agression d'un puissant voisin ou de déchirements internes. Un travail pour ceux qui en sont privés avec un salaire qui leur permette de vivre décemment. Un meilleur accueil en France pour les étrangers qui y cherchent de meilleurs conditions d'existence et pour les Français à l'étranger. L'amélioration de la couverture sanitaire en Sarthe et à Sablé pour que tous ceux qui ont besoin d'être soignés le soient le mieux possible.  La réduction des inégalités sociales et l'aide aux plus démunis. Un renouveau de la vie démocratique dans notre pays et dans notre ville. L'union à gauche sur des bases saines et sans hégémonie. 

 

     Je ne ferai pas un bilan de l'année écoulée. Vous en aurez une idée en relisant les articles de mon blog et en feuilletant ma page facebook (à mon nom : c'est plus simple et je ne me connais pas d'homonyme). Quant aux projets, ils sont soumis à tant d'impondérables que je ne me risquerai pas à détailler ; par contre, en continuant à lire ce blog, vous aurez une petite idée de ce que je ferai pendant 366 jours (mais je ne dis pas tout !). 

 

     N'hésitez pas à faire circuler et à me faire part de vos remarques. 

 

     Bonne année à tous ! 

 

     

 

 

 

 

 

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 08:00
Joyeux Noël

     Partout, on nous parle des "fêtes" sans plus de précisions ou des "fêtes de fin d'année" (en incluant donc la Saint Sylvestre mais en oubliant le 1er janvier"). Parfois on cite Noël mais c'est pour évoquer le sapin, le Père Noël, les cadeaux, les Marchés de Noël et j'en passe. Par contre, on occulte de plus en plus le fait que Noël est une fête religieuse chrétienne. En définitive, il s'agit d'une volonté de "déchristianisation" des jours fériés que l'on retrouve à l'oeuvre, sous une autre forme avec Halloween supplantant la Toussaint. Il ne reste plus aux "communicants" qu'à trouver un "truc" pour le 15 août ; pour Pâques, c'est déjà fait : plus personne ne précise que cette fête marque la Résurrection. 

 

     Je me permets donc de rappeler que le 25 décembre, les chrétiens célèbrent la naissance de Jésus qu'ils considèrent comme le Christ. Tout en signalant qu'il n'est pas né le 25 décembre (en fait, cette date a été choisie car elle reprenait des fêtes anciennes au moment du solstice d'hiver) et qu'il a vu le jour plusieurs années "avant Jésus-Christ". Ceci dit, on emploie d'ailleurs de moins en moins cette formule au profit de "avant notre ère" ou "après notre ère" voire avant ou après "l'ère commune" ; ce qui ne veut rien dire.  

 

     Mais, me direz-vous, est-on sûr que Jésus a bien existé ? Tous les historiens sérieux répondent positivement à commencer par Ernest Renan auteur d'un livre jugé iconoclaste à son époque : "Vie de Jésus". Une multitude de livres se sont intéressés à ce personnage historique ; un des derniers en date étant "Jésus" de Jean-Christian Petitfils qui tente de faire la synthèse de tout ce qui a été écrit jusque là. 

 

     Par contre, l'affirmation que Jésus est "fils de Dieu" appartient à la foi chrétienne que tout un chacun peut contester. Il faut, d'ailleurs préciser que la nature de Jésus a fait l'objet de très nombreuses controverses au sein du christianisme depuis 2 000 ans entraînant des schismes qui ont, par exemple, donné naissance aux Églises orientales non chalcédoniennes (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2015/09/chretiens-d-orient.html ) ou à la rupture entre l'Église dite catholique et les Églises dites orthodoxes. 

 

     Jésus est donc né à Bethléem, dans une partie du monde appelée Palestine ; cette ville, proche de Jérusalem, fait partie, actuellement, des territoires occupés par Israël administrés par l'Autorité Palestinienne. Pendant une trentaine d'années, il a vécu à Nazareth, en Galilée, qui, elle, fait partie des territoires conquis par l'État d'Israël au moment de sa création mais dont la population exclusivement arabe à l'époque n'a pas été chassée. Il faut rappeler qu'à la fin du XIXème siècle, les chrétiens représentaient environ 10% de la population de la Palestine historique tandis que les juifs ne sont que 3% (la plupart sont installés depuis des siècles et parlent arabe ; une petite minorité est constitué de Séfarades ayant fui la Péninsule Ibérique et parlant le judéo-espagnol ; le reste étant des colons européens). Aujourd'hui, les chrétiens de "Terre Sainte" sont devenus très minoritaires sur la terre de leurs ancêtres à cause des expulsions entre 1947 et 1949 puis du fait d'une émigration plus prononcée ou d'une démographie plus faible. Ils ne représentent plus que 1,5% des habitants : la création de l'État d'Israël a été une catastrophe pour eux. 

 

     Cette année, les chrétiens de Palestine, comme tous les autres Arabes auront encore plus de mal à fêter Noël dans la sérénité : en Galilée, ils sont discriminés ; en Cisjordanie ils sont soumis à une occupation militaire et à la violence des colons ; à Gaza, une église orthodoxe a été détruite et d'autres qui se sont réfugiés dans une église catholique sont pris entre deux feux. 

 

     Le Pape Jean-Paul II avait frappé un grand coup, en 1987, en nommant un Arabe comme Patriarche "latin" de Jérusalem : Monseigneur Michel Sabbah, Palestinien , occupera le siège pendant 21 ans ; il sera remplacé par un Arabe jordanien nommé Fouad Twal qui restera 8 ans. Désormais, c'est un Italien qui occupe cette fonction. Il existe d'autres communautés chrétiennes : orthodoxes, orientaux catholiques... Dans leur immense majorité (il existe une petite communauté chrétienne constituée par des immigrés de langue hébraïque), ils sont les descendants des plus anciens habitants du pays. Le jour de Noël, on pourrait penser à eux. 

 

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7 novembre 2023 2 07 /11 /novembre /2023 07:45

     Les massacres, perpétrés par le Hamas lors de l'invasion d'une partie du territoire d'Israël le 7 octobre 2023, ont des précédents en particulier dans les anciennes colonies françaises. La façon dont la France et son armée, ainsi que les colons, ont réagi n'est pas non plus sans faire penser aux formes prises par la répression de tels actes par l'armée israélienne à Gaza (et en Cisjordanie). 

