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14 juin 2019 5 14 /06 /juin /2019 16:56

     Commençons par l'expression de mon mécontentement. En effet, le projet de navette entre la gare et 4 arrêts situés dans les zones d'activité a été dévoilé à la presse il y a quelques jours. Or, il faut marteler le fait que l'annonce est faite alors que la décision n'est pas prise. En effet, c'est le Conseil Municipal convoqué pour le 27 juin 2019 qui est chargé d'étudier la délibération qui sera très probablement entérinée.

 

     Pour être précis, chaque réunion du Conseil Municipal est précédée par des réunions de commissions qui sont chargées de débattre de tous les projets de délibération, de poser des questions sur les attributions déléguées et, d'une façon générale, d'aborder tout sujet en rapport avec le rôle de la commission. Ce qui est discuté librement lors de ces réunions est confidentiel et je m'y suis toujours tenu. Tout en précisant que je me garde le droit de diffuser tout document officiel dès que le C.M. a eu lieu.

 

     Faisons la chronologie de cette annonce. La commission des finances l'aborde (le 10 juin sauf erreur) puis celle des travaux, de l'urbanisme et du commerce (où j'étais présent) le 11 juin au soir. Les articles paraissent le 12 au matin donc la presse a été avertie avant moi et les autres élus de la commission précitée. Lors de celle-ci, il y a eu un débat riche sur le sujet. Cela ne servira à rien car tout un chacun considérera que tout est bouclé sans discussion. Circulez ; il n'y a rien à voir !

 

     Revenons au fond même si je pense quand même intervenir lors du C.M

 

     L'idée de départ, selon ses concepteurs, est que de nombreux cadres des principales entreprises saboliennes n'habitent pas à Sablé mais plutôt dans une grande agglomération  : celles du Mans ou d'Angers. Ils prennent donc le train et, ensuite, ils utilisent une voiture laissée au parking ; soit seuls, soit en covoiturage. La navette permettra de régler le problème et de réduire la consommation de carburant donc la pollution. Cercle vertueux.

 

     Le constat est juste à un détail près. A savoir qu'il n'y a pas que les cadres des entreprises qui soient dans ce cas. Des enseignants ou des salariés d'autres entreprises ou de services viennent chaque jour en train. Ceux qui travaillent loin de la gare pourraient être intéressés (par exemple : des enseignants du collège Simone Veil, du lycée Saint Joseph, des écoles Saint Exupéry ou Le Pré, du centre Soins - Étude ou de l'ESAS, etc... ). Réponse : tout le monde pourra emprunter cette navette. Soit mais les arrêts ne sont pas adaptés aux autres usagers. 

 

     Il faut rappeler que la commune entretient un réseau de transport urbain qui est déjà coûteux. Les 2 lignes desservent déjà une partie des arrêts programmés par la nouvelle navette qui fera, donc, en partie, double emploi. On m'objectera 2 choses : d'une part, le bus est plus lent car il comporte de nombreux arrêts, d'autre part, certaines usines ne sont pas desservies. Je réponds que l'on peut toujours modifier le réseau même si (car c'est une autre objection), une partie du trajet se trouverait en dehors de la commune.   

 

     Venons-en au financement. Si on comprend bien, la vente de ticket représentera à peine 10% des recettes. Pour combler le déficit, c'est la commune qui supportera la plus grande part : 2 fois plus que les entreprises qui sont pourtant demandeuses. Ce qui est pour le moins anormal et devrait rapidement être corrigé s'il s'avère, après la phase de test, que ce sont elles qui sont les bénéficiaires quasi exclusives. 

 

     D'autres modes de financement pouvaient être envisagées. J'ai trouvé un exemple mais il y en a certainement d'autres. Il s'agit de Brignais, commune située à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Lyon. Le service de navette depuis la gare est privé, financé par les entreprises (regroupées dans l'ABCIS) dont les salariés sont usagers. Ceux-ci doivent s'inscrire et, ensuite, le service est gratuit.

 

     Un autre article lance d'autres pistes en ce qui concerne la "mobilité". Par exemple, le développement de "l'autopartage" qui fonctionne très bien dans la périphérie ouest du Mans. Voire la location de vélos ou de trottinettes électriques. Pourquoi pas si cela correspond à un besoin et si les coûts sont bien analysés.

 

     Cependant, puisque la commune se soucie des cadres des grandes entreprises qui n'habitent pas dans notre ville, elle pourrait se pencher sur le cas des ouvriers, techniciens et employés qui, eux, habitent notre commune et travaillent dans les zones d'activité avec, souvent, des horaires atypiques. L'exemple le plus net est celui des salariés de L.D.C. qui embauchent ou débauchent en milieu de nuit, habitent en HLM et ne possèdent pas de voiture. Ceux-ci pourraient être intéressés par des navettes. Il faudrait peut-être y penser.

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Présentation

  • : Le blog de Gérard FRETELLIERE
  • : Sabolien depuis plus de 40 ans. Conseiller municipal d'opposition de 1989 à 2008 puis de nouveau de 2016 à 2020. Ancien responsable syndical. Militant associatif (écologie, défense des demandeurs d'emploi, aide à l'intégration des étrangers). Je circule en ville à vélo ou à pied. Géographe de profession, je suis passionné de voyages et de jardinage. J'ai créé ce blog en 2011.
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