Il est de bon ton de se moquer des sondages qui n'ont pas prévu le Brexit ou la victoire de Trump. C'est un mauvais procès pour deux raisons :
- Un sondage enregistre un état de l'opinion au moment où il est effectué. Or, un sondage publié le jour J correspond à des enquêtes réalisées de J-1 à J-8 donc est toujours en décalage. Par contre, une série de sondages réalisés sur une longue période remarque les évolutions. Dans le cas des E-U comme dans celui de la primaire de la droite, cela a été le cas.
- Il y a toujours une marge d'erreur. Un sondage donnant 50,5% aux partisans du maintien du Royaume Uni dans l'U.E. signifie que ce peut être de 49,5 à 51,5%. Pour les présidentielles américaines, les derniers sondages montraient une légère avance pour Clinton et ce fut le cas puisqu'elle a eu 2 millions de voix de plus que Trump. Le problème n'est pas là car ce sont des élections au scrutin indirect. Et les sondeurs avaient noté un coude à coude dans la plupart des États pouvant changer de camp. La seule surprise fut que Trump les remporta tous.
Par contre, il y a eu une grossière erreur d'estimation en ce qui concerne la primaire de la droite. Le succès de Fillon n'avait pas été anticipé. En effet, les politologues ont sous-estimé le fait que beaucoup d'électeurs ont voté Fillon pour contrer Sarkozy car Juppé paraissait qualifié d'office (que Marine Le Pen se méfie). Les mêmes votants pourraient changer d'avis dimanche.
C'est, en fait, le micro-trottoir d'après primaire qui tient le pompon. A en croire les médias, il y aurait de 90 à 100% de fillonnistes à Sablé. C'est évidemment faux et ça ne semble pas trop gêner la presse locale ou nationale. Un organe de presse ayant même réalisé l'exploit de ne trouver aucun adversaire de l'ancien maire dans notre ville. C'est quand même assez sidérant voire inquiétant pour la crédibilité de la presse.