 

     8 mai 1945, en Algérie, on commémore la victoire contre l'Allemagne mais une partie des nationalistes algériens, membres du Parti Populaire Algérien de Messali Hadj (emprisonné depuis peu), décide de profiter de l'occasion pour manifester sa volonté de décolonisation. A Sétif, ville du nord-est du Constantinois, un drapeau est brandi par un manifestant qui est abattu. Aussitôt, la foule se rue dans les quartiers "européens" et se livre à des massacres. D'autres incidents violents se déroulent plus ou moins concomitamment dans d'autres villes de la région comme Kherrata et Guelma après la répression de manifestants pacifiques ; des colons isolés sont attaqués et massacrés. Les historiens s'accordent pour estimer à un peu plus de 100 le nombre de victimes "européennes". La répression sera particulièrement brutale, à la mesure de la peur causée par ces violences. Les responsables nationalistes (y compris des modérés, partisans de Ferhat Abbas) sont arrêtés, torturés et souvent exécutés bien qu'ayant dénoncé les actes "barbares" ; il en est de même des manifestants qui ont été arrêtés (tous les membres de la troupe des scouts musulmans de Guelma, qui avaient manifesté pacifiquement, seront passés par les armes) ; des villages sont incendiés et leur population massacrée ; la marine et l'aviation bombardent la région. Les historiens ne s'accordent pas sur les chiffres de la répression entre une fourchette basse de 5 000 victimes et une fourchette haute de 30 000. En tout état de cause, on voit bien que la vie d'un "européen" vaut 50 à 100 fois plus que celle d'un "indigène". Un général, chargé de la "pacification" dira : "je vous ai donné la paix pour 10 ans". Il ne croyait pas si bien dire car, le 1er novembre 1954, le FLN, issu de dissidents du parti messaliste, lance l'insurrection. 

 

29 et 30 mars 1947 à Madagascar. Une société secrète, constituée en marge du parti nationaliste MDRM lance des attaques contre des villes et des maisons et fermes de colons dans l'est de l'île. On relèvera des victimes parmi les  "Européens" (une centaine) mais, aussi, des Malgaches pro- Français (près d'un millier). Les insurgés vont tenir pendant plusieurs mois mais ils n'ont que des lances et des haches et sont rapidement défaits, en grande partie grâce à l'appel à des troupes coloniales de tirailleurs sénégalais. La répression fera des milliers de morts (au moins 11 000 sans compter les victimes de la famine régnant dans les zones tenues par les insurgés). Le MDRM, immense parti de masse, hostile à l'insurrection, sera, cependant, liquidé. 

 

     20 août 1955, en Algérie. Youssef Zighout, chef  du FLN dans le nord du Constantinois, à la tête de 300 hommes mal armés, décide de s'attaquer à des positions militaires françaises mais, dans le même temps, il lance les foules "indigènes" de la région à l'assaut des villes et des centres de colonisation isolés. Philippeville (grand port devenu Skikda) est envahie et des "Européens" sont massacrés à coup de bâtons et d'armes blanches ; d'autres massacres ont lieu comme à la mine d'El Halia, à Collo ou Guelma. Au total, les "massacres du Constantinois" entraînent  la mort de  133 à 171 civils "européens" (selon les sources) plus des militaires et des "musulmans" pro-français. Le chef nationaliste a voulu créer un fossé sanglant entre le peuple algérien et la colonisation mais il sera désavoué par d'autres dirigeants du FLN. Comme en 1945, la répression sera à la mesure de la peur inspirée par ce soulèvement d'autant que la géographie du soulèvement recoupe, en partie, celle des incidents de 1945. La répression prendra les mêmes formes brutales et fera entre 3 000 et 10 000 victimes "musulmanes", pour la plupart innocentes. Soit un rapport  de 1 à 20 au minimum. 

 

     L'offensive du Hamas a entraîné, officiellement, la mort de 1 400 Israéliens (civils mais, également militaires). Voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/10/terroriste.html. Pour le moment, la répression indiscriminée des Israéliens a causé, au moins 7 000 victimes, très majoritairement civils (à Gaza mais, également, en Cisjordanie, y compris de nombreux enfants) et des centaines de milliers de Palestiniens ont dû fuir des bombardements d'une très grande violence. Jusqu'au s'arrêtera la soif de vengeance de "l'État des Juifs" ? (der Judenstaat selon la formule lancée par Theodor Herzl en 1896 avant le 1er Congrès Sioniste, tenu à Bâle, en 1897).

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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 16:30

     Si j'ai bien compris, Jean-Luc Mélenchon et sa garde rapprochée sont cloués au pilori pour ne pas vouloir attribuer l'étiquette "terroriste" au Hamas. De là à le faire passer pour un antisémite, il n'y a pas loin et certains ne se privent pas de sauter allégrement le pas. Il est pourtant évident que le chef de la France Insoumise n'est pas antisémite mais dans la bataille politique tous les moyens sont bons. Je me rappelle d'avoir lu de telles accusations sur la page facebook d'un Sabolien se revendiquant hautement de la gauche sous prétexte que Mélenchon soutenait Jeremy Corbyn qui aurait été antisémite parce qu'il n'aurait pas condamné des propos antisémites dans son parti. "Quant on veut tuer son chien...". Je le dis d'autant plus sereinement que je ne suis ni adhérent, ni militant de LFI et que je n'ai même pas voté pour Mélenchon en 2022. Le plus stupéfiant dans cette affaire est qu'un parti - le RN - qui a été fondé par la fille d'un antisémite notoire et qui compte de tels individus dans ses rangs, n'est même pas mis en cause. 

 

     Mais revenons au corps du délit : le Hamas est-il un mouvement "terroriste" ? Formellement oui car il est désigné comme tel par diverses instances politiques mais concrètement ? Une chose est certaine : il a usé, ces derniers jours de méthodes terroristes avec une très grande violence. Il faut les condamner avec la plus grande vigueur. Malheureusement, il n'est ni le premier ni le dernier (voir cet article qui n'a pas pris une ride même s'il date d'il y a 12 ans : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2011/09/petite-histoire-du-terrorisme.html). En ce sens, il est "terroriste" et je suis surpris que Mélenchon et certains de ses amis n'aient pas fait cette concession. On m'objectera, à juste titre, que, l'ancien socialiste étant l'homme à abattre, quoi qu'il dise, il sera catalogué comme faisant preuve d'une indulgence coupable vis à vis du terrorisme selon la formule d'un triste sire qui fut Premier Ministre "Expliquer, c'est justifier" ; ce qui est faire l'éloge de la bêtise. 

