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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 06:47

     Troisième article concernant Tromsø après : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/03/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/10/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde-suite.html

 

     La commune ("Kommune") de Tromsø est très étendue : plus de 2 500 km² - soit la moitié de la Sarthe - pour une population de 75 000 habitants. Il existe une soixantaine de localités - toutes situées au bord de la mer - mais la plupart sont peu peuplés (quelque dizaines ou quelques centaines d'habitants). L'essentiel de la population se concentre dans l'agglomération de Tromsø peuplée de 70 000 habitants. 

Tromsø au sens étroit se situe sur la petite île placée au centre de la commune.

Tromsø au sens étroit se situe sur la petite île placée au centre de la commune.

      Le coeur de l'agglomération se situe sur l'île (ø ou øy en norvégien) qui a donné son nom à la ville : Tromsø signifiant "île de Troms". Cette île est désormais nommée Tromsøya ("l'île de Troms") pour éviter les confusions. Elle s'étire sur environ 10 km du nord au sud et 3 km de l'est à l'ouest. Elle a une forme de dos ; le sommet étant assez plan. Le point culminant est de seulement 159 m (à "Varden" c'est à dire "le Signal") mais l'altitude dépasse rarement les 100m. Il est tout à fait exceptionnel qu'une île soit aussi basse d'où son intérêt. 

 

     A l'est l'île est séparée du continent par  "Tromsøy sundet" (le détroit de l'île de Troms). A l'ouest, c'est "Sandnes sundet" (le détroit de la pointe du sable) qui sépare l'île de Troms d'une autre île très découpée dénommée Kvaløya (l'île de la baleine). Des ponts franchissent ces deux détroits ; un tunnel passe également sous le Tromsø sundet. A sud et au nord, les bras de mer s'élargissent. Tout autour on a des montagnes,  aux sommets souvent arrondis, qui culminent fréquemment à plus de 500 m et, plus rarement, à plus de 1 000 m.  Exemples : sur le continent,  Tromdalstinden  ("le sommet de la vallée de Troms") atteint 1 238 ; sur Kvaløya, Store Blåmannen ("le grand homme bleu") est à 1 044 m. Néanmoins, si on va plus à l'est, on trouve les "Alpes de Lyngen" au relief de type alpin avec des glaciers, des "aiguilles" et une altitude maximum de 1834 m au Jiehkkevárri (un nom same).

 

   

Tromdalstinden, vu depuis le quartier de l'Université, dans la seconde moitié de septembre : le sommet est déjà couvert de neige.

Tromdalstinden, vu depuis le quartier de l'Université, dans la seconde moitié de septembre : le sommet est déjà couvert de neige.

 Le site primitif qui est encore le centre de la ville ("sentrum") se situe sur la façade est de l'île, face au continent. On y trouve des maisons ayant près de 2 siècles, toutes construites en bois y compris la cathédrale luthérienne et la cathédrale catholique ; certaines sont transformées en musée. On voit, également, de nombreux bâtiments modernes.

Le musée dit de la "perspective" est située sur la rue piétonne orientée nord - sud nommée Storgata ("Grande Rue")

Le musée dit de la "perspective" est située sur la rue piétonne orientée nord - sud nommée Storgata ("Grande Rue")

     La ville (et le port en partie) s'est étalée sur toute la rive est et, ensuite, sur une partie de la rive ouest. Les maisons se sont, ensuite étagées sur les pentes mais le centre de l'île a été préservé de l'urbanisation ; il est occupé par des bois, des lacs, des tremplins de ski, une petite station de ski alpin, une piste de ski de fond/piste cyclable/piétonne, des sentiers.  Puis l'agglomération a débordé sur le continent (plus de 10 km de Kroken au nord jusqu'à Solligården au sud). Et, enfin, elle se développe à Kvaløya sur quelques kilomètres. 

Vue de l'agglomération depuis le sommet du téléphérique situé sur le continent. Au premier plan, Tromsdalen sur le continent puis le pont le reliant à Tromsøya et l'île elle-même. On devine l'aéroport et le pont reliant l'île à Kvaløya et les montagnes de cette île-là. Le nord est à droite.

Vue de l'agglomération depuis le sommet du téléphérique situé sur le continent. Au premier plan, Tromsdalen sur le continent puis le pont le reliant à Tromsøya et l'île elle-même. On devine l'aéroport et le pont reliant l'île à Kvaløya et les montagnes de cette île-là. Le nord est à droite.

     Le train n'arrive pas jusqu'à Tromsø mais la desserte de la ville est très bonne quand même. J'ai déjà évoqué l'aéroport.  Un bon réseau routier la relie aux villes situées plus au nord ou plus au sud. Les autres îles sont raccordées par des ponts, des tunnels ou des ferrys. Un très bon réseau de bus dessert l'agglomération, les localités isolées et le reste de la région. On peut atteindre rapidement certaines villes ou îles par un service de bateaux express (mais ce n'est pas donné).

     Et, enfin, il y a "L'Express Côtier". De son vrai nom "Hurtigruten" (ce qui signifie "La ligne ou la route rapide"), c'est une institution. Tous les jours de l'année (sauf quand il y a une  tempête ou le Covid), à la même heure, des navires quittent Bergen pour rallier Kirkenes à la frontière russe ; il faut près d'une semaine car il y a une bonne trentaine d'escales dans des ports, qui, pour une partie d'entre eux, n'étaient pas desservis par la route il y a une cinquantaine d'années. Tromsø est la principale halte de cet itinéraire ; Hurtigruten reste 4 heures au port et repart à 18h15. De la même façon, tous les jours, un navire quitte Kirkenes pour aller jusqu'à Bergen mais on le voit moins à Tromsø car il arrive et repart de nuit.

