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23 décembre 2021 4 23 /12 /décembre /2021 10:59
Rémi Clavreul

     Rémi Clavreul est mort subitement, le 22 novembre 2021, à l'âge de 79 ans. Né à Méral, en Mayenne, il s'était installé au Mans au milieu des années 1960 et a travaillé toute sa vie, comme maçon dans l'entreprise Heulin. Il va faire de la solidarité avec les travailleurs immigrés, nombreux dans le bâtiment, et de la lutte contre les accidents du travail, fléau de cette profession, les axes essentiels de son action militante. Comme responsable syndical CGT dans son entreprise puis à l'Union Syndicale Construction, Bois, Ameublement de la Sarthe mais, également, dans de très nombreuses associations.

 

     Il fut particulièrement actif lors de deux évènements qui ont défrayé la chronique locale et nationale : à l'été 1980, la grève des ouvriers de l'entreprise Desquenne et Giral qui travaillaient à la réfection des voies entre Le Mans et Angers (le maire de Sablé était ministre des transports) et, en 1990, après la mort de deux ouvriers (un Turc et un Portugais) sur le chantier de la construction d'un bâtiment pour la Communauté Urbaine du Mans (qui sera, indirectement, à l'origine de l'affaire Urba de financement occulte du P.S.).

 

     Il fut, aussi, une des chevilles ouvrières de la construction du foyer Nelson Mandela pour les travailleurs immigrés. En effet, en 1967, le patronat de la profession avait construit le « Foyer du Bâtiment ». Il était surchargé, insalubre alors même que les loyers étaient élevés. Rémi va être au premier rang des luttes pour la construction d'un lieu de vie digne. A partir de 1977, la situation évolue grâce à l'élection d'une nouvelle Municipalité d'Union de la Gauche dirigée par Robert Jarry (PCF). La Ville reprend la gestion du foyer en 1980 et le projet se concrétise. François Fouqueray (adjoint PSU) y contribue activement.

 

     Avec son épouse Germaine, très engagée également depuis des décennies, ils ont eu 3 enfants : Samuelle, Hélène et Thomas.

 

     Après avoir pris sa retraite professionnelle, Rémi a continué son action militante. Il prenait souvent le train pour Paris ou Bruxelles afin de représenter la CGT auprès de diverses institutions (que ce soit pour défendre les victimes professionnelles de l'amiante ou pour l'amélioration des conditions de travail). Il était de tous les combats pour la dignité humaine comme l'ont montré les nombreux témoignages lus lors de ses obsèques à l'église de La Suze pleine à craquer : RESF, Collectif « Réagir pour la Démocratie », Collectif « Pour une terre plus humaine », Restos du Coeur. Il trouvait encore le temps pour cultiver son jardin bio et pour conseiller sur la construction d'une école dans un village africain jumelé avec Chemiré le Gaudin où le couple résidait. Ferme sur ses convictions, il était très pondéré dans son expression et ennemi de tout sectarisme. Il cherchait plus à convaincre qu'à imposer ses idées.

 

     Membre de l'Action Catholique Ouvrière, pendant des décennies, il a été adhérent de la fédération de la Sarthe du PSU, pendant une vingtaine d'années jusqu'en 1990, mais il n'y a jamais exercé de responsabilités. Après la dissolution du PSU, il a soutenu toutes les initiatives unitaires.

 

    Texte rédigé par moi-même puis complété par d'anciens adhérents P.S.U. de la Sarthe

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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 11:38

     Les élections législatives doivent avoir lieu dans un peu plus de 6 mois. Quelles sont les perspectives dans ma circonscription (la 4ème de la Sarthe) ?

 

     Depuis la révision constitutionnelle d'octobre 2000, réduisant le mandat présidentiel de 7 à 5 ans et la loi organique de 2001, inversant le calendrier électoral,  les élections législatives ont lieu juste après les élections présidentielles. Je précise qu'à l'époque j'avais dénoncé ces réformes car elles accentuaient la présidentialisation du pays. Malheureusement, plus de 7% des électeurs qui se sont exprimés n'y ont vu que du feu (il y avait quand même 70% d'abstention !). 

 

     Sauf coup de théâtre, c'est plié pour les présidentielles : Macron sera réélu. Malheureusement, la gauche est émiettée et, aujourd'hui, aucun de ses candidats ne semble en état d'être présent au second tour. Espérons toujours ! 

 

     Est-ce que la Majorité Présidentielle sera encore absente dans la circonscription ? Les socialistes peuvent toujours rêver mais ils risquent fort d'être déçus : les partisans de Macron présenteront sûrement un candidat et ils ont de fortes chances de l'emporter. Certes, ils ont fait un bide aux municipales à Sablé et au Mans, seules communes où ils avaient déposé des listes, et ils n'ont pas concouru sous leurs couleurs dans les autres communes. Néanmoins, j'ai été surpris du bon score relatif de la liste macronienne aux sénatoriales (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/09/tierce-dans-le-desordre.html)  et on a pu constater, lors des départementales et des régionales qu'ils pouvaient attirer des élus locaux sans oublier le maire de Sablé qui, après avoir caché son jeu, s'est révélé "macron-compatible" (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/10/droite-macron-compatible.html). Ne reste plus qu'à trouver les candidats idoines. 

