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4 mai 2022 3 04 /05 /mai /2022 09:53

     En politique, ce mot signifie qu'un candidat ou une candidate se présente là où il ou elle n'habite pas ou ne travaille pas. Cette pratique est très répandue et on va la voir fleurir, à nouveau, à l'occasion des législatives. 

 

     Le parachutage peut prendre des formes très variées. Chacun peut chercher des exemples ; je n'en donnerai pas pour faire travailler vos neurones. 

 

     Le cas le plus connu est celui d'une personnalité importante d'un parti qui, cherchant à se faire élire à tout prix, atterrit dans une circonscription "en or" et est donc élu sans trop de difficulté. 

 

     Variante : un notable, élu de longue date dans une circonscription, craint de se faire déloger du fait d'une poussée adverse. Il va donc "au chaud" dans une circonscription "en béton" qui devient opportunément vacante. 

 

     Autre variante : un "cumulard" doit abandonner un de ses mandats. Il peut faire appel à un élu local mais il arrive fréquemment qu'il aille chercher un collaborateur habitant ailleurs. 

 

     Plus risqué, les "jeunes loups" que l'on envoie ravir une ville ou une circonscription détenue par un parti adverse. Cela permet de se "faire les dents" et le nouveau venu peut gagner en profitant d'une vague rose ou bleue ou grâce aux erreurs des concurrents. 

 

     Rare mais très médiatisé : un candidat part "défier" un adversaire ou une adversaire dans son fief. Sauf miracle, on perd à tous les coups. Cela peut être jugé comme une preuve de panache et de courage soit comme la marque d'un ego surdimensionné. 

 

     Enfin : les "candidats poteaux" comme on dit au Canada (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-candidat-poteau-102062111.html). Un parti veut présenter des candidats partout mais il manque de monde dans nombre de circonscriptions. On choisit donc un adhérent lambda et on l'envoie là où le besoin se fait sentir. En théorie, les chances de succès sont nulles mais il arrive que le candidat soit élu grâce à une vague d'une ampleur imprévue. 

 

     Le "nomadisme électoral" est une forme exacerbée de parachutage. Au cours des années, un candidat se présente dans des lieux très éloignés les uns des autres et parcourt ainsi la France. Si le coup réussit, il est fréquent que l'heureux élu finisse par se fixer mais ce n'est pas systématique. 

 

     Certains font très fort : ils sont élus locaux ou européens et se présentent, pour un autre mandat, dans un autre lieu très éloigné ; s'ils sont élus à nouveau, on imagine facilement la difficulté : soit absentéisme systématique pour un poste soit longs voyages. 

 

      Il arrive que les deux membres d'un couple officiel ou officieux aient des envies électorales, se présentent à des centaines de kilomètres l'un de l'autre et se font élire tout en habitant ensemble à Paris. 

 

     La réaction des militants locaux par rapport aux parachutages est ambivalente. Ceux qui pensaient, qu'à force d'abnégation, ils pouvaient espérer un bon siège, se sentent frustrés. Il arrive qu'ils résistent et battent le parachuté au prix d'une dissidence ; souvent, ils "s'écrasent" et servent de mentor dans une région qu'ils connaissent sur les doigts de la main. D'autres se sentent honorés qu'une personnalité pleine d'avenir veuille s'intéresser à leur circonscription ou à leur ville. En tout cas, quand des partis prônant la démocratie, la citoyenneté voire l'autogestion se livrent à de telles pratiques ils renient leurs convictions. 

 

     Quant aux adversaires menacés, ils peuvent sous-estimer la menace ou bien se raidir ou bien jouer de l'ancrage local pour balayer "l'étranger".

 

     Un parachutage réussi se poursuit, bien souvent, par la recherche d'autres mandats locaux afin de favoriser l'implantation du nouveau venu. Un maire parachuté tend à vouloir devenir député ou sénateur ou conseiller départemental et inversement. Au bout d'un certain nombre d'années, l'élu "fait partie du paysage" et on oublie son parachutage originel. Par contre, certains, considérant qu'un député a pour rôle de s'occuper de politique nationale, ne font aucun effort pour visiter leur circonscription et raillent le "clientélisme" des notables. Il s'agit d'un jeu dangereux car cette forme de mépris est mal vue par les militants locaux et, on l'espère, par les électeurs. 

 

     Certains parachutés préparent le terrain. Soit ils arguent d'un ancrage familial local (un grand-père ou tout autre parent originaire du lieu à moins que ce ne soit le conjoint) ou bien arrivent discrètement quelques mois avant histoire de ne pas se perdre et de nouer des contacts préalables. 

 

     On imagine parfois que le parachutage se fait principalement dans le sens Paris - Province. Effectivement, c'est fort fréquent. Néanmoins, on peut assister à des atterrissages en banlieue  (banlieue chic ou banlieue populaire selon les cas) ou à un exode rural vers une grande ville. 

 

     

 

     

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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