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27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 09:52

     Hier je vous donnais quelques pistes pour des vacances "fraîches" (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/06/faire-face-a-la-canicule.html) que je dois compléter aujourd'hui car on m'a annoncé qu'hier il faisait 30° à Trondheim soit 5° de plus que chez nous alors que la ville se situe à plus de 63° de latitude nord. Aujourd'hui, quelques remarques pour que vous ou vos plantes supportent la chaleur (et/ou la sécheresse). 

 

     Tant que la température minimale nocturne ne dépasse pas 20°, il est possible d'avoir une température correcte dans une maison. J'ouvre les fenêtres quand la température extérieure est inférieure à la température intérieure (y compris pendant la nuit, quitte à fermer les volets au rez-de-chaussée pour éviter les mauvaises surprises). Si la température extérieure dépasse les 30° dans le courant de l'après-midi (ce fut le cas dimanche), je ferme tous les volets pendant quelques heures ; en tout cas pour les fenêtres exposées au soleil. Résultat : quand mes méthodes ne sont pas sabotées par d'autres personnes qui ont peur de "manquer d'air", la température à l'intérieur de notre maison ne dépasse pas 26 à 28° même quand il a fait plus de 40° dehors. Par ailleurs, comme je dors mal quand il y a de la lumière, je suis souvent réveillé tôt. Par temps de très forte chaleur, je suis dehors de 6h à 10 h et de 19h à 22h30. Le reste du temps, je reste enfermé quitte à faire une sieste pour compenser le manque de sommeil. 

 

     Pour les plantes, c'est plus compliqué. Il y a 2 éléments à prendre en compte : la température et l'eau. Les deux ne sont pas liées automatiquement. En effet, dans la plupart des climats, il pleut plus l'été que l'hiver ; on supporte alors un temps "lourd", chaud et très humide, ce qui se conclut par des orages. Par exemple et en règle générale, si vous habitez dans les Vosges, pas besoin d'arroser en juillet - août car vous aurez des trombes d'eau tous les 5 à 10 jours ; idem dans les hauteurs des Appalaches québecoises. Il existe des exceptions : le climat méditerranéen se caractérise par des étés chauds et secs où les orages sont assez rares ; le climat océanique est moins chaud que le précédent en été mais le total des précipitations est faible en saison "chaude" hormis quelques "grains" venus de la mer. A Sablé sur Sarthe, nous sommes sous le régime d'un climat océanique dégradé et l'influence méditerranéenne se renforce ces dernières années. Cette année, il y a un gros déficit de pluie depuis quasiment 2 mois alors que les températures sont à peine plus élevées que la "normale". Comment faire face à ce déficit hydrique ? 

 

     Dans notre jardin, le sol est très argileux. Quand il y a suffisamment d'eau, tout pousse l'été. Par contre, dès qu'il y a un manque, le sol durcit et devient comme du béton. L'idéal serait de biner très souvent (un binage vaut 2 arrosages) pour aérer le sol mais ce n'est pas toujours évident. Les plantes ont surtout besoin d'eau au démarrage. J'arrose les carottes ou les haricots 2 fois par jour tant que ça n'a pas levé et quand je sème ou plante des cucurbitacées (tomates, courges, potirons), je suis très généreux en eau au fond du trou. Ceci dit, l'eau ne suffit pas : il faut une terre riche. Par exemple, cette année, j'ai eu la surprise de voir des potirons pousser sur mon tas de compost et se développer très vite alors même que je n'arrosais pas car le sol était fertile et assez humide. Bref : quand on a du compost frais on en met une bonne dose au fond du trou en complétant avec une bonne quantité d'ortie. 

 

     Un sol argileux peut recevoir 80 l. d'eau par m² ce qui est considérable. Par exemple, si vous avez un rang de carottes de 4 m. de long sur une largeur de 20 cm, cela vous donne 0,8 m² et vous pouvez donc arroser avec 100 litres (soit environ 10 arrosoirs) ; c'est très théorique car le sol n'est - heureusement - jamais totalement sec mais cela donne un ordre d'idées. Pour les cultures "installées" l'idéal est de préférer un gros arrosage tous les 2 à 5 jours plutôt qu'un arrosage tous les jours en moins grande quantité car l'eau pénétrera mieux et l'évaporation ne se fera qu'en surface. 

 

     Où trouver l'eau ? L'idéal est l'eau de pluie bien évidemment. La pluie la plus efficace est, comme pour l'arrosage, un forte pluie (au moins 10 mm. en une heure) car elle pénètre dans le sol. Un bon orage de 50 mm vous épargne une bonne semaine d'arrosage. Quant il ne pleut pas, on peut souvent compter sur la rosée qui est surtout intéressante pour l'herbe. L'orage a, par contre, des inconvénients : il peut casser ou coucher vos cultures et il peut amener le mildiou ravageur pour le raisin et les tomates (pour cette plante, j'ai deux "trucs" assez efficace en plus d'un peu de "bouillie bordelaise" : enfoncer un fil de cuivre à la base de la tomate et couper toutes les feuilles qui touchent le sol). L'eau de pluie en excédent doit être stockée en récupérant l'eau tombant des toits mais il ne faut pas se leurrer : pour avoir suffisamment d'eau en cas de sécheresse prolongée, il faut avoir une réserve de 10 à 20 000 litres soit 10 à 20 m3 ou 2 à 4 m x 2 m x 1 m sans doute plus ; il faudrait équiper toutes les gouttières et creuser un gros réservoir. En tout cas, c'est quand même un appoint que l'on peut compléter avec l'eau qui a servi à laver les légumes

 

     En fait, l'idéal est de réduire l'évaporation autant que faire se peut. Deux solutions sont possibles.

     1° Cultiver à l'ombre les plantes les plus sensibles à la sécheresse (et à la chaleur) comme les radis (pour cette plante, inutile d'espérer un résultat quand la température dépasse les 25° par temps sec), les poireaux, les carottes, les navets ou les framboises, plantes océaniques par excellence. 

 

     2° Pailler ; c'est à dire couvrir le sol entre les plantes. On peut acheter de la paille mais on peut trouver d'autres paillages plus ou moins efficaces sachant que l'épaisseur minimale est de 10 cm. La tonte fraiche de gazon apporte de l'humidité mais peut faire pourrir. Les épluchures de carottes, pomme de terre, courges, pommes, poires... sont humides et plus aérées. Les feuilles fraiches des arbres que vous taillez (lilas, pommier, prunier, poirier, laurier, cognassier, cerisier) couvrent le sol et n'apportent pas de graines. Le "foin" (tonte de gazon séché) est également fort intéressant. L'idéal est de pailler après une forte pluie pour garder l'humidité (et la fraîcheur) le plus longtemps possible. Voir aussi : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/07/decouvertes-d-un-jardinier.html.

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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