 

     La droite classique a conforté son candidat de 2017, Emmanuel Franco. Il a été réélu conseiller départemental et il est devenu président de l'Association des Maires et Adjoints de la Sarthe. Il s'agit d'un tremplin idéal pour se faire élire sénateur mais pour espérer devenir député, la marche est plus haute car il faut convaincre l'électeur lambda. Tout dépendra de la personne choisie pour le suppléer ; il faut signaler que les cantons de Loué et Sablé sont tenus par la droite. mais personne ne se dégage au Mans ou Allonnes. Voir aussi : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/05/la-droite-se-dechire-dans-le-canton-de-sable.html

 

     Le Parti Socialiste de la circonscription n'est pas au mieux de sa forme. Sylvie Tolmont, députée sortante a été très, très discrète de 2012 à 2017, écrasée par Le Foll. Depuis 2018, elle se manifeste un peu plus mais demeure peu connue des citoyens.

     Néanmoins, le problème principal est ailleurs : les socialistes connaissent une crise sérieuse dans cette circonscription.

     Au Mans, le maire socialiste, Le Foll, a dû affronter la concurrence de sa "camarade" de parti et députée de la deuxième circonscription, Marietta Karamanli qui constitue la seule opposition. Les dissidents ont soutenu les candidats et candidates de la coalition de la "gauche non socialiste" ("Uni-e-s...") qui ont gardé le canton d'Allonnes et battu les socialistes "officiels" dans un autre canton de l'ouest du Mans. Qui plus est, Sylvie Tolmont a fait un bide alors qu'elle était candidate dans le canton d'Allonnes.

     A La Suze, les socialistes qui avaient failli l'emporter en 2014, ont été incapables de présenter une liste en 2020 et de présenter des candidats dans le canton en 2021. Il y a plusieurs maires divers gauche ou ex-PS dans ce canton mais l'élu de gauche le plus actif est partisan de Mélenchon. 

     Je passe rapidement sur le canton de Loué où le P.S. est assez discret même s'il est probable qu'il y a des élus sympathisants. 

     Dans le canton de Sablé, ce n'est pas mieux. Les deux principales figures du P.S. local font toutes deux partie de l'équipe d'un maire de droite : l'un est conseiller délégué du maire de Sablé (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/01/sans-etiquette-et-sans-honte.html) et l'autre est adjoint de son adversaire, président de la Communauté de Communes. Ceci explique sans doute pourquoi il n'y a pas eu de candidat PS dans le canton en 2021 et pourquoi les socialistes n'ont pas appelé à voter pour l'unique binôme de gauche (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/06/departementales-dans-le-canton-de-sable-votez-a-gauche.html)

 

     Les autres forces de gauche pourraient s'unir comme aux départementales. Il y a suffisamment de candidats crédibles pour réaliser un bon score voire se qualifier pour le second tour. C'est mon souhait mais je n'en vois pas les prémices. On peut supposer que les Verts et leurs alliés souhaiteront se compter s'ils sont bien placés aux présidentielles ; idem pour les partisans de Mélenchon et les communistes. 

 

     Il me semble qu'il n'y a aucun risque de succès d'une candidature F.N. Quant aux partisans du polémiste d'extrême-droite, ils pourraient faire leur trou même avec la candidature d'un inconnu ou d'une inconnue. 

 

     Reste à mobiliser les électeurs au mois de juin !

 

     

 

     

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19 novembre 2021 5 19 /11 /novembre /2021 11:34

     Il s'agit d'un sujet qui se trouve sous les feux de l'actualité mais je ne vais pas principalement parler de ce à quoi vous pensez. 

 

     La quatrième circonscription suit approximativement le cours de la Sarthe entre Le Mans et Sablé. Lorsque la Sarthe a été découpée en 5 circonscriptions au début de la 5ème République, il avait été décidé, par le pouvoir gaulliste, de le faire en donnant le maximum de chances à ses partisans. C'est ainsi que la deuxième circonscription a été conçue de façon à être laissée aux communistes, que la première, la troisième et la cinquième devaient revenir à tout coup à la droite alors que la quatrième était plus hétérogène. En effet, la moitié est a toujours été plutôt de gauche (surtout après la victoire des communistes au Mans et Allonnes en 1977) alors que la moitié ouest était acquise à la droite. Ceci étant dit, les cartes sont parfois rebattues en fonction du contexte politique national (en particulier quand l'élection législative se déroule après une présidentielle, le candidat du parti du Président a un a priori favorable mais il y a des surprises).

 

     La première élection a lieu en novembre 1958. Après le retour de de Gaulle, les gaullistes ont le vent en poupe. Un jeune Sabolien inconnu, Joël Le Theule, en profite et, à la surprise générale, devance nettement, au premier tour, le candidat du MRP (Jacques Maury, le maire du Mans) ainsi que ceux du PCF et de la SFIO (le parti socialiste de l'époque). Au second tour, après le retrait de son principal concurrent, il écrase les deux candidats de gauche. Il sera, ensuite, toujours, élu au premier tour. Début d'une brillante carrière politique puisque Le Theule deviendra, ensuite, maire de Sablé, conseiller général, ministre. Carrière brutalement interrompue par sa mort à la fin de l'année 1980. 

