Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 octobre 2015 4 08 /10 /octobre /2015 16:50
Chroniques canadiennes (6)

     Le Canada est un pays officiellement bilingue : anglais ET français.

La loi est récente car elle ne date que du 7 juillet 1969     (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_sur_les_langues_officielles_(Canada)

     Tous les documents officiels de la Fédération sont rédigés dans ces deux langues. Idem pour les services fédéraux comme la Poste. Et pour les billets de banque (à l'effigie de la reine d'Angleterre car la Canada a la même souveraine que le Royaume-Uni !). 

 

     Cela ne signifie cependant pas que tous les fonctionnaires fédéraux ou dépendant d'une administration fédérale soient bilingues. Allez à la Poste dans l'Alberta et vous comprendrez ! Il est vrai que les anglophones sont majoritaires au sein de la Fédération : en 2011, près de 57% des Canadiens sont de langue maternelle anglaise contre environ 22% (un peu plus de 7 millions en 2011) de langue maternelle française ; les autres ont une autre langue maternelle (souvent issue de l'immigration) mais - là aussi - leur seconde langue est plus souvent l'anglais que le français. 

 

     Il existe seulement 2 provinces où l'anglais n'est pas la langue maternelle majoritaire : le Québec et le Nunavut (immense territoire de climat polaire dont les habitants sont principalement inuits c'est à dire ceux que l'on appelait autrefois "esquimaux"). Partout ailleurs l'anglais domine. Or, si beaucoup de francophones connaissent l'anglais, la réciproque est loin d'être vraie ; mieux vaut donc savoir parler la langue de Shakespeare quand on se risque hors du Québec. 

 

     Il faut cependant nuancer car il ya des zones francophones ou des minorités francophones hors du Québec : environ 13,5% des francophones vivent hors du Québec. Leur nombre et leur situation sont très variables. 

 

     

Attention ! D'une part, seule la légende de ce qui est en vert correspond à la carte. D'autre part, la carte est inexacte pour l'Ontario et la Nouvelle Écosse

Attention ! D'une part, seule la légende de ce qui est en vert correspond à la carte. D'autre part, la carte est inexacte pour l'Ontario et la Nouvelle Écosse

   Les principaux groupes francophones extérieurs au Québec se situent dans deux provinces limitrophes : 

        -  Au Nouveau-Brunswick, ils sont plus de 30% concentrés dans le nord et l'est de la province. Ce sont les descendants des Acadiens qui ont échappé à la déportation de 1755 ou qui sont revenus plus ou moins clandestinement. Leur fort taux de natalité et le poids de l'Église catholique ont fait le reste. Le Nouveau-Brunswick est officiellement bilingue depuis 1981 (après une première loi, limitée à l'administration, votée en 1969)  Quand j'avais circulé dans cette province en 1976, j'avais été stupéfait de constater qu'à Edmunston, ville francophone à plus de 90%, tout était écrit en anglais ; en 2013, des personnes de ma famille ont constaté que ce n'était plus le cas : le français y domine. Il existe, par ailleurs, une Université francophone au Nouveau Brunswick située à Moncton. 

    A noter le cas de colons francophones installés le long de la rivière Saint Jean, en face des régions francophones du Nouveau-Brunswick et du Québec mais du côté américain où leur singularité linguistique est de plus en plus mise à mal.

        - En Ontario, les francophones sont plus nombreux qu'au Nouveau Brunswick (autour de 500 000) mais leur pourcentage est nettement plus faible (autour de 4%) car cette province est la plus peuplée du Canada. On peut distinguer diverses origines : descendants des premiers colons francophones (dans l'extrême est de la province, le pourcentage de francophones dépasse les 2/3) ; descendants d'immigrants québecois principalement dans les viles minières (ex : Sudbury) ; fonctionnaires québecois installés à Ottawa ; immigrants récents (Français ou originaires de pays francophones) surtout installés à Toronto. Les francophones ont dû lutter pied à pied pour conserver leur langue, en particulier dans l'enseignement ; leur situation semble s'améliorer. J'ai été surpris de constater en 2013 que beaucoup de panneaux, dans l'Est et jusqu'à Toronto, étaient en anglais ET en  français. 

