Résultats du premier tour des législatives dans la 4ème de la Sarthe

RAPPEL DES RÉSULTATS DU 10 JUIN (et comparaisons)

PARTI	VOIX 2012	% 2012	VOIX 2007	% 2007	ÉVOLUTION	ÉVOLUTION	ÉVOLUTION	1ER TOUR 2012	% 1er TOUR 2012
					EN VOIX	EN POINTS DE %	EN INDICE	VOIX
L.0.	260	0,56	506	1,04	-246	-0,48	51,38	477	0,75
NPA	190	0,41			190	0,41		872	1,36
PCF/FDG	2100	4,51	1989	4,09	111	0,42	105,58	7269	11,38
PS	21415	46,01	14592	30,03	6823	15,98	146,76	17770	27,81
VERTS/EE-LV	1314	2,82	1044	2,15	270	0,65	125,86	1204	1,88
TOTAL GAUCHE	25279	54,31	18131	37,31	7138	17	139,42	27592	43,18
DIVERS ÉCOLO			449	0,92	-449	-0,92
DIVERS ÉCOLO			259	0,83	-259	-0,83
DIVERS			132	0,27	-132	-0,27
MODEM	720	1,55	1992	4,1	-1272	-2,55	36,14	5975	9,35
UMP	14741	31,67	25949	53,4	-11208	-21,73	56,81	16727	26,18
CPNT			373	0,77	-372	-0,77
DLR	330	0,71			330	0,71		1340	2,1
TOTAL DROITE	15791	33,93	28314	58,27	12523	-24,32	55,77	24042	37,63
MNR			146	0,3	-146	-0,3
FN	5478	11,77	1163	2,39	4315	9,38	471	12120	18,97
TOTAL EXT DTE	5478	11,77	1309	2,69	4169	9,08	418,49	12120	18,97

COMMENTAIRES RAPIDES

     Succès incontestable du PS dont le candidat gagne près de 16 points en pourcentage et passant de l'indice 100 à plus de 146, augmente son nombre de voix de près de 50% par rapport à 2007. Il augmente même le score de Hollande le 22 avril de près de 3 700 voix. Cela démontre l'effet de la présidentielle : les électeurs choisissent aux législatives le candidat se réclamant du nouveau président élu. Ajouter à cela le fait que Le Foll est ministre comme l'ont été, précédemment Letourneau, Le Theule et Fillon : "on ne sera pas oublié". Ce qui frape, c'est l'ampleur de l'écart creusé par rapport à Joulaud d'autant que le candidat socialiste n'a pas fait une campagne d'enfer et que sa suppléante, présentée à la dernière minute, est une inconnue qui a, quand même, de fortes chances de siéger. 

     Le candidat socialiste a réduit considérablement l'influence du FdG par rapport à la présidentielle (Chantal Hersemeule perd plus de 5 000 voix par rapport à Mélenchon). Néanmoins, la candidate du FdG fait un peu mieux que le candidat PCF de 2007 (+ 111 voix et + 0,42 points)

     Recul également, par rapport au 22 avril, des candidats NPA et LO. Ce dernier perd par rapport à 2007 mais comme la LCR ne présentait pas de candidat à cette date, le total LO + NPA ne perd que 56 voix par rapport à 2007. 

     Pour EE-LV, il y a progrès à la fois par rapport à 2007 (+ 270 voix et 0,65 points) et par rapport au 22 avril 2012 (+ 110 voix). Mais, cette année, il n'y avait pas la concurrence de 3 autres candidats peu ou prou écologistes qui avaient raflé 840 voix (2,02 %) ce qui relativise sérieusement le progrès des Verts

     Quoiqu'il en soit, le total de la gauche non socialiste est marginal : 8,30 % pour 3864 voix. 

     Cette situation n'est pas propre à la Sarthe : là où le FdG n'a pas de "notable", il se situe généralement entre 4 et 6% (dans les PdL, seuls des candidats de Loire Atlantique et la candidate du FdG dans la seconde circonscription de la Sarthe - avec 5,5% - ont dépassé 5% ). Quand le PCF a des candidats bien implantés, il limite les dégâts mais le PS continue de "plumer la volaille communiste" dans la "banlieue rouge" (mais le peuple a également changé) car il progresse beaucoup par rapport à 2007. EE-LV est généralement entre 2 et 4% sauf là où ils ont une implantation plus conséquente (ex : Paris, l'Alsace, la Bretagne, les Alpes les régions lilloise, toulousaine...) et, bien sûr, là où le PS leur a fait un cadeau (et encore : les dissidents PS se présentant contre le candidat Verts soutenu par le PS font souvent un score supérieur au candidat "officiel"). D'où une double différence entre EE-LV et le FdG : le second a encore quelques "fiefs" alors que le premier n'est rien sans le PS dont il devient de jour en jour un satellite - pour les législatives au moins. Quant aux trotskistes, ils touchent le fond. 