 

     En 1981, la gauche revient au pouvoir avec l'élection de François Mitterrand qui dissout l'Assemblée Nationale. Tout le monde s'attend à ce que le candidat socialiste emporte la circonscription d'autant que la droite n'a pas de candidat "naturel". Or, ce n'est pas ce qui va se passer : François Fillon, qui fut le très jeune collaborateur de Joël Le Theule et qui lui a succédé comme conseiller général et qui a été conseiller municipal puis adjoint à Sablé, l'emporte d'un cheveu dès le premier tour avec 72 voix de plus que la majorité absolue (et 50,14% des suffrages exprimés). On a donné, à l'époque, plusieurs explications à ce "miracle". D'une part, et avant tout, la mobilisation insuffisante à gauche. Le candidat socialiste, était peu connu ; de plus, étant persuadé qu'il y aurait un second tour, il n'a pas mis le paquet. D'autre part, les élections avaient lieu le jour des 24 heures du Mans qui se finissaient à 16 h, seulement 2 h avant la fermeture des bureaux de vote ; il y a tout lieu de penser qu'un nombre significatif d'électeurs de gauche du Mans et des environs n'a pas fait le forcing pour arriver à temps d'autant que beaucoup se disaient : "on ira dimanche prochain". Enfin, Fillon a mené une campagne éclair qui a été efficace. Le siège de la droite est donc sauvé et la carrière de François Fillon est lancée ; quasiment sur le modèle de son mentor. 

 

     Pendant 31 ans, François Fillon va "tenir" sa circonscription. Sans obtenir les mêmes scores que Le Theule, il sera réélu à chaque fois. Y compris en 1997 après la dissolution hasardeuse par Jacques Chirac : il est obligé d'aller au second tour du fait de la présence d'un candidat du Front National et d'un candidat villieriste mais il passe l'obstacle avec 52,73% des voix. Le maire de Sablé puis Président de la Communauté de Communes ne siègera pas tout le temps car il devient ministre en 1993 et gardera un maroquin à plusieurs reprises ; il deviendra Premier Ministre en 2007. Ce seront donc ses suppléants, Pierre Lefebvre (d'Allonnes) puis, surtout, Marc Joulaud (de Sablé), de 2002 à 2012, qui seront à l'Assemblée. 

 

     2012 marque un nouveau tournant. Sarkozy est battu par Hollande. Fillon, déjà à son idée de devenir Président en 2017, quitte le 4ème circonscription pour un havre plus sûr à Paris. Marc Joulaud se présente, donc, pour la première fois, en tant que candidat titulaire. Face à lui, on retrouve le candidat socialiste de 2002 et 2007, Stéphane Le Foll, qui a l'avantage d'avoir été nommé ministre. Ce dernier l'emporte haut la main, au second tour, avec près de 60% des voix. On notera que le socialiste a obtenu plus que le total des voix de gauche du premier tour alors que le dauphin de Fillon n'a pas rassemblé toutes les voix de droite et d'extrême-droite du premier tour (ce qui prouve, encore une fois, qu'une partie des électeurs FN a voté à gauche). Le Foll ne siègera pas étant au gouvernement pendant 5 ans ; il est remplacé par Sylvie Tolmont, peu connue. Le siège semblait fragile en 2017, après la victoire de Macron et la déroute du PS aux présidentielles. Or, Le Foll et Tolmont  garderont la circonscription grâce à un "cadeau" des macroniens qui ne présenteront pas de candidat contre eux (alors que sa "camarade" Karamanli devra affronter la concurrence LREM). Il battra nettement le nouveau candidat de droite. Le Foll siègera peu ; cette fois-ci parce qu'il sera élu maire du Mans en juin 2018 et qu'il ne peut cumuler. Sylvie Tolmont imitera donc Marc Joulaud en étant députée pendant quasiment 2 mandats sans avoir été élue sur son nom. 

 

     A suivre...

 

     

 

     

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28 juin 2021 1 28 /06 /juin /2021 09:43

     A l'issue du premier tour, la bataille entre la droite (liste Morançais ; présidente sortante) et la gauche (alliance entre Orphelin, écolo+ et Garot PS+) semblait indécise (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/06/la-region-peut-passer-a-gauche.html. Finalement, il n'y a pas eu photo : la présidente sortante distance très largement son adversaire : 392 645  voix (46,45%) contre 294 727 (34,87%) soit un écart de près de 100 000 voix. 

 

     La liste Orphelin  - Garot avait un potentiel (Orphelin + Garot + Le Beller) de 306 124 voix. Elle n'obtient que 294 727 voix soit une "perte" de 11 397 voix. Par contre, le potentiel de Morançais (Morançais + Bayle de Jessé) était de 303 026 voix et elle obtient 392 645 suffrages soit un gain considérable de 89 600 voix environ. Or le regain de votes exprimés n'a été que de 32 000 voix environ ce qui montre que Morançais est allée "pêcher" ses voix partout. De Rugy perd environ 28 000 voix et Juvin plus de 13 000 voix. Donc, elle grapille à l'extrême-droite, au centre et à gauche. Bravo l'artiste ! 