 

    Dans le reste du pays, les francophones sont minoritaires et minorisés. Que ce soit dans les autres provinces maritîmes où les communautés francophones - restes de la population acadienne - sont souvent isolées ou bien dans l'Ouest. Au XIXème siècle, les provinces des Prairies étaient surtout peuplées d'Indiens et de Métis francophones. Mais ils ont été submergés par l'immigration non francophone à la fin du siècle et leurs droits ont été peu à peu rognés. Un des îlots de francophonie est la ville de Saint Boniface face à Winnipeg, au Manitoba. 

 

    La lutte pour la défense de la langue française s'est principalement focalisée sur l'enseignement. Lors de la constitution de la Confédération, en 1867, il a été décidé que l'enseignement serait de la responsabilité exclusive des provinces. Ce qui a permis à nombre d'entre elles de bannir l'enseignement  du français et donc de mettre en route une anglicisation rampante d'autant que les immigrants étaient principalement non francophones (exemple du Manitoba, autrefois bilingue et devenu anglophone en violation des droits des francophones pourtant arrivés les premiers. Il a fallu attendre la Charte des Droits et Libertés de 1982 pour affirmer que "les Canadiens ont le droit de faire éduquer leurs enfants dans la langue de la minorité là où leur nombre le justifie dans des établissements d'enseignement financés par des fonds provinciaux". Il existe donc, désormais, des Conseils scolaires francophones (généralement publics mais parfois catholiques comme en Ontario) dans chaque province. Évidemment, certaines les provinces ne font pas preuve d'une grande volonté de mettre en oeuvre ces principes de façon égalitaire ! Et le mal créé par la répression de la langue française pendant plus d'un siècle ne peut être réparé

 

    Dernière remarque : le nom de la municipalité ou du canton n'indique pas nécessairement la langue majoritaire des habitants. Par exemple, on rencontre un grand nombre de toponymes anglophones au Québec dont la population est en très grande majorité francophone. Le cas est flagrant dans les anciens "Eastern Townships" renommés "Cantons de l'Est" puis "Estrie". Idem dans quelques cantons de l'est de l'Ontario. Par contre les beaux noms français du Manitoba sont désormais souvent peuplés de non francophones.

 

    Pour en savoir plus :

     - Portail de la Fédération des Communautés Francophones et Acadiennes (à la rubrique "élections", on trouve la liste des 29 circonscriptions électorales où les francophones pèsent plus de 5%) : http://profils.fcfa.ca/fr/ ; 

      - Portail de la Fédération Nationale des Conseils Scolaires francophones : http://fncsf.ca/notre-organisme/qui-sommes-nous/

 

      Les principaux groupes francophones extérieurs au Québec se situent dans deux provinces limitrophes : 

        -  Au Nouveau-Brunswick, ils sont plus de 30% concentrés dans le nord et l'est de la province. Ce sont les descendants des Acadiens qui ont échappé à la déportation de 1755 ou qui sont revenus plus ou moins clandestinement. Leur fort taux de natalité et le poids de l'Église catholique ont fait le reste. Le Nouveau-Brunswick est officiellement bilingue depuis 1969. Quand j'avais circulé dans cette province en 1976, j'avais été stupéfait de constater qu'à Edmunston, ville francophone à plus de 90%, tout était écrit en anglais ; en 2013, des personnes de ma famille ont constaté que ce n'était plus le cas : le français y domine. Il existe, par ailleurs, une Université francophone au Nouveau Brunswick située à Moncton. 

    A noter le cas de colons francophones installés le long de la rivière Saint Jean, en face des régions francophones du Nouveau-Brunswick et du Québec mais du côté américain où leur singularité linguistique est de plus en plus mise à mal.

