Chez les Vogel et les Boulard, la politique est une affaire de famille

     Vogel, maire de Beaufay, remplace Vogel, maire de Beaufay à la tête de la communauté de communes de Maine 301 (c'est à dire, autour de Bonnétable, au N.E. de la Sarthe). Quel changement me direz-vous ? Eh bien, Géraldine remplace Jean-Pierre son époux. Mais que devient donc ce dernier ? Pas d'inquiétude : il n'est pas retiré de la politique. Au contraire !

     Petit retour en arrière :

     Jean-Pierre Vogel, membre de l'UMP,  a été élu maire de Beaufay, commune du canton de Ballon, en 1995. Depuis décembre 1994, cette commune fait partie de la communauté de communes "Maine 301" dont elle constitue la seconde commune en importance derrière Bonnétable (3 fois plus peuplée). Originalité : comme Courcemont, Beaufay ne fait pas partie du canton de Bonnétable mais de celui de Ballon. Néanmoins, en 2008, Jean-Pierre Vogel devient conseiller général du canton de Bonnétable car, auparavant, il a été élu président de la communauté de communes Maine 301. En effet, en tant que président de l'intercommunalité, il s'est fait connaître dans le canton qu'il convoîtait après un premier échec. Jean-Piere Vogel est donc conseiller général d'un canton où il ne réside pas et où il n'est pas élu. Chapeau !

     La prise de Bonnétable : 

     Le journal de la communauté de communes Maine 301 contient une particularité étonnante : un encart, dont il est dit qu'il est payé par Jean-Pierre Vogel, qui présente l'action du conseiller général Jean-Pierre Vogel. Ce qui permet au dit élu de se faire connaître dans tout le canton et tout particulièrement à Bonnétable. 

     Il y a 9 mois environ, Jean-Pierre Vogel abat ses cartes : il présentera une liste évidemment "apolitique" à Bonnétable. Abandonnera-t-il Beaufay ? Non : son épouse, Géraldine, dirigera une liste dans la commune de résidence du couple. 

     Profitant de la retraite politique du maire sortant de Bonnétable, Jean-Pierre l'emporte haut la main à Bonnétable tandis que Géraldine gagne à Beaufay. Puis la dite élue devient présidente de l'intercommunalité qu'elle connaît bien puisqu'elle était directrice des services de l'intercommunalité (on travaillait déjà en famille). Elle en avait démissionné pour pouvoir se présenter.     

     Un petit calcul (ça tombe bien : J.P. Vogel est expert-comptable) : 

          * Indemnités brutes de Jean-Pierre : 3162 (vice-président du conseil général) + 2403 (maire de Bonnétable) = 5565 euros BRUT.     

          * Indemnités brutes de Géraldine : 1634 (maire de Beaufay) + 1568 (présidente de la CdC) = 3202 euros BRUT

          = 85677 euros BRUT par mois. Près de 6 fois plus qu'un smicard (et cela n'empêchera pas Jean-Pierre de continuer à travailler). Auxquels il faudrait éventuellement ajouter les 1140 euros bruts en tant que Président du SDIS départemental si c'est cumulable. 

        Mais économies de frais de fonctionnement car les réunions pourront se tenir au domicile du couple. 

     Plus fort que le couple Boulard ? Oui et non ! En effet, si Jean-Claude Boulard (Maire du Mans et Président de Le Mans Métropole) touche plus que Jean-Pierre Vogel, son épouse Dominique ne touche que 646 euros bruts car elle est seulement maire de Saint Marceau. Mais comme les époux Boulard sont retraités, ils peuvent consacrer tout leur temps libre à la chose publique. Ils peuvent surtout cumuler de confortables pensions et leurs indemnités. 

     Par contre, les époux Beauchef ont raté en partie leur coup. Si Frédéric a été élu maire de Mamers et vice-président de la CdC, Anne, conseillère d'opposition au Mans de 2001 à 2014, n'a pas pu accrocher le bon wagon et n'est pas élue. En effet, pressentie pour co-diriger la liste UMP avec Alain Pigeau, elle a jeté l'éponge dès novembre 2013 et n'a pas été repêchée par la liste Morançais.  Mais elle peut se consoler car elle est conseillère régionale donc elle émarge à 2.660 euros bruts par mois ce qui permet au couple d'approcher les 6.000 euros bruts par mois.