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30 octobre 2022 7 30 /10 /octobre /2022 07:18

    Depuis un peu plus de 8 mois, le peuple ukrainien résiste à l'invasion russe déguisée sous le vocable "opération spéciale". Pour tenter de convaincre son opinion publique, le numéro 1 du Kremlin, Adolf Yossip Poutine, a expliqué qu'il s'agissait de liquider les "nazis",  ayant pris le pouvoir en Ukraine, qui menaçaient la pacifique Russie comme Hitler en 1942. Plus c'est gros, plus on espère que ça va passer ! A ce sujet, il faut rappeler que quand Hitler a envahi la Pologne en 1939, il avait, juste avant, mis en scène une provocation : des prisonniers, revêtus d'uniforme polonais, avaient "attaqué" une station radio allemande. Il est, également, intéressant de rappeler les récriminations du chef nazi : il accusait la Pologne, la France et le Royaume-Uni de vouloir démembrer l'Allemagne (ce qui était, évidemment, totalement faux) et la Pologne de persécuter la minorité germanophone du pays. Qui ne voit pas que c'est exactement ce que dit Poutine. Sa connaissance de l'allemand a dû lui être utile (mais il ne s'est pas encore fait pousser la moustache). 

 

     En parlant de moustache, il faut évoquer son autre maître : Staline. Même si le régime poutinien est moins brutal que le régime stalinien, il en reprend les méthodes. Que ce soit à l'intérieur du pays où il musèle toute opposition par la fraude électorale, le chantage, la prison, le poison.. Ou en Ukraine où les crimes de guerre son monnaie courante : déportation de civils, bombardements de lieux publics, torture et liquidation des résistants, violation des accords de Genève concernant les prisonniers de guerre. Sur ce point, on est surpris de la passivité du CICR qui est chargé de faire appliquer les dits accords en temps de guerre et, sur l'ensemble des violations des droits de l'homme, le quasi silence de la Ligue des Droits de l'Homme. 

 

     Comme je l'ai écrit à de nombreuses reprises, quand on lance une guerre c'est parce que l'on pense la gagner. Ce fut le cas d'Hitler en 1939, enhardi par le laxisme des autres pays - qui l'ont laissé violer les traités et perpétrer ses annexions -  et encouragé par la puissance retrouvée de l'armée allemande. Tout s'est bien passé pour lui jusqu'à ce qu'une série d'évènements non prévus change le rapport de force : la résistance anglaise qui l'empêcha de contrôler les mers, la victoire de la Grèce face à l'invasion italienne qui retarda l'attaque contre la Russie, le pacte de non agression russo-japonais qui permit à l'URSS de n'avoir à lutter que sur un seul front et de recevoir un puissant soutien américain, l'entrée en guerre des États-Unis, l'erreur stratégique de Stalingrad et la résistance de Léningrad. 

 

     Poutine, lui aussi, a pu, jusqu'en 2022, occuper des fractions de pays voisins sans rencontrer de résistance : invasion de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie qui sont devenues des républiques fantoches détachées de la Géorgie ; maintien d'une armée en Transnistrie, partie orientale de la Moldavie ; invasion et occupation de la Crimée et du Donbass aux dépens de l'Ukraine puis rattachement pur et simple à la Russie. Puis, il a lancé son offensive contre l'Ukraine. Il pensait, sans doute que ça se passerait comme en 1956, en Hongrie ou en 1968, en Tchécoslovaquie, quand les chars du Pacte de Varsovie sont intervenus pour remettre au pas leur satellite : il n'y avait pas eu de résistance massive de l'armée de ces pays. Le but de Poutine était simple : on occupe tout le littoral de la Mer Noire et toute la frontière nord (avec la complicité du dictateur biélorusse) pour isoler l'Ukraine, on s'empare de la capitale et on liquide les dirigeants ukrainiens afin d'installer des fantoches tous dévoués. Cela a réussi, en partie, à cause de la supériorité militaire écrasante et de la trahison de responsables locaux devenus, ensuite collabos. Puis la situation s'est retournée grâce à la détermination du peuple ukrainien et à l'aide militaire des pays de l'OTAN. Jusqu'à ce qu'une contre-offensive ukrainienne sème la panique à Moscou. 

 

     Le néo stalino - nazi joue sur du velours, dans une certaine mesure car, pour éviter l'escalade, les Ukrainiens ne mènent pas d'actions dans le territoire de la Russie (c'est à dire à l'intérieur des frontières internationalement reconnues) alors que l'agresseur ne se gêne pas. Fou de rage, il a décidé de punir les civils : comme Hitler avec le "blitz" contre Londres, il envoyé des salves de missiles et de drones contre les villes et, surtout, les installations électriques de l'Ukraine quitte à liquider tout son stock. A ce sujet, on a remarqué qu'une partie des armes était d'origine iranienne : quel marché a été conclu avec la dictature des mollahs ? (mais, elle aussi, elle est de plus en plus contestée). 

 

     On a appris qu'un ex-député UMP devenu parlementaire européen lepéniste et un ex-sénateur UDI étaient mis en cause pour des opérations financières en relation avec la Russie et qu'un proche de la fille Le Pen était également sue la sellette. On voit bien que c'est l'extrême-droite et une partie de la droite qui soutient surtout Poutine et on comprend donc mal la complaisance dont bénéficie le dictateur russe au sein de la gauche. Certes, personne n'a osé soutenir  l'agression même si quelques vieux débris du stalinisme le font à mot caché comme le PRCF qui, à partir de Moscou, envoie une aide humanitaire aux communistes du Donbass "victimes de bombardements" sans préciser que ce sont des fantoches du gouvernement russe et que le Donbass est occupé par la Russie.  Et, surtout, beaucoup trop se taisent. Un seul exemple : je voudrais savoir combien de drapeaux ukrainiens étaient visibles lors de la manif mélenchoniste soutenue par les autres partis de gauche. Poser la question c'est, sans doute, y répondre. Quant aux Verts ou au PS, on ne les entend pas. Cette lâcheté de la gauche et cette renonciation à l'internationalisme le plus basique, sont un scandale et je continuerai, à mon humble mesure, à le dénoncer. Ils auront l'air malin quand ils dénonceront "l'impérialisme américain" ou "l'impérialisme français". 

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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