 

     Qu'est-ce qui explique ce résultat qui voit la liste de gauche faire du surplace alors que la droite s'envole. La réponse est simple : la droite a su mobiliser au-delà de son camp alors que la gauche n'a pas fait le plein. Mais pourquoi ? Il y a une conjonction d'éléments qui ont tous joué en faveur de la sortante : 

 

          - Les retournements de veste d'Orphelin. Il faut être clair : le fait que EE-LV ait confié la tête de liste à une personne qui a fait dissidence en 2017 pour se faire élire sous la barrière macronienne avant de revenir à gauche a été une erreur (d'autant que sa tête de liste en Mayenne était dans le même cas). Le ralliement de LFI à cette liste malgré de fortes réticences internes (mais il faut être naïf pour ne pas comprendre que ce ralliement a été imposé par Mélenchon) l'a rendue un peu hétéroclite d'autant que Orphelin recevait le soutien de dissidents de droite du PS et d'autres anciens macroniens. Néanmoins, Orphelin a réalisé un très bon résultat au premier tour. Restait à faire prendre la mayonnaise de l'accord avec la liste PS+ de Garot et c'est là que le bas a blessé.

 

          - Les blessures mal cicatrisées. Les électeurs socialistes ont, sans doute, mal digéré de voir leur champion dépassé par un écologiste ou, tout au moins, été mécontents d'imaginer qu'une région qui avait été dirigée par le socialiste Auxiette, ne leur reviendrait pas. Le phénomène a sans aucun doute joué, également, en Ile de France. 

          Il suffit d'examiner les résultats en Mayenne. Au premier tour, Garot était nettement en tête avec 24 399 voix (36,02%). Le total potentiel des voix de gauche (Garot + Orphelin + Le Beller) était de 32 422 voix. Or, au second tour, Orphelin ne recueille que 26 273 voix ; il perd donc plus de 6 000 voix. Inversement, Le potentiel de Morançais (Morançais + Bayle de Jessé) était de 22 878 (33,78%). Au second tour, elle atteint 32 926 voix soit un gain de plus de 10 000 voix qui peut s'expliquer par le recul de de Rugy et Juvin (1 102 voix au total) et une plus grande mobilisation de la droite mais on voit bien qu'elle a recueilli des milliers de voix venant de la gauche.

          On peut, également, aller sur les pages facebook des 2 parlementaires PS du département : Sylvie Tolmont et Thierry Cozic. Grosse surprise : aucun mot de soutien à la liste de gauche dirigée par Mathieu Orphelin. 

 

          - Le scandale de la non distribution des professions de foi. Je n'ai reçu aucun document concernant les régionales que ce soit au premier et au second tour. Je suis loin d'être le seul. Pour le 27 juin, cela a eu des conséquences négatives pour Orphelin car les électeurs n'ont pas été officiellement prévenus qu'il y avait eu fusion. D'autant plus que le bulletin était vert. Les électeurs de Garot et, a fortiori, du candidat LO, ont pu être déboussolés. 

 

          - La peur du rouge. Comme en Ile de France, Morançais a agité le chiffon rouge en découvrant, entre les deux tours, qu'un proche collaborateur de Mélenchon (le nouvel "homme au couteau entre les dents") était sur la liste Orphelin. Ce n'était pas nouveau puisqu'il avait été l'artisan du ralliement des Insoumis à Orphelin mais comme la presse était en plein dézingage du député de Marseille, ça a joué. Et sur les deux tableaux : en attirant des électeurs de de Rugy et des électeurs PS. Il faut rappeler que Huchon, l'ancien président PS de la région Ile de France et Valls, ancien premier ministre PS, ont appelé à voter à droite au second tour. Et que des militants PS écrivaient noir sur blanc sur leur blog, avant le second tous, que Orphelin était un "gauchiste". On peut donc raisonnablement penser que des milliers d'électeurs de Garot qui ont voté Morançais au second tour ont pu être influencés par cet argumentaire.

 

          - La posture théâtrale de Morançais. Elle s'est plainte devant toute la presse d'avoir été humiliée par Orphelin juste avant le débat du second tour. Et elle a annulé sa participation. Il semble qu'elle ait surjoué son ire mais ça a marché. Au point de départ, il y a eu les injures dont Orphelin avait été victime peu avant, de la part (d'après lui) de partisans de Morançais, lors d'une visite à Angers. Le candidat de gauche en a fait le reproche à Morançais qui a nié ce qui a énervé Orphelin qui s'est lâché. Funeste erreur : il faut savoir rester "zen" et ne pas s'attaquer à une femme. Manque de sang froid et misogynie supposée ça fait mal en terme d'image. Pour l'achever, il y a Stéphane Le Foll, maire du Mans et poids lourd du PS ; il n'appelle jamais à voter pour la liste de gauche unie après le 20 juin puis il condamne vertement l'attitude supposée d'Orphelin. Bref : il préfère Morançais à Orphelin (évidemment, ça peut être intéressé car Morançais reste à la Région et ne reviendra pas au Mans).

 

          - Le lâchage de de Rugy par ses "amis". Il existe un groupe de partisans d'Édouard Philippe qui s'appelle La République des Maires (voir : http://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/10/droite-macron-compatible.html). Une des principales figures locales est le maire d'Angers, Christophe Béchu, qui n'a pas souhaité, au premier tour, participer à la liste de Rugy pas plus qu'à celle de Morançais. Mais, à la fin de la campagne du premier tour, on a vu Édouard Philippe, en personne, prendre un verre avec Morançais. C'était un premier signe. Le second message, a été net et sans bavure : le 23 juin, Béchu annonçait son soutien à Morançais. Le troisième, subliminal, a été donné par Nicolas Leudière, nouveau maire de Sablé et adhérent de LRDM par l'intermédiaire du même Béchu. Le 25 juin, il offre un double cadeau à Morançais : il l'accueille dans sa ville - donc il se rallie - et c'est sur le thème de la sécurité cher à l'extrême-droite. 