 

     Mélenchon est également attaqué pour avoir accusé d'être d'extrême-droite, le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF). Celui-ci, créé, dans la clandestinité, pendant la guerre, visait à regrouper toutes les organisations juives - quelles que soient leurs activités et leurs tendances (y compris communistes et bundistes) - afin d'aider les "israélites" victimes des persécutions. Petit à petit, elle va évoluer vers un soutien sans condition à l'État d'Israël et à son gouvernement, y compris quand celui-ci dérive vers la droite extrême ; ce qui met en question sa représentativité. De toute façon, même si le propos du chef de LFI est un peu excessif, on peut, quand même constater qu'il y a des Juifs racistes et d'extrême-droite aussi bien en Israël qu'en France (Z. en est le parfait exemple).

 

     Laissons le triple candidat à l'élection présidentielle et revenons au fond du problème. 

 

          1° Qualifier un mouvement de "terroriste" permet de le stigmatiser et de justifier la répression mais ne résout pas le problème essentiel : pourquoi cette organisation a-t-elle basculé dans la violence ? Qui plus est, les dits "terroristes" ne le sont pas pour tout le monde. Les Résistants français étaient appelés "terroristes" par le régime de Vichy ; le FLN était tout aussi "terroriste" avant que le gouvernement français ne négocie l'indépendance avec lui. Et pour rester en Palestine, rappelons que Menahem Begin, avant de devenir Premier Ministre d'Israël, fut le dirigeant d'une organisation "terroriste" nommée Irgoun tandis que l'Organisation de Libération de la Palestine fut cataloguée de la même façon avant que le gouvernement israélien ne négocie avec elle. 

 

          2° Il fut une époque où les militants anticolonialistes en France (et, aussi, ailleurs) considéraient qu'il fallait laisser à ceux qui luttaient pour leur indépendance le libre choix de leurs moyens de lutte donc sans les juger. Ou, pour le dire autrement, on ne doit pas affaiblir une juste cause par des critiques publiques. Redoutable responsabilité car on se trouve obligé de cautionner des actes moralement et politiquement condamnables ce qui, à terme est fort dommageable ; en particulier pour la cause que l'on défend. Relire Camus et "L'homme révolté" ( "Quelle que soit la cause que l'on défende, elle subit un déshonneur permanent si l'on recourt à des attaques aveugles contre des foules d'innocents...". On peut craindre que certains gardent ces scrupules vis à vis du Hamas.

 

          3° Pour justifier l'injustifiable, nombre de mouvements "terroristes" disent qu'ils ne font que répliquer à la violence terroriste de l'État qu'ils combattent ; version moderne de "oeil pour oeil, dent pour dent". Argument repris trop souvent par leurs soutiens. Un groupe d'extrême-droite pose des bombes dans les quartiers "musulmans", on va faire de même dans les lieux fréquentés par les "européens" ; la police espagnole torture, l'ETA torture ou assassine ; des extrémistes juifs ou l'armée assassinent des civils palestiniens, on se lance dans une série d'attentats "aveugles". Chacun comprend bien que l'on s'engage dans une spirale de violence croissante comme on le voit actuellement à la puissance 10 : face au "terrorisme" du Hamas, l'armée israélienne bombarde des cibles civiles. Il ne peut pas y avoir d'indignation sélective : tous les massacres sont condamnables ; la fin ne justifie jamais les moyens.

 

          4° Comme je l'écrivais en 2011, il y a deux formes de "terrorisme". D'une part, les attentats ou les massacres perpétrés par une organisation minoritaire luttant pour une cause qu'elle considère comme juste mais sans avoir les moyens militaires de l'État auquel elle s'attaque : une sorte de "dissuasion du faible au fort" (on parle, aujourd'hui, de "guerre asymétrique"). D'autre part, la violence extrême d'un État que ce soit en temps de guerre ou en temps de paix ; j'inclus dans cette catégorie, celle de groupes extrémistes contre lesquels le dit État ne fait rien. La presse évite d'en parler mais la violence des colons ou de l'armée contre les Palestiniens est permanente. Par ailleurs, quelle est le différence entre un attentat contre des civils et le bombardement d'autres civils par une armée surpuissante ? Aucune. 

 

          5° Le "terrorisme" a un grand "avantage" médiatique mais le coût humain et politique est lourd. Et la situation actuelle dans l'ex Palestine mandataire est catastrophique à ce sujet : un mouvement national palestinien qui est de plus en plus contrôlé par un mouvement islamiste réactionnaire et dictatorial face à un gouvernement israélien où l'extrême-droite raciste et intégriste donne le la. On peut craindre le pire car plus le Hamas est fort, plus les extrémistes israéliens se renforcent. D'ailleurs, le mouvement islamiste a été favorisé pour faire pièce au Fatah et à l'OLP par un calcul machiavélique (voir : https://www.telerama.fr/debats-reportages/comment-la-droite-nationaliste-israelienne-a-fait-le-jeu-du-hamas-l-eclairage-de-charles-enderlin-7017578.php). Raison de plus pour condamner les deux et chercher les chemins de la paix. On peut le faire en soutenant toutes les organisations pacifistes en Israël et en Palestine (qui, d'ailleurs, ne sont pas épargnées), en intervenant auprès du gouvernement français pour qu'il apporte sa médiation (au lieu de se déconsidérer par une attitude unilatérale), en expliquant encore et toujours. 

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1 octobre 2023 7 01 /10 /octobre /2023 06:55

     D'après ce que j'ai entendu, il faut prononcer "Drogobitch"

     Le nom de cette ville ne m'était pas inconnu ; je savais qu'elle se trouvait en Ukraine occidentale mais je ne savais pas la situer exactement. En cherchant sur mes cartes et atlas, j'ai découvert qu'elle est placée, au pied des Carpathes ukrainiennes, à environ 100 km au sud-ouest de Lviv (appelée aussi Léopol/Lemberg/Lwow/Lvov), capitale de l'oblast (région) du même nom. Cette ville est donc très proche de la frontière polonaise et pas très loin de la frontière de la Slovaquie. Elle est peuplée d'un peu moins de 80 000 habitants. 

