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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 14:57

     La gauche française était partie divisée pour les Présidentielles avec pas moins de 6 candidats. Il n'avait pas été possible de faire l'union pour ce scrutin et il y avait donc 2 candidatures de plus qu'en 2017. Laissons de côté les frères ennemis trotskistes du NPA et de LO qui tiennent absolument à se présenter tous les 5 ans même si c'est, désormais, pour réaliser un score de plus en plus confidentiel. Les écologistes avaient souhaité avoir leur candidat alors qu'ils s'étaient effacés devant le candidat du PS, Benoît Hamon, en 2017 ; c'était tout à fait logique après leurs succès spectaculaires aux européennes de 2019 et aux municipales de 2020. Pendant un temps, on a même cru que les socialistes s'effaceraient devant une candidature écologiste. Quant au Parti Communiste Français, il avait considéré, à son dernier congrès, qu'il était nécessaire de se présenter de façon autonome aux élections européennes puis présidentielles dans la mesure où l'absence de candidat communiste en 2012 et 2017 semblait être la cause de leur effacement ; qui plus est, au poste de numéro 1, ils avaient remplacé Pierre Laurent, totalement dénué de charisme, par un jeune député du Nord plein de fougue : Fabien Roussel. Le résultat des Européennes ne fut pas à la hauteur des espérances même si le PCF avait fait une bonne campagne. Quant à Mélenchon, il paraissait impossible qu'il réitère son score de 2017 (près de 20%) après l'échec cuisant aux européennes et aux municipales ; surtout si le PCF - qu'il avait malmené en 2017 et ensuite bien qu'ils fussent alliés - l'abandonnait. Bref : les militants se désespéraient de cette situation et se résignaient à un match retour Macron - Le Pen  malgré l'échec de la fille de... aux cantonales. Néanmoins, une fenêtre semblait s'ouvrir pour l'Insoumis avec un concurrent très médiatisé de Marine Le Pen qui semblait en mesure de l'affaiblir sérieusement et, par conséquent, d'abaisser fortement "le billet d'entrée" au second tour. Voir mes 4 articles en commençant par le dernier https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/02/la-gauche-la-plus-bete-du-monde-4.html et ma chronique dont voici le dernier épisode : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/04/journal-de-campagne-16.html

 

     La surprise fut que les "marques" connues furent choisies par les électeurs au détriment des petits nouveaux dans un réflexe de "vote utile" logique quand il faut éliminer un concurrent sur trois. Les électeurs n'ont pas voté pour un programme ou un parti mais pour un homme ou une femme providentiels. La logique de l'élection présidentielle au suffrage universel a joué à plein. L'autre surprise fut le résultat catastrophique des candidates des deux grands partis s'étant partagés le pouvoir pendant des décennies : Valérie Pécresse pour, la droite LR et Anne Hidalgo pour le PS. Voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/04/brefs-commentaires-apres-le-premier-tour.html. J'insiste sur un point : je n'ai publié qu'un tout petit commentaire sur mon blog car l'atmosphère était trop inflammable. 

 

     Ce qui était impossible pour la présidentielle devint possible pour les législatives. Jean-Luc Mélenchon a laissé ses bras droits agonir de reproches ses concurrents de gauche censés l'avoir empêché d'accéder au second tour (où il savait qu'il n'avait aucune chance) pour, illico, recoller les morceaux et proposer un accord pour les législatives aux candidats de gauche. On peut être surpris à la fois de la proposition d'union (alors qu'en 2017 Mélenchon avait tout fait pour essayer de liquider le PCF qui, pourtant était son allié à l'époque) et de la célérité avec laquelle l'accord s'est concrétisé ; je pense qu'il y avait eu négociations avant le premier tour. En tout cas, c'était un satisfecit pour le PCF qui défendait un pacte d'unité depuis des mois. Mélenchon avait compris que sans candidature unique dans les circonscriptions, LFI risquait d'avoir à peine plus de députés qu'en 2017 ; ses concurrents ont accepté en échange de la forte probabilité de conserver (ou de constituer) leur groupe parlementaire. Soyons clairs : il ne s'agissait que d'un accord électoral mais il a comblé d'aise les militants de gauche. 