 

     Victoire sur toute la ligne donc pour la droite ligérienne mais une constatation inquiétante. Une partie des électeurs de gauche peut, non seulement, se rallier à un supposé centriste (Macron) mais, également, au moins au second tour, préférer la candidate de droite plutôt que le candidat de gauche alors même qu'il n'y avait aucun danger d'extrême-droite. De très mauvais augure pour la suite. 

 

     

 

 

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23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 09:58

     La droite dirige le département depuis des lustres en s'appuyant sur le vote des campagnes alors que l'agglomération du Mans vote pour des candidats de gauche depuis plus de 40 ans (il y a toujours, au moins, un canton qui reste à droite). Comment les choses se présentent-elles en 2021 au soir du premier tour ? Sachant qu'il faut gagner 11 cantons pour s'emparer du département.

 

     Les binômes de gauche espèrent pouvoir réaliser cet objectif mais il faut compter sur la plus ou moins bonne qualité des reports de voix quant il y avait 2 candidatures de gauche au premier tour. Or, il y a eu des bisbilles du fait que le P.S. risque de perdre au moins un canton du Mans au profit d'une dissidente alliée aux Verts. 

 

     Par ailleurs, on n'a aucune idée des reports de voix venant des candidats L.R.EM. qui sont éliminés quasiment partout, et de ceux de R.N. qui, en général, se reportent à 20% pour la gauche et à 60% pour la droite. 

 

     Les cantons où le résultat est connu d'avance : 

          - Il y en a 8 à droite où l'avance des candidats est telle que la gauche ou le R.N. ne peuvent rien : Bonnétable, La Ferté, Loué, Le Lude, Mamers, Sablé, Saint Calais, Sillé. 

          - Il y en a 6 à gauche, tous situés dans l'agglomération du Mans. Dans deux cas (Le Mans 1 et Le Mans 5) il s'agit d'un combat entre le PS et l'alliance de gauche dite "Uni-e-s"

 

     Les cantons disputés. 

          - Il y a 3 cantons où la droite est favorite : Montval, Ecommoy et La Suze. Si le pronostic se confirme, la droite gardera la Sarthe. 

          - Il y a 3 cantons où la gauche pourrait gagner : La Flèche (sortants de gauche), Changé et Le Mans 3 (sortants de droite). Si le pronostic se confirme, la gauche aurait 9 cantons dont 5 au PS et 4 aux Verts ou au PCF ou à des dissidents PS. Et la gauche serait hégémonique dans l'agglomération du Mans.

          - Il reste le canton de Savigné dont le sortant de gauche, très populaire, a abandonné la vie politique. La droite pourrait le reprendre et s'assurer une belle majorité de 12 contre 9 au minimum.

 

     

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23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 09:35

     Christelle Morançais devient fébrile. Elle attaque un membre de la LFI, candidat sur la liste d'union de la gauche au second tour ce qui montre qu'elle manque d'arguments. Il est vrai que son siège est menacé. 

 

     Analysons les résultats. 

          - La droite dirigée par Christelle Morançais depuis que Bruno Retailleau a choisi de rester au Sénat, semble avoir fait le plein au premier tour avec 34,30% des voix. Elle peut compter sur le renfort de la liste Debout la France de Cécile Bayle de Jessé (Fillon a gouverné la Région avec cette tendance et les partisans de de Villiers) qui a grapillé 2,96% ce qui fait un total de droite "classique" de 37,26%

          - Les deux listes de gauche, celle assez cohérente du socialiste Guillaume Garot (qui a fait un tabac en Mayenne, son département, mais était faible ailleurs) et celle, plus "baroque" de l'ex-EELV et ex-LREM Mathieu Orphelin qui a viré en tête de ce match au sein de la gauche, ont fusionné et peuvent compter sur 35,02% du premier tour. Si les électeurs de Lutte Ouvrière (2,63%) votent pour eux, on  arrive à 37,65% ce qui leur donnerait un léger avantage. 

          - Il semble que les deux autres listes ayant dépassé les 10% se maintiennent : le R.N. avec 12,54% au premier tour et celle du macronien (et ex-EELV) de Rugy qui pointait à 11,97%. ces deux listes représentent un total de 25,5%

 

     L'issue du second tour dépendra de deux éléments : 

          - Le niveau de mobilisation. Si l'abstention reste la même ainsi que le nombre de blancs et nuls, le match sera serré comme on vient de le voir. Cependant, il est possible que des électeurs de gauche aient considéré qu'aucune des deux listes de gauche n'était satisfaisante et n'aient voté pour aucune des deux alors qu'ils voteront pour une liste d'union. 

          - Le vote des électeurs R.N. et L.R.E.M. Il est peu probable qu'ils revotent exactement pareil. Les plus à droite de ces électeurs peuvent se déporter vers Morançais et inversement, ceux de gauche pour Orphelin. Les manoeuvres organisées par de Rugy (ou Morançais), avant le premier tour, laissant supposer une alliance L.R. - L.R.E.M. au second tour peuvent jouer dans un sens comme dans l'autre. 