     Le plus stupéfiant demeure quand même l'effondrement du candidat de l'UMP qui avait fait une campagne sérieuse même s'il n'a pas fait le forcing. Il perd plus de 11 000 voix par rapport à Fillon en 2007. A cette époque, le candidat UMP était Premier Ministre ce qui a joué considérablement en plus du fait que Fillon est plus connu que Joulaud. Ce dernier perd même 2 000 voix par rapport à Sarkozy alors même que les partisans de Le Pen, Bayrou et Dupont-Aignan en perdent également. Donc : les électeurs de droite se sont plus abstenus que les électeurs de gauche et des électeurs de Sarkozy ont voté Le Foll. Joulaud a perdu le siège car on ne voit pas où il trouverait les plus de 10 000 voix nécessaires à sa victoire le 17 juin. Il pourra toujours se faire élire sénateur mais il a intérêt à se bouger s'il ne veut pas perdre Sablé en 2014. Certes, il n'a rien à craindre de l'opposition actuelle qui est inexistante mais, aux municipales, les électeurs votent d'abord pour ou contre le maire sortant.

     La candidat du MoDem achève de dilapider le capital de son parti : recul considérable en voix et en % par rapport à la présidentielle et recul tout aussi net par rapport à 2007. Idem, dans une moindre mesure pour la candidate de Debout la République qui n'a pas fait campagne. 

     De ce fait, la 3ème marche du podium revient, comme le 22 avril, au candidat du Front National. Mais le verre est à moitié plein. Progrès spectaculaires par rapport à 2007 : il augmente de près de 9,5 points son pourcentage de 2007 et multiplie son score par 3,71. Il a profité de l'absence de concurrence  du CPNT et du MNR (1,07 %) mais, surtout, dans un contexte de recul de la droite, il tire son épingle du jeu. Par contre, il perd plus de la moitié des voix du 22 avril (- 7,2 polints de % et - 6 642 voix, c'est considérable car aucun candidat ne perd autant entre le 22 avril et le 10 juin). Qu'ont fait ces électeurs ? Beaucoup ont dû s'abstenir et quelques uns ont choisi soit Joulaud soit le Foll (en fait, cela dépend des quartiers : les électeurs "bourgeois" ont voté Joulaud et ceux des quartiers populaires ont voté Le Foll)

     Terminons par trois remarques : 

          - Il y a un grand risque que le FN apparaisse comme le véritable opposant à d'éventuelles politiques d'austérité. Le parti des Le Pen a, heureusement, une grave faiblesse d'implantation ce qui lui rendra difficile une présence aux municipales de 2014 mais on peut avoir des surprises

          - L'ampleur des déplacements de vote me laisse songeur. Les candidats représentaient les mêmes partis que le 22 avril et, pourtant, les scores sont totalement différents. Bien sûr, les électeurs votent pour ceux qui sont les plus connus mais cela n'explique pas tout. Les électeurs n'ont ils pas de convictions ? Sont ils sensibles au sens du vent ou à la médiatisation ? Dans tous les cas, on a du souci à se faire.

        - La présidentielle précédant les législatives, on avait un aperçu du rapport de forces national il y a un mois et demi. Les partis soutenant d'autres candidats que Hollande, Sarkozy et Joly (dont le parti aura au mois 10 députés grâce au PS) obtenaient environ 42 % au niveau national  le 22 avril ; ils auront, au mieux, une vingtaine de députés soit à peine 4%. - Un tel écart entre le nombre de voix et le nombre probable d'élus est un déni de démocratie. Cette quasi absence de représentation des partis extérieurs au PS et satellites et à l'UMP et alliés est scandaleuse. Cette situation n'existe nulle par ailleurs en Europe, même au Royaume Uni. Cela ne peut plus durer car que dire aux électeurs qui font un choix qui se traduit de plus en plus par une impossibilité de représentation (et ce n'est pas fini : à gauche, le PS va continuer de s'emparer de municipalités PCF). La seule solution sera l'abstention ou la révolte.