 

     L'alliance LFI + PCF + Verts + Generations + PS a globalement bien fonctionné malgré quelques dissidences socialistes (en particulier dans la Sarthe). La NUPÉS a permis de qualifier un nombre important de candidats pour le second tour. Néanmoins, le résultat ne fut pas à la hauteur des espérances car l'alliance de gauche n'a même pas atteint les 150 députés, loin derrière l'objectif revendiqué mais inatteignable de majorité absolue (289 députés). La raison : la très forte mobilisation de la droite en faveur de ses candidats ou des candidats lepénistes au second tour et la diabolisation des mélenchonistes. Voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/06/et-maintenant-apres-les-legislatives-2022.html et les articles antérieurs sur les législatives en Sarthe et à Sablé. 

 

     Se pose désormais la question de la stratégie de la NUPÉS. Une première évidence : hors de l'union point de salut. Même si Le Foll tente de mettre en place une nouvelle gauche ayant un pied dedans et un pied dehors du PS sur une base modérée ("responsable" selon le mot fétiche de cette tendance socialiste qui abhorre Mélenchon caricaturé en effroyable gauchiste), ses chances de percer semblent très faibles pour le moment. Seconde remarque : au sein de l'alliance de gauche, le parti qui romprait l'union serait disqualifié aux yeux des militants sinon des électeurs. Le PS, le PCF, les écologistes doivent donc cultiver leur originalité sans rompre ; ce qui nécessitera une bonne dose de subtilité. Tertio : les mélenchonistes devront changer leurs méthodes mais ce n'est pas gagné. Ils doivent abandonner leurs prétentions hégémoniques et gérer un absent très présent : Mélenchon. Celui-ci n'est plus député mais il a encore la main mise sur le groupe et c'est encore lui qui donne le la. On l'a vu quand il a proposé un groupe unique à l'Assemblée, en contradiction avec l'accord conclu avec ses partenaires. On le constate encore dans le communiqué très "campiste" publié après la dernière session de l'OTAN. Ajouté à cela que le groupe LFI est assez hétérogène avec 2 groupes principaux : d'une part, la garde rapprochée qui correspond à un quart du groupe ; d'autre part, de nouveaux élus de Province sans expérience. Entre les deux, quelques électrons libres et des élus de 2017 qui ont "pris de la bouteille". LFI doit, également, décider si elle est dans une opposition frontale et brutale face à Macron (alors que le RN joue les modérés) ou si elle se présente comme une force de proposition. 

 

     La question clé pour l'avenir est de mobiliser l'électorat populaire. Il ne s'agit pas d'une mince affaire car ces citoyens s'abstiennent massivement et une fraction importante vote FN. Il y a donc un double enjeu et la réponse n'est pas simple tant le vote de rejet est ancré dans ces classes sociales. Certes, Mélenchon avait réussi a rallier les jeunes des banlieues populaires mais la classe ouvrière rurale lui est totalement hermétique. Fabien Roussel aussi bien que François Ruffin ont donc tout à fait raison de pointer la nécessité absolue de reconquérir cet électorat. 

 

     Localement, Élise Leboucher a bien démarré son mandat en prenant à bras le corps les sujets qui préoccupent les habitants de la circonscription ; tout particulièrement les services publics. Je vous invite à vous abonner à sa page facebook (https://www.facebook.com/elise.leboucher.7204) et à faire connaître son activité auprès de vos "amis". Néanmoins, la NUPÉS ne se réduit pas à une élue ; elle doit se structurer au niveau de la circonscription avec un impératif : un fonctionnement démocratique permettant d'associer tous les sympathisants de gauche. Nous en reparlerons. 

     

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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