 

     Le 27 juin, votez pour la liste d'union dirigée par Mathieu Orphelin.

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17 mai 2021 1 17 /05 /mai /2021 09:56

     Elle se réalise dans une large mesure dans la Sarthe à l'occasion des élections départementales (https://www.facebook.com/uni.e.s72/ et https://www.facebook.com/uniescantondesable). Pour les Régionales, c'est plus compliqué. Enfin, pour les Présidentielles, c'est mal parti et on s'achemine vers un nouveau duel Macron - Le Pen au second tour en 2022. 

 

     Diverses initiatives ont été lancées pour renverser cette tendance suicidaire d'une demi-douzaine de candidatures concurrentes. Un article résume les démarches : https://www.ensemble-fdg.org/content/rassemblement-gauche-pour-une-dynamique-citoyenne-sur-des-bases-claires

 

     Des infos supplémentaires : https://www.ensemble-fdg.org/content/lappel-2022-vraiment-en-commun-organise-des-groupes-dinitiatives-locales

 

     En Pays de la Loire, aussi, on s'organise : 

 

Aux 1400 signataires des Pays de la Loire : 

Ce mail est un rappel de la réunion en visio-conférence de lundi 17 mai à 18h (lien en bas du mail) envoyé à tous les signataires des 5 départements des Pays de la Loire (1400).

Soyons nombreux lundi soir pour organiser par département la campagne pour l'unité de la gauche et des écologistes pour 2022.


Cher.es ami.es,

             Les un.es et les autres, nous avons signé il y a quelques mois ou quelques semaines l’appel « 2022 EN COMMUN » ( https://www.2022encommun.fr/ ) ou d’autres appels comme « Unité et alternative 2022 » ( https://www.unalt.fr/ ). En signant ces textes, nous avions une préoccupation commune : il ne fallait pas que la gauche et les écologistes arrivent divisé.es à l’élection présidentielle de 2022 sous peine de disparaître dès le premier tour, comme en 2017.

             Depuis la situation a évolué, mais pas dans le bon sens. Il apparaît maintenant clairement que, non seulement la gauche et les écologistes, divisé.es, seraient éliminé.es dès le premier tour, mais que l’extrême droite pourrait gagner cette élection. En effet, face à Macron, sa politique antisociale et son mépris de classe, Le Pen pourrait apparaître, en l’absence de la gauche, comme porte-parole de la colère sociale.

             Or, une victoire de l’extrême droite ne serait pas une péripétie électorale comme une autre. Ce serait le retour au pouvoir de l’extrême droite pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous savons ce que fut l’extrême droite, nous ne pouvons pas sous-estimer ce que serait son action, notamment à l’encontre des populations les plus fragiles, en premier lieu celles d’origine immigrée.

             Il est encore temps d’éviter cette catastrophe, mais, pour cela, il nous faudra imposer la solution 2022 EN COMMUN, c’est-à-dire le rassemblement des gauches et des écologistes. Le programme de ce rassemblement doit être offensif et de rupture pour ne pas décevoir une nouvelle fois les milieux populaires, les jeunes et les classes moyennes. Il doit proposer une amélioration sensible pour celles et ceux qui souffrent le plus de la crise. Cela ne peut se faire sans s’en prendre aux intérêts des possédants.

             Ce rassemblement ne sera possible que si un puissant mouvement populaire porte ce point de vue. Il ne suffit donc pas de signer, il nous faut maintenant convaincre des millions de nos concitoyen.nes. Pour cela, il convient d’agir en commun. En attendant de pouvoir se retrouver vraiment, nous pouvons commencer à le faire sur zoom. A l’échelle régionale dans un premier temps, puis dans nos départements. 

 

NOUS PROPOSONS

UNE REUNION REGIONALE EN ZOOM

LE LUNDI 17 MAI A 18H

 

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11 mai 2021 2 11 /05 /mai /2021 10:36

     Après les candidats de la "Majorité départementale" - c'est à dire la droite classique autour de L.R. - la presse nous présente les candidats de la "Majorité présidentielle" - c'est à dire les partisans d'Emmanuel Macron. Un lecteur peu attentif pourrait se tromper en ne faisant pas le distinguo entre "départementale" et "présidentielle" mais, pour brouiller les pistes, la nouvelle droite s'appelle "Sarth'Ensemble", très proche de "Ensemble pour la Sarthe" de ses concurrents qui détiennent actuellement la majorité au conseil départemental. 

 

     L'originalité des macroniens c'est qu'ils annoncent que 2/3 des candidats sont issus de la "société civile". Formule à la mode mais totalement dénuée de sens. En effet, quel individu n'est pas issu de la société ? Et qui n'est pas civil, à part les militaires ? Ce jargon est utilisé pour nous faire croire que ces braves "société civile" ne sont pas intéressés à faire carrière en politique. La responsable de La République en Marche (LREM) explique cela avec beaucoup de subtilité : "Les gens n'ont plus confiance en la politique. Il faut qu'ils puissent se rejoindre sur un projet commun et qu'ils aient des compétences". Si on comprend bien - car il y a contradiction entre les deux phrases - cela signifie qu'en allant chercher des personnes n'appartenant pas à un parti politique, on renouvelle la politique. L'important, pour cette transfuge de la droite classique, c'est d'avoir des "compétences". Il est sûr que l'on a vu ce que ça donnait avec la flopée de députés et de ministres macroniens sans expérience politique : l''amateurisme le plus total.  