 

     La ville et toute la région de la Galicie orientale (3 oblasts ; 50 000 km²) ont fait partie de la Pologne pendant plus de 4 siècles (du milieu du XIVème à la fin du XVIIIème siècles) avant d'être annexées par l'Autriche jusqu'en 1918. Entre les deux guerres, Drohobytch, comme la Galicie orientale, redevient polonaise. Entre 1939 et 1941 puis de 1945 et 1991, cette région est intégrée dans l'URSS. On constate, donc, que la ville n'a jamais appartenu à l'Empire des tsars et que la présence russe y a été tardive et assez limitée (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/04/les-ukraine.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/breve-histoire-de-l-ukraine.html

 

     Avant 1939, la majorité de la population de l'oblast de Lviv était ukrainienne mais elle comptait d'importantes minorités : outre un petit pourcentage d'Allemands (ou germanophones) et le cas spécifiques des montagnards des Carpathes, les principales étaient les Polonais et les Juifs qui étaient souvent majoritaires dans les villes. Ainsi, en 1939, la ville de Drohobytch comportait près de 40% de Juifs et autour de 33% de Polonais. Ces deux groupes ethniques ont quasiment disparu aujourd'hui (autour de 0,5% ), victimes successivement ou concomitamment d'exécution, de déportation, de massacre, d'extermination, d'expulsion, d'émigration. La ville est devenue très majoritairement ukrainienne avec une nouvelle minorité : les Russes ou russophones dont une partie a quitté la pays après l'indépendance. 

 

     Je viens de découvrir que la région de Drohobytch fut le lieu de la première exploitation pétrolière en Europe et qu'elle représentait plus de 5% de la production mondiale en 1910 ; ce qui entraîna une sorte de "ruée vers l'or". Il semble qu'il n'en reste plus rien aujourd'hui. 

 

     J'évoque cette ville car une délégation de la région sabolienne dirigée par Daniel Chevalier, président de la communauté de communes du Pays Sabolien  et Jérôme Hervé, ancien dirigeant de l'entreprise Salesky, s'y est rendue récemment et a démarré une initiative de jumelage qui s'est poursuivie avec la venue récente d'une forte délégation ukrainienne dans notre région au cours de laquelle a été créée une association d'amitié avec Drohobytch, présidée, en France, par l'ancien PDG de Salesky. On notera que le mot "jumelage" n'est pas employé. En retour, un groupe de rock local s'est produit sur la place Raphaël Élizé, samedi matin, alors qu'un groupe folklorique a donné un spectacle de grande qualité dans la salle Joël Le Theule, en fin d'après-midi le même jour à laquelle nous avons assisté. Lors des discours, on a appris que, malgré sa situation très loin du front, la ville était régulièrement bombardée par l'armée ennemie. par ailleurs, elle accueille nombre de réfugiés venus de l'Est et du Sud. 

 

     Petite surprise pour les personnes présentes lors des deux spectacles : on n'y a vu qu'un seul des 25 élus de la majorité sabolienne. Les seuls autres élus présents étaient des représentants de l'opposition de droite. Certes, le samedi est un jour d'inauguration et, par ailleurs, le maire (et, sans doute, nombre d'élus de son groupe) étaient invités à une cérémonie en début d'après-midi mais cette absence est totalement incompréhensible. 

 

     J'en profite pour signaler, également, que les catholiques sont majoritaires dans les 3 oblasts de Galicie ukrainienne (donc dans celui de Lviv) ce qui est une exception dans ce pays. Il existe deux obédiences principales qui possèdent toutes deux leur hiérarchie mais elles sont dans un cas comme dans l'autre, liées au Pape. D'une part, les catholiques de rite latin qui sont devenus très minoritaires du fait de la quasi disparition des Polonais ; d'autres part, les catholiques de rite byzantin (ou "gréco-catholiques") qui, désormais, composent l'essentiel des catholiques ukrainiens ; ils ont été particulièrement persécutés sous le régime communiste mais ils se sont rapidement relevés. Il y a, au total, près de 4 millions de catholiques en Ukraine (6 millions selon ces derniers). Or, curieusement, on a l'impression que ces catholiques ne comptent pas beaucoup pour le Pape actuel. Non seulement, il a laissé entendre que les torts étaient partagés dans le déclenchement de la guerre mais, en plus, il ne s'est, depuis lors adressé qu'aux catholiques russes (nettement moins nombreux et, surtout d'origine allemande et polonaise) sous une forme plus qu'ambigüe. Certes, un cardinal italien a mené, à plusieurs reprises, des délégations et quelques efforts diplomatiques et humanitaires ont été remarqués.  Il aurait, quand même, pu avoir un geste en nommant un cardinal comme il vient de le faire récemment : que nenni ! 

 

 

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15 août 2023 2 15 /08 /août /2023 16:25
Chroniques canadiennes (26)

     Je renoue avec ces chroniques au sujet d'un pays où j'ai de la famille (et pas seulement de lointains cousins comme les Chollet). Vous pouvez lire les chroniques anciennes (il y en a ,donc, déjà  25) en cliquant sur "Chroniques canadiennes". J'évoque l'histoire, la géographie et la vie quotidienne. Si vous êtes intéressés par la vie politique ou que vous ne voulez manquer aucun article concernant ce grand pays (au total : 45), cliquez sur https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/canada/. Cependant, auparavant, j'en profite pour souhaiter une bonne fête nationale aux Acadiens https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2016/09/chroniques-canadiennes-13.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2016/09/chroniques-canadiennes-12.html

 

     Aujourd'hui, je vais évoquer un livre fort intéressant que j'ai récupéré pour le franc symbolique alors qu'il était promis au pilon. Il a été publié en 1992, à l'occasion du cinq centième anniversaire du premier voyage de Christophe Colomb (je n'ai pas écrit "découverte de l'Amérique" puisqu'il y avait belle lurette que les ancêtres des "autochtones" avaient pris pied sur ce continent sans oublier l'antériorité de la découverte des côtes canadiennes par des Scandinaves puis des pêcheurs européens). En fait, pas un mot de l'illustre navigateur au service des souverains espagnols car le sujet est tout autre : "La traite de la fourrure : les Français et la découverte de l'Amérique du Nord". 

