Chacun sait que les patrons des grandes entreprises gagnent des fortunes. Trois exemples :
- Le salaire annuel du patron de Danone dépasse les 6 millions d'euros. Soit 500 000 euros par mois (450 SMICs par mois)
- Celui du PDG de Renault est de 7,2 millions (toujours en un an) sans compter ce qu'il gagne comme patron de Nissan (près de 550 SMICs par mois)
- etc... (voir : http://gerard.fretelliere.over-blog.com/article-transfert-a-4-millions-d-euros-125568595.html
Les actionnaires commencent à se rebiffer. ce qui est, d'ailleurs, ambigu.
Pour prendre leur défense, un ex-PDG d'Essilor, président du comité d'éthique du MEDEF, interrogé par "le Monde" du 5 mai 2015, explique que "les patrons sont des gens qui travaillent trois fois 35 heures par semaine, accumulent 750 000 km de voyages par an et portent pendant des dizaines d'années des pressions concurrentielles intenses"
Petit calcul : 3 fois 35 heures par semaine = 105 heures par semaine. Si on considère que les patrons sont des travaileurs comme les autres, ils devraient rester chez eux le samedi et le dimanche. Le reste du temps, ils seraient aux commandes 21 heures par jour. Tout juste le temps de manger et on repart au boulot. Une heure de sommeil maxi par jour. Pire que de l'esclavage ! Si le calcul est fait sur 7 jours car un patron ne s'arrête jamais, ils turbinent quand même pendant 15 heures tous les jours que Dieu fait. Pas de dimanche à la campagne mais la possibilité de dormir un peu. Soyons sérieux ! D'autant que quand ils parcourent 750 000 km par an (ce qui fait plus de 2 000 km par jour ; on suppose qu'ils ne les parcourent pas à pied !) pour leur entreprise cela leur donne la possibilité de dormir dans le train ou l'avion. Et puis : les "gueuletons", c'est compris sans doute dans le temps de travail !
"L'avocat des patrons" avance une autre explication. Il rappelle que le code élaboré par le MEDEF pour les patrons du CAC 40 "précise que 25% de la rémunération doit être fixe et que les 75% restants doivent être variables et dépendre des performances à court et à long terme de l'entreprise". Si on suit le raisonnement, en prenant l'exemple du PDG de Danone, celui-ci bénéficie d'une sorte de prime d'intéressement ou de pourboire de 4,5 millions par an. Combien de salariés seraient contents d'en toucher 100 fois moins ! Quant à la notion de "performances", on ne nous dit pas ce qu'elle recouvre : dynamisme de l'entreprise et embauche correspondante ou progression des dividendes aux dépens de l'emploi. On craint de connaître la réponse.
La question qu'il faudrait se poser est la suivante : la compétence des PDG est-elle proportionnelle à leurs revenus ? En d'autres termes, sont-ils 400 ou 500 fois plus utiles que les smicards ? et si on divisait leur salaire par 2 ou par 10, est-ce que l'entreprise ferait faillite dans l'heure ? La réponse est non. Par conséquent, ces salaires mirobolants sont du vol. Qu'il faut sanctionner soit par une tranche d'impôt à 100% soit par une réduction considérable de la somme perçue.