 

     Quant à la composition sociale de ces dits candidats, il y a de quoi s'interroger. S'ils sont censés être représentatifs de la société, il devrait y avoir une forte proportion d'ouvriers, d'employés, de techniciens, d'agriculteurs ; actifs ou retraités ou demandeurs d'emploi. Qu'en est-il de ces 21 binômes ? Poser la question, c'est y répondre. 

 

     En tout cas, les macroniens n'ont peur de rien. Ils comptent bien devenir majoritaires dans le département. Ce qui signifie gagner 11 cantons alors qu'ils n'ont aucun sortant. Or, il y aura, partout, également, des binômes de la droite classique, souvent mieux implantés. L'espoir fait vivre. 

 

     La droite sera divisée dans tous les cantons ce qui est tout à fait inédit. Or, une loi scélérate, votée sous la présidence de Sarkozy et que ni Hollande ni Macron n'ont abrogée, oblige à obtenir 12,5% des inscrits au premier tour pour pouvoir concourir au second. Si le taux d'abstention ne se réduit pas, il faudra atteindre entre 25 et 30% des exprimés pour passer. La marche est haute mais il y a une petite exception : si aucun des candidats ou si un seul des candidats dépasse le seuil, les deux premiers sont qualifiés. Ce qui laisse toutes leurs chances à l'un des binômes de gauche d'être au second tour dans de nombreux cas.

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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 20:35

     Tout le monde savait qui seraient les 3 sénateurs qui seraient élus ce dimanche en Sarthe. La seule question que les pronostiqueurs se posaient était l'ordre du tiercé. Et, sur ce point, on a des surprises car le grand vainqueur n'est pas celui que l'on aurait pu imaginer (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2020/09/senatoriales-une-campagne-etonnante.html et http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2020/09/senatoriales-2020-en-sarthe.html)

 

     Thierry Cozic, le candidat tête de liste du P.S. pouvait espérer conforter le score du P.S. de 2014 quand la liste de ce parti était dirigée par Jean-Claude Boulard. En effet, la confortable victoire de Le Foll aux municipales, cette année, au Mans ajoutée à un gain d'élus P.S. ou sympathisants à Beaumont, Yvré et quelques autres communes aurait dû permettre à la liste P.S. de 2020 de faire au moins jeu égal avec Boulard. Surtout si les amis de Marietta Karamanli avaient enterré la hache de guerre. Il n'en a rien été car Cozic réalise un mauvais score en n'obtenant que 351 voix soit 50 de moins que Boulard. Échec d'autant plus significatif que les deux autres listes de gauche progressent au total de 77 voix par rapport à 2014.

 

     Autre recul, très net, également, celui de Louis-Jean de Nicolaÿ. En 2014, il avait battu Jean-Pierre Vogel, son concurrent de droite, de 25 voix. Cette fois-ci il est derrière et loin derrière. En passant de 348 à 296, il perd 52 voix mais, surtout, il est distancé de 189 voix par l'ancien maire de Bonnétable. Ce dernier est le grand vainqueur car il devance nettement ses deux concurrents en passant de 323 voix à 485 (+ 162). Le constat est cruel : d'un côté un sénateur comme l'imagine l'opinion publique, de l'autre un politicien plus jeune et beaucoup plus présent : ça paie ! Il faut ajouter que, grâce à Vogel, le total des deux frères ennemis de droite passe de 671 à 781 voix ce qui est un résultat très élevé quand on sait qu'en 2004  la moyenne des candidats de droite (et du centre) était de 768. Certes, il y avait plus d'électeurs qu'en 2004 et un peu plus qu'en 2014 mais la droite n'a eu aucun élu au Mans en 2020 ce qui rend l'exploit encore plus étonnant. La droite seule est majoritaire chez les grands électeurs sarthois. 

 

     Et les autres ? 

 

     La 4ème place des Verts n'est pas inattendue mais c'est l'ampleur du résultat qui surprend. EE-LV passe de 79 voix à 132 (+ 53) alors qu'ils ont perdu des grands électeurs encartés. Leur net progrès peut avoir 4 raisons : tout d'abord, un apport de voix de la part d'électeurs sensibles à l'environnement, ensuite un transfert venant d'électeurs ayant voté pour la liste des maires ruraux en 2104 (un des candidats de cette liste venait des Verts) mais, surtout, un vote anti-PS d'électeurs de gauche (Cozic perd 50 voix ; Sophie Bringuy en gagne 53) et, probablement, les voix venant des amis de Karamanli qui ne pouvaient absolument pas voter pour le dirigeant d'une fédération socialiste qui avait imposé Le Foll au Mans. 

 

     Divine surprise pour Pascale Fontenel-Personne. La candidate macronienne réalise quasiment le même score que le candidat U.D.I. de 2014 (121 au lieu de 126) alors même qu'ils n'avaient aucun électeur au Mans et que Macron est fort impopulaire. Se présenter comme "centriste" assure donc automatiquement un tapis de voix significatif.