     Les navires transportent moins de passagers norvégiens mais de plus en plus de touristes et de fret. Pour ceux qui veulent découvrir la côte norvégienne, c'est une expérience extraordinaire. Je l'avais emprunté, en 1980, entre Tromsø et l'île du Cap Nord ; en 2015, c'est par la route que j'ai rallié les deux lieux : c'est vraiment complémentaire. Tromsø est la principale halte de cet itinéraire.

Les bus urbains ; sur certaines lignes, aux heures de pointe, il y a un bus toutes les 6 minutes.

Les bus urbains ; sur certaines lignes, aux heures de pointe, il y a un bus toutes les 6 minutes.

18h30, un soir de septembre. Hurtigruten vient de quitter le port. Le coucher du soleil se reflète sur le continent.

18h30, un soir de septembre. Hurtigruten vient de quitter le port. Le coucher du soleil se reflète sur le continent.

     L'agriculture est peu développée en raison du relief et, surtout, du climat. On est, néanmoins, surpris de trouver de belles prairies de fauche sur certains rivages. On élève des moutons ou des chevaux (pour les touristes). Il est possible de croiser des rennes domestiques. En dehors  de quelques jardins, les légumes sont cultivés sous serre. Par contre, la pêche est encore importante ; on voit même des navires russes vendre leur pêche à Tromsø. 

     L'industrie est limitée. L'article de 1984 évoquait une conserverie qui existe toujours et il y en a peut-être d'autres le long du port où se situe la principale zone industrielle. En tout cas, rien de polluant. On en trouve également dans des ports de pêche isolés comme sur l'île de Vengsøy.

     Outre les services (établissements scolaires, Université, hôpital, administration, transports, commerces, etc...), la ville vit beaucoup du tourisme. La Covid a donc beaucoup affecté l'économie et l'emploi. 

 

     Tromsø est surtout une escale sur la "route du Nord" que ce soit par mer ou par la route mais, les touristes qui prennent le temps de s'arrêter quelques jours ont de quoi s'occuper. Il existe une demi douzaine de musées. Il est, également, possible de visiter la "Cathédrale Arctique" (en norvégien "Ishavskatedralen", c'est à dire "la cathédrale de l'Océan Glacial"), vaste église en béton construite en 1965 sur le continent mais qui n'est qu'une église paroissiale. Sur la même rive, on peut aller jusqu'au belvédère de Storsteinen ("la grande pierre" ou "le grand rocher") situé à plus de 400 m. Il est accessible par un téléphérique nommé "Fjellheisen" ("l'ascenseur de la montagne") desservi par un bus de ville, ou en montant par un sentier assez pentu dont la seconde partie est constituée de 1230 marches. 

 

     Les touristes peuvent également imiter les Tromsøites qui sortent par tous les temps. La saison de ski se déroule principalement au début du printemps (il y a de la neige et il fait de plus en plus jour). On a le choix entre le ski de fond classique (principalement sur Tromsøya), le ski de randonnée qui permet d'accéder à de nombreux sommets (on monte en mettant des peaux de phoque et on descend le mieux que l'on peut ; les pistes sont balisées et souvent damées) et le ski alpin (mais il y a peu de sites ce qui amène les plus fortunés à aller skier dans les Alpes) et, enfin, les raquettes. Quand il fait "beau", on peut pratiquer la randonnée pédestre (le site incontournable est https://ut.no/ ; il existe une version anglaise mais elle n'est pas complète). Certains chemins sont très bien balisés, d'autres moins bien ; il est parfois difficile de trouver le lieu de départ. On peut également pratiquer la voile, le kayak, le VTT ou le vélo tout court et, même, se baigner à Telegrafbukta ("la baie du télégraphe") au sud de l'île (l'eau est moins chaude qu'aux Antilles !). Quand on n'a pas de voiture, il faut prendre le bus mais le service du samedi et du dimanche est plus réduit ce qui limite les ambitions.

 

     Bon voyage !

Randonneurs sur une piste balisée (T rouge ; le T ne signifie Tromsø mais Turistforening) au dessus de Kroken ; paysage de toundra boisée)

Randonneurs sur une piste balisée (T rouge ; le T ne signifie Tromsø mais Turistforening) au dessus de Kroken ; paysage de toundra boisée)

Chemin de planches sur une tourbière entre Kvaløysvågen et Skulsfjord.

Chemin de planches sur une tourbière entre Kvaløysvågen et Skulsfjord.

Des rennes empruntant la piste de ski de fond bien damée et éclairée.

Des rennes empruntant la piste de ski de fond bien damée et éclairée.

La plage !

La plage !

     Détail important. depuis le début de la pandémie, on recense un peu plus de 800 morts de la COVID 19 dans toute la Norvège. Rapporté à la population française, on n'aurait à déplorer que 10 000 morts. La Norvège exige encore un passeport sanitaire à l'entrée (rien de plus) mais elle a levé la quasi totalité des restrictions depuis le 25 septembre. Ce qui a concrétisé une situation de fait, surtout à Tromsø où la vie paraissait quasiment normale à la mi-septembre. 

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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