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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 18:55

     J'avais pressenti le problème en discutant avec des amis dont le médecin traitant partait en retraite. Il m'est apparu avec évidence quand j'ai vu une affichette placardée sur la porte de la maison médicale indiquant que les médecins ne pouvaient plus accepter de nouveaux patients. 

 

     Explication : il y a eu, récemment, 3 départs en retraite à Sablé ou à proximité et ils n'ont été remplacés que par une unique "doctoresse". Il y a quelques temps, c'était le médecin d'Auvers le Hamon qui partait. la commune avait trouvé une "doctoresse roumaine" mais elle n'est pas restée.

 

     On ne peut pas trouver de réconfort dans des communes plus éloignées car elles sont souvent confrontées au même problème de pénurie. C'est très grave car des centaines d'habitants (certains parlent d'environ un millier) de notre communauté de communes se trouvent privés de généraliste même s'il est possible que des arrangements soient trouvés au cas par cas. Et il faut y ajouter ceux qui vont arriver : eux, ils n'ont aucune chance de pouvoir se faire soigner. Outre les conséquences sanitaires de cette situation, on peut, également, craindre pour l'attractivité de notre commune.

 

     Comment en est-on arrivé là ?

 

     Il y a, surtout, des causes nationales.

     

     Le numerus clausus  a été instauré il y a plusieurs décennies. C'était à l'époque où on craignait que les nouveaux médecins soient trop nombreux et, par conséquent, se retrouvent au chômage. Cependant, les prévisions ont été mal faites et, peu à peu, c'est la pénurie qui s'est installée. D'autant que la part des généralistes - essentiels pour la santé publique - dans l'ensemble du corps médical est en baisse constante (et pas seulement parce que la spécialisation est souvent plus rémunératrice). Malgré le recours à des praticiens étrangers et le desserrement du numerus clausus, le problème persiste. 

     

     La situation est aggravée par la mauvaise répartition de "l'offre". En effet, la pénurie n'existe pas partout. En effet, il est facile de trouver un généraliste voire un spécialiste à Paris ou sur la Côte d'Azur. Par contre, dans les régions rurales, s'installent des "déserts médicaux" inquiétants d'autant plus graves que les hôpitaux de ces régions peinent à recruter comme on le constate au PSSL. Le "médecin de campagne" est une espèce en voie de disparition. L'attrait de la grande ville est trop fort. Comme dans de nombreux autres domaines, on assiste à un "déménagement du territoire" (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2016/01/le-demenagement-du-territoire.html)

 

     Quelles solutions ? 

 

     Les départements ou les communes passent des contrats avec des "chasseurs de tête" pour trouver l'oiseau rare, généralement étranger, qui acceptera de s'installer dans une zone rurale. Cela finit par coûter cher et il arrive que le médecin reparte quand bien même on lui offre également un cabinet et un logement. 

 

     Dans la panoplie des mesures incitatives, on trouve également des aides pour les futurs médecins s'engageant à s'installer pour un certain temps du moins en zone rurale. Là aussi, il s'agit d'un pis aller. 

 

     Ne faudrait-il pas s'engager dans des mesures plus contraignantes mettant en cause la totale liberté d'installation ? Au minimum, imposer un nombre maximum de médecins par habitant comme cela se pratique pour les pharmacies depuis longtemps sans que cela n'ait déclenché des manifestations. On pourrait également pousser le raisonnement plus loin en considérant que les médecins (et autres auxiliaires de santé) étant dépendants des remboursement des actes par la Sécurité Sociale, il faudrait leur imposer les mêmes règles qu'aux fonctionnaires. A savoir que leur mutation dépende des places disponibles. Je ne crois pas que c'est avec Macron que l'on ira dans ces directions. Dommage pour la santé des Français.

 

 

     

 

     

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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