 

     On y apprend que les Français - qu'ils soient originaires de France ou descendants de colons installés au Canada ("franco-canadiens") - ont joué un grand rôle dans l'exploration des territoires actuels du Canada et des États-Unis. Certains d'entre eux avaient reçu la mission d'explorer le "pays d'en haut" puis la bassin du Mississipi mais nombre de découvertes ont été réalisées par des "coureurs des bois" qui s'aventuraient loin de la vallée du Saint Laurent pour commercer avec les Indiens à qui ils achetaient des peaux et des fourrures très prisées en Europe. Le livre a été édité par le Musée du Nouveau Monde, à La Rochelle, à l'occasion d'une exposition et ce n'est pas un hasard car ce port de l'Atlantique était la principale place tournante du commerce de ces produits. 

 

     Ce livre nous apprend également que ces intermédiaires s'étaient remarquablement adaptés au milieu dans lequel ils évoluaient. Beaucoup connaissaient au moins une langue indigène, avaient de bons rapports avec les différents peuples rencontrés qui leur fournissaient la matière mais qui, également, leur servaient de guide. Nombre d'entre eux ont fait souche ; leurs enfants métis pouvaient soit s'intégrer dans la tribu de leur mère, soit constituer un groupe spécifique : les Métis. J'ai déjà évoqué ce peuple qui, au XIXème siècle s'était installé sur les berges de la Rivière Rouge, dans les grandes plaines canadiennes (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2015/11/chroniques-canadiennes-10.html) ; ils pratiquaient l'agriculture et la chasse. Ils furent dépossédés par le rouleau compresseur de l'impérialisme britannique mais leurs descendants se comptent par centaine de milliers (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2018/05/chroniques-canadiennes.html). 

 

     On apprend, également, que des descendants de Français ont joué un rôle important dans la vallée du Mississipi en fondant des villes ou des villages comme Saint Louis ou Sainte Geneviève (ilot de francophonie jusque dans les années 1930 voire jusqu'à aujourd'hui pour le village de Vieille Mine) ou en se lançant dans la traite de la fourrure dans le "Far West" ("mountain men") ; les plus célèbres étant les frères Chouteau.

 

     On découvre l'extraordinaire aventure de la société Révillon qui créa des postes de traite dans tout le Canada jusqu'à sa faillite dans les années 1930. Elle était en relation avec les Indiens et les Inuits et, d'ailleurs, le fameux film de Flaherty nommé en français "Nanouk l'Esquimau" avait été soutenu financièrement par la compagnie. 

 

     Cependant, si les relations entre les "Français" et les Autochtones ont été, dans l'ensemble, pacifiques pendant des siècles, il ne faut pas occulter les ravages qui ont été commis aux dépens de ces peuples. D'une part, la pratique de la traite des fourrures a eu de graves conséquences sur leur mode de vie : ils chassaient non plus pour manger mais pour vendre des peaux d'animaux qu'ils délaissaient parfois auparavant ; qui plus est, ils entraient dans une économie de troc voire monétaire qui les rendit dépendants. D'autre part, et surtout, ils furent les victimes d'une entreprise de "civilisation" qui durait encore il y a moins de 40 ans et qui se traduisit, au Canada, par un véritable ethnocide (aux États-Unis, ce fut bien pire). Voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/au-sujet-du-racisme-aux-etats-unis.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/11/chroniques-canadiennes-24.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2017/11/apres-la-mort-de-dennis-banks.html. Ce dernier article évoque, en particulier : les "rafles des années 60" et les "pensionnats indiens". 

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29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 09:45

    L'Ukraine, dans ses frontières internationalement reconnues, a une superficie de 603 549 km². Ce pays est donc plus grand que le France métropolitaine. Il est donc logique qu'elle recouvre des régions fort différentes que ce soit par l'histoire, le milieu géographique, les cultures... On peut distinguer 4 grandes régions auxquelles j'en ajouterai quelques autres, nettement plus réduites mais qui ne sont pas sans intérêt pour comprendre les racines du conflit. Pour avoir une vue générale, se rapporter à : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/breve-histoire-de-l-ukraine.html et, surtout, à "Atlas des Peuples d'Europe Centrale" (de Jean et André Sellier) que j'ai déjà évoquée. 

 

     1° L'Ukraine occidentale.

 

     Il s'agit de la partie de la Pologne annexée par l'URSS en 1945. Elle a fait partie de la "République des deux Nations" de 1352 à 1772 soit pendant plus de 4 siècles (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2017/08/decouverte-de-l-ex-urss.html). Au moment du partage de la Pologne, la partie méridionale, nommée Galicie orientale, sera attribuée à l'Autriche puis à l'Autriche-Hongrie jusqu'en 1918. Une autre partie, la Volhynie, passera à la Russie dès 1772. La Galicie orientale et la Volhynie seront polonaises entre les deux guerres. La Galicie orientale n'a donc dépendu d'un État russe que de 1939 à 1941 et de 1945 à 1991 soit 48 ans seulement. 

     L'Ukraine occidentale, comme la Biélorussie, a toujours été peuplée majoritairement de "Ruthènes", c'est à dire de Slaves de tradition orthodoxes, ancêtres des Ukrainiens. Néanmoins, il y a eu, jusqu'à la seconde guerre mondiale, deux très importantes minorités : les Polonais, catholiques latins (au nombre de 3 millions entre les 2 guerres ; 35% de la populations), et les Juifs. Il faut y ajouter des germanophones arrivés surtout après 1772. Et surtout, les gréco-catholiques : il s'agit d'orthodoxes qui se sont rattachés à Rome (donc "catholiques") mais en gardant leurs traditions orthodoxes ou "byzantines" (donc le rite dit "grec") ; iles étaient majoritaires en Galicie orientale. 

     La principale ville de cette vaste région est Lviv (appelée, également, selon les langues, Lwow, Leopol, Lemberg, Lvov). Avant 1939, c'était une ville majoritairement polonaise (plus de 50% de catholiques) avec une très forte minorité juive (plus de 30%). 

     Pendant la seconde guerre mondiale, cette région comme les autres "confins polonais" (Biélorussie occidentale, sud-est de la Lithuanie) fut le lieu de massacres de masse perpétrées successivement ou concomitamment par les Soviétiques, les nationalistes ukrainiens et les Nazis. Des centaines de milliers de Juifs et plusieurs dizaines de milliers de Polonais disparurent. 