        - En Ontario, les francophones sont plus nombreux qu'au Nouveau Brunswick (autour de 500 000) mais leur pourcentage est nettement plus faible (autour de 4%) car cette province est la plus peuplée du Canada. On peut distinguer diverses origines : descendants des premiers colons francophones (dans l'extrême est de la province, le pourcentage de francophones dépasse les 2/3) ; descendants d'immigrants québecois principalement dans les viles minières (ex : Sudbury) ; fonctionnaires québecois installés à Ottawa ; immigrants récents (Français ou originaires de pays francophones) surtout installés à Toronto. Les francophones ont dû lutter pied à pied pour conserver leur langue, en particulier dans l'enseignement ; leur situation semble s'améliorer. J'ai été surpris de constater en 2013 que beaucoup de panneaux, dans l'Est et jusqu'à Toronto, étaient en anglais ET en  français. 

 

    Dans le reste du pays, les francophones sont minoritaires et minorisés. Que ce soit dans les autres provinces maritîmes où les communautés francophones - restes de la population acadienne - sont souvent isolées ou bien dans l'Ouest. Au XIXème siècle, les provinces des Prairies étaient surtout peuplées d'Indiens et de Métis francophones. Mais ils ont été submergés par l'immigration non francophone à la fin du siècle et leurs droits ont été peu à peu rognés. Un des îlots de francophonie est la ville de Saint Boniface face à Winnipeg, au Manitoba. 

 

    La lutte pour la défense de la langue française s'est principalement focalisée sur l'enseignement. Lors de la constitution de la Confédération, en 1867, il a été décidé que l'enseignement serait de la responsabilité exclusive des provinces. Ce qui a permis à nombre d'entre elles de bannir l'enseignement  du français et donc de mettre en route une anglicisation rampante d'autant que les immigrants étaient principalement non francophones (exemple du Manitoba, autrefois bilingue et devenu anglophone en violation des droits des francophones pourtant arrivés les premiers. Il a fallu attendre la Charte des Droits et Libertés de 1982 pour affirmer que "les Canadiens ont le droit de faire éduquer leurs enfants dans la langue de la minorité là où leur nombre le justifie dans des établissements d'enseignement financés par des fonds provinciaux". Il existe donc, désormais, des Conseils scolaires francophones (généralement publics mais parfois catholiques comme en Ontario) dans chaque province. Évidemment,certaines les provinces ne font pas preuve d'une grande volonté de mettre en oeuvre ces principes de façon égalitaire ! Et le mal créé par la répression de la langue française pendant plus d'un siècle ne peut être réparé

 

    Dernière remarque : le nom de la municipalité ou du canton n'indique pas nécessairement la langue majoritaire des habitants. Par exemple, on rencontre un grand nombre de toponymes anglophones au Québec dont la population est en très grande majorité francophone. Le cas est flagrant dans les anciens "Eastern Townships" renommés "Cantons de l'Est" puis "Estrie". Idem dans quelques cantons de l'est de l'Ontario. Par contre les beaux noms français du Manitoba sont désormais souvent peuplés de non francophones.

 

    Pour en savoir plus :

     - Portail de la Fédération des Communautés Francophones et Acadiennes (à la rubrique "élections", on trouve la liste des 29 circonscriptions électorales où les francophones pèsent plus de 5%) : http://profils.fcfa.ca/fr/ ; 

      - Portail de la Fédération Nationale des Conseils Scolaires francophones : http://fncsf.ca/notre-organisme/qui-sommes-nous/

 

    

 

 

 

     

      Les principaux groupes francophones extérieurs au Québec se situent dans deux provinces limitrophes : 

        -  Au Nouveau-Brunswick, ils sont plus de 30% concentrés dans le nord et l'est de la province. Ce sont les descendants des Acadiens qui ont échappé à la déportation de 1755 ou qui sont revenus plus ou moins clandestinement. Leur fort taux de natalité et le poids de l'Église catholique ont fait le reste. Le Nouveau-Brunswick est officiellement bilingue depuis 1969. Quand j'avais circulé dans cette province en 1976, j'avais été stupéfait de constater qu'à Edmunston, ville francophone à plus de 90%, tout était écrit en anglais ; en 2013, des personnes de ma famille ont constaté que ce n'était plus le cas : le français y domine. Il existe, par ailleurs, une Université francophone au Nouveau Brunswick située à Moncton. 