 

     Bon résultat pour la liste communiste dirigée par Gilles Leproust. Cette année, le Parti de Gauche ne participait pas à la liste malgré l'existence de plusieurs grands électeurs de cette mouvance. Idem pour La France Insoumise. Or, le P.C.F. fait nettement mieux en gagnant 24 voix (de 70 à 94). De toute évidence, le Parti Communiste a mordu chez des élus ruraux ; que ce soient certains de ceux qui avaient voté pour la liste des maires ruraux ou que ce soient d'anciens électeurs PS. Ce qui prouve qu'avoir un programme clair et tranchant ne fait pas perdre des voix ; au contraire. 

 

     Bel exploit pour Didier Barbet qui ne pouvait compter sur aucun grand électeur mais qui atteint 23 voix. Par contre, le R.N. recule par rapport au F.N. passant de 43 à 22 voix ce qui montre 2 choses : d'une part, la perte des élus du Mans, d'autre part, une petite influence chez quelques élus ruraux. 

 

     Il demeure une interrogation : pour qui ont voté les amis de Nicolas Leudière ? On sait quelles listes ils n'ont pas choisies mais c'est à peu près tout. Une des hypothèses étant qu'ils n'ont pas émis un vote unanime pour une liste. Une autre étant qu'ils ont fait un choix auquel je n'avais pas pensé. 

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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 14:33

     Les élections sénatoriales ont lieu dimanche et il faut faire de sérieux efforts pour en savoir plus sur les programmes des candidats et des partis qui les soutiennent. 

 

     Il est vrai que ces élections ne concernent pas le commun des mortels mais, malheureusement, moins de 1600 citoyens de notre département. J'écris "malheureusement" car il est totalement anormal que, dans une démocratie, un des deux assemblées législatives soit élue par une poignée d'individus.  Mais cela n'excuse pas tout. http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2020/09/senatoriales-2020-en-sarthe.html

 

     A commencer par l'amateurisme de la quasi totalité des partis et de leurs candidats. En effet, si la plupart ont une page facebook ou un site, ils ne savent pas s'en servir. Souvent, ce n'est pas à jour mais, quand ça l'est, il est impossible de pouvoir lire la profession de foi des candidats. Certes, elle a été envoyée aux "grands électeurs" mais le vulgum pecus peut s'y intéresser. Seule exception trouvée : la page d'EE-LV. 

 

     On a également droit à une curiosité : Mme Fontenel-Personne se réclame de LREM mais la page du parti présidentiel ne parle pas d'elle. Et pour cause : elle a quitté ce mouvement et n'est plus comptabilisée parmi ses élus. 

 

     Le plus grave n'est pas là. Il réside dans le fait que la quasi totalité des candidats font une campagne "apolitique" en réduisant le rôle du Sénat à être "la chambre des territoires" comme une sorte de Conseil Économique et Social bis. C'est totalement réducteur. Le Sénat vote toutes les lois même si c'est l'Assemblée Nationale qui a le dernier mot. Et pas seulement les lois concernant les "territoires" (expression que j'exècre). Les élus locaux ne sont pas des demeurés et peuvent très bien comprendre le rôle réel du Sénat. Le pire étant que certains candidats, lors de leurs rencontres avec leurs électeurs, se croient obligés de délivrer un cours magistral sur la commune et l'intercommunalité comme si c'était le sujet. On comprend la déception de ceux qui sont élus depuis un certain temps ou qui ne sont pas nés de la dernière pluie ou qui ont des connaissances sérieuses concernant la vie politique. Et les dits candidats pensent que l'on va amadouer les "grands électeurs" avec de telles leçons même s'il est important de lancer des débats sur la loi NOTRe, la réforme de la fiscalité locale, les services publics. A ce sujet, il est piquant d'apprendre que le candidat sénateur du P.S. critique les lois concernant les collectivités locales ; je me permets de lui rappeler que c'est sous le quinquennat Hollande, avec son ami Le Foll comme ministre, que l'on a voté la loi NOTRe, très autoritaire, et la modification scandaleuse de la carte des Régions. Un trou de mémoire sans doute que je permets de combler en précisant que ce ne sont qu'une partie de mes articles : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/04/notre-et-la-sarthe-suite.html et http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-13-a-table-125140144.html

 

     Ceci dit, c'est souvent tout à fait intemporel. Pour savoir qu'un nouveau Président a été élu en 2017 et que la majorité du Sénat est dans l'opposition (mais de gauche ou de droite ?), il faut écouter la dissidente macronienne. Qui se présente, dit-elle, parce que des élus locaux se sont plaints qu'il n'y ait plus d'élu en Sarthe qui représente les idées de Macron au Sénat depuis la mort de Boulard (subtile moyen de piquer quelques voix au PS). On aurait aimé que les socialistes, les écologistes et, surtout, le PCF dénoncent la politique gouvernementale clairement même s'il faut saluer le fait que les communistes mettent en avant la défense des services publics. 

 

     Espérons que les électeurs sénatoriaux de la Sarthe feront preuve de maturité et voteront pour des candidats clairement opposés à toutes les politiques de droite, actuelles et passées, que les responsables soient de droite, "en Marche" ou social-hollandistes. Et qu'ils votent pour des militants-élus qui prônent une véritable politique de gauche.

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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