     Après 1945, la plupart des Polonais d'Ukraine occidentale, ayant échappé aux massacres et aux déportations, furent expulsés vers la Pologne où ils s'installèrent souvent dans les territoires occidentaux anciennement allemands d'où les Allemands avaient été chassés. Quant aux gréco-catholiques, ils furent rattachés de force à l'Église orthodoxe les obligeant à la clandestinité pendant des décennies. Dans cette région, l'opposition à la soviétisation se traduisit par des guérillas qui durèrent une bonne dizaine d'années entraînant des dizaines de milliers de morts et de déportés. 

 

2° L'Ukraine centrale. 

 

     C'est la région la plus vaste mais il est difficile d'en tracer la limite orientale et méridionale. Elle se situe entre le bas Dniestr et la rive gauche du Dniepr/Dnipro. Cette région a été dominée par les Lithuaniens puis l'État polono-lithuanien mais pendant une période souvent plus courte. C'est dans cette région que sont apparus les Cosaques, groupes de paysans ruthènes en révolte contre la République des 2 Nations. Finalement, ils tomberont dans l'orbite russe au XVIIIème siècle et seront utilisés comme troupe d'élite ainsi que comme paysans soldats installés dans les régions récemment conquises. 

     C'est dans cette région que se situe Kiev/Kyïv.  

     Cette ville, qui est la capitale de l'Ukraine indépendante, fut la capitale de la Rus', État créé par les Varègues, des Vikings, au milieu du IXème siècle. L'État kiévien se convertira à l'orthodoxie et, à son apogée, s'étendra de la mer Blanche à la mer Noire, formant le plus vaste pays d'Europe orientale. Il se désagrégera peu à peu en principautés avant d'être détruit par les invasions mongoles au XIIIème siècle. Néanmoins, peu après, une part importante des terres de la Rus' sera conquise par le Grand Duché de Lithuanie qui s'alliera ultérieurement avec la Pologne ("République des deux nations"). Les autres territoires passant à la principauté de Moscovie qui reprendra le nom de Rus' pour former la Russie avant de conquérir, au cours des siècles, les terres de l'ancien État kiévien. 

     L'Ukraine centrale est une très importante région céréalière grâce à un sol considéré comme le plus riche du monde : le tchernoziom (terre noire) et à un relief plan. Notons, cependant, que la zone des terres noires s'étend également en Russie, sur de vastes espaces au nord, ainsi qu'à l'est de l'Ukraine. Avant 1914, le territoire de l'Ukraine exportait de grandes quantités de blé. Il est donc stupéfiant que les plus riches régions agricoles d'URSS (et plus particulièrement celles d'Ukraine) furent touchées par une terrible famine au début des années 30 entraînant plusieurs millions de morts dans cette "République Soviétique" alors que la partie polonaise de l'Ukraine demeurait prospère ce qui prouve son caractère politique. Les Ukrainiens parlent désormais d'Holodomor et de génocide. 

     L'Ukraine centrale est, également, riche en fer (Krivoï Rog/Krivyï Rih) et en manganèse (Nikopol). De nombreux barrages ont été construits sur le Dniepr. 

   A la fin du XIXème, la population était très largement de langue ukrainienne ; on y trouvait, également des Juifs (mais en moindre proportion qu'à l'ouest), un certain pourcentage de Polonais (vers la frontière occidentale) et des Russes encore très minoritaires. Ceux-ci vont devenir de plus en plus nombreux à la fois pour combler des terribles pertes humaines et parce que le pouvoir se situe à Moscou. Par conséquent, les russophones représentaient, en 1991, une part significative de la population. 

 

3° L'Ukraine orientale. 

 

     Elle se confond grossièrement avec la vallée du Donetz, affluent du Don. Cette région n'a quasiment jamais appartenu à la Lituanie ou à la République des deux Nations. Les Cosaques du Don furent dans l'orbite de la Principauté de Moscou dès le XVIème siècle et disputèrent le territoire aux Tatars du khanat de Crimée dont je parlerai après. 

     On y trouve également des terres noires mais cette partie de l'Ukraine est surtout connue pour ses gisements de charbon dans le Donbass (= Bassin Houiller du Don). La grande ville de cette région est Kharkiv/Kharkov, se situe un peu à l'écart du Donbass mais ses industries y sont liées. 

     L'industrialisation autour du charbon (ainsi que du sel de Soledar) a fait venir une nombreuses main d'oeuvre de tout l'Empire puis de toute l'URSS ce qui a eu tendance à diluer la part des ukrainophones d'autant que la famine des années 30 a réduit encore le nombre de ceux-ci. Il semblerait qu'au moment de l'indépendance, les russophones (à ne pas confondre avec les Russes) y étaient majoritaires. Ce qui a servi de prétexte à Poutine pour y susciter une révolte qui sera armée par le pouvoir russe. On retrouve la méthode utilisée avec succès par Hitler - aux dépens de la Tchécoslovaquie et de la Pologne - et par l'actuel autocrate du Kremlin - en Géorgie et en Moldavie - qui consiste à soutenir des mouvements séparatistes dans des États voisins puis à intervenir militairement pour les "aider" avant de proclamer leur indépendance voire de les annexer (voir aussi : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/02/1-an-deja.html et tous les articles qui sont liés)

 

4° L'Ukraine méridionale. 

 

     Il s'agit des régions riveraines de la Mer Noire, entre le Don et le Danube. Elles furent très disputées au cours des siècles pour cette raison et, aussi, parce qu'il s'agit d'un couloir d'invasion qui ne fut, pendant longtemps, occupée que par des steppes semi-arides (steppe pontique) ou des zones marécageuses.

     Des cités grecques y furent créées dans l'Antiquité ; au Moyen-Age, les Gênois et les Vénitiens y installèrent des comptoirs. Néanmoins, l'intérieur était occupé par des peuples nomades. A partir du milieu du XIIIème siècle, ce sont les Tatars qui contrôlent ces territoires. Ceux-ci sont les descendants des Mongols qui ont submergé l'Europe orientale et centrale au XIIIème ; ils se sont métissés avec les peuples conquis ; ils parlent une langue proche du turc ; ils sont devenus musulmans. Le khanat des Tatars de Crimée (nettement plus vaste que la Crimée) sera de plus en plus affaibli sous les coups des princes de Moscovie (devenus Tsars de Russie) et se placera sous la suzeraineté des Ottomans. A la fin du XVIIIème, la Russie s'empare de tout le littoral et de la Crimée. 