    A noter le cas de colons francophones installés le long de la rivière Saint Jean, en face des régions francophones du Nouveau-Brunswick et du Québec mais du côté américain où leur singularité linguistique est de plus en plus mise à mal.

        - En Ontario, les francophones sont plus nombreux qu'au Nouveau Brunswick (autour de 500 000) mais leur pourcentage est nettement plus faible (autour de 4%) car cette province est la plus peuplée du Canada. On peut distinguer diverses origines : descendants des premiers colons francophones (dans l'extrême est de la province, le pourcentage de francophones dépasse les 2/3) ; descendants d'immigrants québecois principalement dans les viles minières (ex : Sudbury) ; fonctionnaires québecois installés à Ottawa ; immigrants récents (Français ou originaires de pays francophones) surtout installés à Toronto. Les francophones ont dû lutter pied à pied pour conserver leur langue, en particulier dans l'enseignement ; leur situation semble s'améliorer. J'ai été surpris de constater en 2013 que beaucoup de panneaux, dans l'Est et jusqu'à Toronto, étaient en anglais ET en  français. 

 

    Dans le reste du pays, les francophones sont minoritaires et minorisés. Que ce soit dans les autres provinces maritîmes où les communautés francophones - restes de la population acadienne - sont souvent isolées ou bien dans l'Ouest. Au XIXème siècle, les provinces des Prairies étaient surtout peuplées d'Indiens et de Métis francophones. Mais ils ont été submergés par l'immigration non francophone à la fin du siècle et leurs droits ont été peu à peu rognés. Un des îlots de francophonie est la ville de Saint Boniface face à Winnipeg, au Manitoba. 

 

    La lutte pour la défense de la langue française s'est principalement focalisée sur l'enseignement. Lors de la constitution de la Confédération, en 1867, il a été décidé que l'enseignement serait de la responsabilité exclusive des provinces. Ce qui a permis à nombre d'entre elles de bannir l'enseignement  du français et donc de mettre en route une anglicisation rampante d'autant que les immigrants étaient principalement non francophones (exemple du Manitoba, autrefois bilingue et devenu anglophone en violation des droits des francophones pourtant arrivés les premiers. Il a fallu attendre la Charte des Droits et Libertés de 1982 pour affirmer que "les Canadiens ont le droit de faire éduquer leurs enfants dans la langue de la minorité là où leur nombre le justifie dans des établissements d'enseignement financés par des fonds provinciaux". Il existe donc, désormais, des Conseils scolaires francophones (généralement publics mais parfois catholiques comme en Ontario) dans chaque province. Évidemment,certaines les provinces ne font pas preuve d'une grande volonté de mettre en oeuvre ces principes de façon égalitaire ! Et le mal créé par la répression de la langue française pendant plus d'un siècle ne peut être réparé

 

    Dernière remarque : le nom de la municipalité ou du canton n'indique pas nécessairement la langue majoritaire des habitants. Par exemple, on rencontre un grand nombre de toponymes anglophones au Québec dont la population est en très grande majorité francophone. Le cas est flagrant dans les anciens "Eastern Townships" renommés "Cantons de l'Est" puis "Estrie". Idem dans quelques cantons de l'est de l'Ontario. Par contre les beaux noms français du Manitoba sont désormais souvent peuplés de non francophones.

 

    Pour en savoir plus :

     - Portail de la Fédération des Communautés Francophones et Acadiennes (à la rubrique "élections", on trouve la liste des 29 circonscriptions électorales où les francophones pèsent plus de 5%) : http://profils.fcfa.ca/fr/ ; 

      - Portail de la Fédération Nationale des Conseils Scolaires francophones : http://fncsf.ca/notre-organisme/qui-sommes-nous/

 

    

 

 

 

     

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
  • Contact

Recherche