     Les peuples musulmans sont chassés du littoral et remplacés par des colons allemands, grecs, bulgares, russes, ukrainiens, arméniens, juifs. Le grand port d'Odessa est construit à la fin du XVIIIème siècle à 30 km de l'estuaire du Dniestr. 

     Entre les deux guerres, le littoral de la Bessarabie (nommé Boudjak), appartiendra à la Roumanie avant de passer à l'URSS après 1945. 

     La Crimée est un cas un peu particulier : il s'agit d'une péninsule formée d'un plateau qui se relève au sud en dépassant plus de 1 500 m. dans une zone montagneuse qui domine la côte sud. Traditionnellement, l'intérieur était principalement occupé par des Tatars alors que la côte, au climat méditerranéen, avait été peuplée principalement par des Russes. Le pourcentage de ceux-ci va augmenter après la déportation en Asie centrale, par Staline, de tous les Tatars de Crimée pendant la guerre (des survivants et leurs descendants commenceront à revenir dans leur "pays" à la fin de l'ère soviétique). Plusieurs bases navales (en particulier Sébastopol) et des stations balnéaires (par exemple Yalta) ont rendu célèbre cette région. 

     Au sein de l'URSS, la Crimée faisait partie de la République de Russie bien qu'elle n'ait pas de liaison terrestre avec le reste de la Russie (elle en est séparée par l'étroit débouché de la mer d'Azov : isthme de Kertch). En 1954, elle est rattachée à l'Ukraine. En 1992, elle obtient un statut autonome au sein de l'Ukraine indépendante. En 2014, la Russie attaque la Crimée grâce à des commandos de forces spéciales puis annexe ce territoire après un simulacre de référendum. 

 

5° Les autres Ukraine. 

 

     - L'Ukraine subcarpatique a appartenu à la Hongrie pendant des siècles avant de devenir Tchécoslovaque entre les deux guerres puis annexée par l'URSS en 1945. Elle comporte encore une minorité hongroise mais la majorité de la population est "ruthène". 

     - La Bukovine du Nord a été prise à la Roumanie après la seconde guerre. Elle est devenue principalement ukrainophone avec une minorité roumanophone. 

     - Inversement, la Transnistrie a été détachée de l'Ukraine avant 1939 puis rattachée à la Moldavie après 1945. Cependant, elle est actuellement occupée par des soldats russes. 

     - A l'est de l'Ukraine, il existe une portion de territoire qui fut rattachée à l'Ukraine dans les années 1920 avant de devenir russe et d'être russifiée. 

     - Plus vaste, le Kouban, de l'autre côté de la mer d'Azov, avait été conquis par les Tsars et confié aux Cosaques ; nombre de Tcherkesses (ou Circassiens), peuple musulman occupant ce territoire jusqu'à cette date, durent s'exiler dans l'Empire ottoman. Après la guerre civile, les soviétiques entreprirent une campagne de "décosaquisation" qui, avec la "dékoulakisation" et la famine des années 1930, réduisirent considérablement la population de langue ukrainienne qui était majoritaire avant 1914. Le Kouban, de toute façon, ne fut jamais rattaché à l'Ukraine. 

     - Il existait, avant 1914, des fortes minorités ukrainiennes en Russie, au nord-est de la future République soviétique d'Ukraine. Cette région des "terres noires centrales" fut très éprouvée par la famine avec les conséquences que l'on sait sur le pourcentage d'ukrainophones. Par contre, pendant la période soviétique, beaucoup d'Ukrainiens vont s'installer - de gré ou de force - dans toutes les régions du pays. 

     - la nouvelle frontière entre l'Ukraine et la Pologne après 1945 a laissé une minorité "ukrainienne" dans ce dernier pays. J'ai écrit entre guillemets car c'est un peu plus compliqué. En effet, il y avait, principalement, 2 groupes. Dans l'extrême sud-est des Carpathes polonaises, se trouvaient des peuples montagnards d'origine finno-ougrienne (comme les Estoniens) appelés Lemkos et Bykos. Or, les nationalistes ukrainiens y maintenaient une guérilla ; le gouvernement communiste polonais décida "l'opération Vistule", c'est à dire la déportation de tous les habitants vers d'autres régions de Pologne ; à la place on a un parc national. Dans la plaine, c'étaient des Ukrainiens au sens étroit qui ont été dispersés ou largement polonisés. Bref : la minorité ukrainienne de Pologne est réduite mais des immigrés ukrainiens sont arrivés depuis 1991. 

     - Il existe une forte communauté ukrainienne ayant émigré, dès la fin du XIXème siècle, dans les provinces des "Prairies" au Canada où, avec d'autres immigrants, elle a submergé les autochtones (Premières Nations et Métis). Ils sont principalement originaires de l'ouest de l'Ukraine et majoritairement gréco-catholiques. 

 

     Il ne vous reste plus qu'à étudier les cartes !

     

 

 

 

 

    

 

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25 février 2023 6 25 /02 /février /2023 13:33

     Hier, c'était le triste anniversaire du début de l'agression militaire de Poutine contre l'Ukraine (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/02/1-an-deja.html. A cette occasion, hier comme aujourd'hui, des manifestations ont lieu partout en France mais elles sont de nature différente. 

 

     Par exemple, à Sablé, une minute de silence a été observée devant la mairie de Sablé, hier midi, à l'initiative du président de la communauté de communes et en relation avec les Ukrainiens réfugiés dans notre ville. Il est dommage que l'information ait été trop tardive ; sinon, j'y serais allé et d'autres auraient - je l'espère - fait comme moi. 

 

     Hier, encore, au Mans, quelques centaines de personnes se sont rassemblées sur la base d'un appel de 2 associations et de la Ligue des Droits de l'Homme. Aucune organisation politique n'était partie prenante mais avaient-elles été sollicitées ? 

 

     Dans d'autres villes, comme à Nantes, c'est sur la base d'un appel nettement plus large, associant des associations, des syndicats et des partis (la LFI a signé) sur la base de mots d'ordre minimaux. 

 

     La députée de ma circonscription a publié un communiqué dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est très décevant (c'est un doux euphémisme) : "Cela fait un an que Vladimir Poutine a fait le choix criminel de la guerre en Ukraine. Au milieu de ce désastre, mon soutien va aux peuples victimes de la guerre qui paient le prix fort du jeu des puissants. Halte à la guerre". Il est triste de constater que ce texte a été approuvé par plus d'une vingtaine de personnes. J'ai décidé de réagir avec le commentaire suivant : "Halte à la guerre oui mais comment ? Quelles exigences avoir ? En rester à l'émotion ne suffit absolument pas. Quant à la portion de phrase suivante, elle est plus qu'ambigüe : "peuples victimes de cette guerre qui paient le prix fort du jeu des puissants". Qui sont les "peuples" ? Sont-ils "victimes" de la même façon ? Entre subir des bombardements quotidiens et voir des vies et des habitations détruites par dizaine de milliers, est-ce la même chose que d'appartenir à un pays dont la chef a envahi un pays voisin mais où on ne risque rien si on n'est pas mobilisé ? Quant à la formule "le jeu des puissants", cela revient à mettre sur le même plan l'agresseur et l'agressé". 

 

     Évidemment, il s'est trouvé un mélenchoniste pour me critiquer et considérer que la cause de la guerre était la rivalité États-Unis - Russie. Un habitant du Mans lui a répondu vertement. On attend la suite. 

 

     Comme les partisans plus ou moins déguisés de Poutine et les nostalgiques de la grande URSS n'hésitent pas à raconter n'importe quoi, je vous signale cet article très documenté qui fait litière de tous les ragotshttps://aplutsoc.org/2023/02/18/des-fakes-a-la-place-de-la-realite-ukrainienne-une-peste-emotionnelle/?fbclid=IwAR3VGE10aSiZ366DfI6HO82x2vQcYpf8vtPo1-XYIYQdDnXMWggasMYtB7M

 

     Et pour montrer que LFI est diverse au sujet de l'Ukraine, je vous livre le point de vue de Clémentine Autain, députée de la Seine Saint Denis. Je ne partage pas tout ce qu'elle dit mais elle a le mérite de donner un autre son de cloche : https://www.lejdd.fr/international/tribune-clementine-autain-pour-que-poutine-abandonne-sa-guerre-en-ukraine-132947?fbclid=IwAR2KQBPXQf0g_dXjINNIK7VSB6pZPOAIBOmGH7A_f7NcKJF0K6txVNIDqnc

 

     Pour finir : une déclaration intersyndicalehttps://www.facebook.com/photo/?fbid=3480124955643744&set=a.1608809522775306&__cft__[0]=AZXEN5CV2Nj4JS54yqYzU_sPZle5V1OwfrN4Ir-X2W9xiMMjrRlSjWw4NayZfyZw-eTIUMHW2ULB_KEJjG9fqq1nRf_-7fKGVbI2x10rkucipRq7rajJj1uNJcSaUPxkwaALUXI78Wwi032FniKGogMEbyaW2WktHjKEBWE3wqgtr9G1Af9PBnmosu-QJApGAxg&__tn__=EH-y-R

 

 
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24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 07:13

     Cela fait un an que les troupes d'Adolf Poutine ont commencé leur guerre d'agression contre l'Ukraine. En fait, la tentative de liquidation de l'indépendance ukrainienne a commencé 8 ans plus tôt avec les opérations de démembrement du pays en Crimée et dans le Donbass puis le blocus des ports militaires de la mer d'Azov (voir mon article du 24 février : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/02/le-nouvel-imperialisme-russe.html)


     Le 24 février, comme Hitler contre la Pologne en septembre 39, Poutine a attaqué l'Ukraine sur 3 fronts avec l'aide de son valet, le président biélorusse Loukachenko. Les troupes impérialistes, bien supérieures en nombre et en matériel, ont conquis d'importants territoires mais n'ont pas pu prendre Kiev, n'ont pas pu assassiner le président ukrainien et se sont heurtées à une résistance populaire farouche. L'Ukraine a tenu le choc (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/les-buts-de-guerre-de-poutine.html ; 

 

     En France, nous étions en pleine campagne électorale ce qui a obligé les candidats à condamner l'agression ; y compris les stipendiés de la Russie ; y compris les pseudo-anti-impérialistes ; y compris ceux qui voulaient ménager le nouveau tsar. Par contre, très vite, la petite musique défaitiste a commencé à se faire entendre et il n'y a eu aucune campagne massive de soutien aux Ukrainiens. 

 

     Dès le début, j'ai pris position clairement : "Les seuls mots d'ordre justes sont : arrêt de l'agression russe, retrait inconditionnel des troupes russes et biélorusses de la totalité du sol de l'Ukraine, reconnaissance de l'indépendance de l'Ukraine dans ses frontières de 1991. Tout le reste est un dangereux bavardage". J'ai eu l'agréable surprise de constater que quelques individus (en particulier un Manceau, ancien de la LCR, des militants d'Ensemble, le collectif dirigeant les éditions Syllepse, des militants de Sud...) et le NPA étaient sur la même ligne. Ensemble a, très rapidement suivi. Ce fut à peu près tout mais les positions ont évolué en un an et on constate - par exemple - la signature de la CGT et de FO sur un communiqué intersyndical paru ces derniers jours : https://ensemble-mouvement.com/pour-une-paix-juste-et-durable/

 

  Depuis un an, je me suis attaché à informer sur l'Ukraine (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/breve-histoire-de-l-ukraine.html ou https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/01/la-gauche-et-le-mouvement-anti-guerre-en-ukraine-et-en-russie.html), à lancer le débat (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/campisme.html ; https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/02/faux-amis-et-vrais-amis-de-l-ukraine.html ; https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/03/fausses-comparaisons.html ; https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/06/saint-adolphe.html), à évoquer l'évolution du conflit et des partis français : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/08/6-mois.html ou https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/10/8-mois-de-resistance.html.

 

Je vous invite, également, à lire les analyses développées sur le site d'Ensemble : https://ensemble-mouvement.com/la-gauche-doit-sortir-de-son-silence-sur-la-guerre-en-ukraine/ et https://ensemble-mouvement.com/solidarite-avec-la-resistance-ukrainienne/ et https://ensemble-mouvement.com/ukraine-une-bien-etrange-partition/ plus : https://ensemble-mouvement.com/soutien-a-lukraine-resistante-vol-16/

 

  Aujourd'hui, et demain, ont lieu, partout en France, des manifestations pour l'Ukraine. Ce soir au Mans à 17 h 30 devant le Préfecture.

     

1 an déjà.
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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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