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Le blog de Gérard FRETELLIERE
Articles récents

Le 17 mai à Tromsø

7 Juin 2025 Publié dans #Europe du Nord, #Voyages

     Il est évident que peu de Français savent que cette date correspond à la fête nationale en Norvège ; sauf les lecteurs assidus de mon blog qui ont déjà eu l'occasion de lire une article sur le sujet. C'était il y a 10 ans car, le 17 mai 2015, je me trouvais à Oslo à cette occasion. J'avais été très impressionné par ce que j'avais vu ce qui m'avait amené à rédigé un article au titre un peu provocateur : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2015/06/le-14-juillet-norvegien.html

     Cette année, c'est à Tromsø (voir une demi douzaine d'articles sur cette ville et le Grand Nord norvégien dont le dernier : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2015/06/le-14-juillet-norvegien.html) que j'ai vécu cet évènement. 

     Il y a une différence de taille (au sens propre du terme) : l'agglomération de Tromsø a 10 fois moins d'habitants que celle d'Oslo. Par conséquent, tout est plus concentré et il est nettement plus facile d'avoir une vision d'ensemble.

     Le programme était donc le suivant : 

          - Le matin (mais pas trop tôt quand même, disons vers 10h) on croise des jeunes endimanchés (les femmes ayant, à Tromsø beaucoup plus qu'à Oslo, revêtu le costume national), circulent en ville avec des sacs remplis de victuailles ou portant un gâteau. Ils se rendent à l'invitation d'amis avec lesquels ils vont partager un copieux petit déjeuner que l'on n'appelle pas brunch mais qui en a toutes les caractéristiques. 

          - Dans d'autres lieux, souvent un peu avant, des fanfares se produisent comme celle qui vient égayer le triste quotidien des patients hospitalisés dans le vaste hôpital dit UNN (en fait, ce sont surtout les soignants qui en ont profité et 3 personnes extérieures dont votre serviteur) 

 

Le 17 mai à Tromsø

          - Ceux qui ne font pas la fête entre amis vont défiler. Le rassemblement des groupes scolaires a lieu devant une vaste école qui domine la ville d'où le maire prononcera un très bref discours.

Le 17 mai à Tromsø

          - Puis le cortège s'ébranle ; chaque établissement est précédé par une bannière et, moins souvent qu'à Oslo, par une fanfare. Il effectuera un long défilé dans les rues de la ville avant de se disperser progressivement à Prostneset. La foule se presse tout le long du parcours en agitant des drapeaux norvégiens. 

Au premier plan un Same (Lapon) en costume traditionnel

Au premier plan un Same (Lapon) en costume traditionnel

Le 17 mai à Tromsø

          - Un peu plus tard, en tout début d'après-midi, ce sont les enfants des "barnehage" (littéralement : jardin d'enfant) qui défilent avec leurs parents . On voit ici l'arrivée. 

Le 17 mai à Tromsø

          - Il y a, ensuite, un petit temps mort. Certains se retrouvent dans les écoles pour des activités ludiques ; d'autres discutent sur les places, tout particulièrement celle qui se trouve près de la cathédrale luthérienne. Les hommes en costume sur une chemise blanche sans cravate (et, souvent, sans pull malgré une température autour de 5°) ; les femmes en costume traditionnel. On en voit des milliers magnifiquement habillées avec cette robe de laine (plus chaud !) portée sur un chemisier. Certaines sont fabriquées en Chine mais la grande majorité ont été confectionnées par des artisans à prix d'or (plusieurs milliers d'euros voire plus si la robe comporte de nombreuses broderies). Cette robe ne sert que pour la fête nationale et pour les "grandes occasions" comme les mariages. Elles sont très diverses car chaque région et sous-région possède ses propres motifs (plus de 200 variétés selon un observateur de la vie locale). Même les femmes qui, manifestement, n'ont pas de profondes racines norvégiennes les portent comme signe d'intégration. Comme nous sommes dans le Nord, on croise des personnes en costume same. 

Le 17 mai à Tromsø

     - Vers 16h, le dernier défilé démarre de l'école précitée. Il s'agit de celui des associations, clubs et institutions les plus divers. En tête du cortège, les touristes effectuant une croisière avec l'Hurtigruten qui sont enchantés d'être admis à défiler pendant leur escale en ville. Ensuite, les gymnastes exécutent quelques mouvements, les badistes s'envoient des balles, les pompiers défilent en uniforme avec leurs engins, les danseurs dansent, les motards font vrombir leurs machines, etc... Une seule association d'étrangers a été remarquée : celle des Philippins et Philippines.

Le 17 mai à Tromsø

         - Vers 17h30, chacun retourne chez soi ou continue la fête jusque tard dans la nuit (cette année, le lendemain était un dimanche). 

     Tout compte fait, on peut estimer que de 20 à 30 000 personnes ont "communié" dans la ferveur nationale dans la ville de Tromsø. Cependant, ceux qui habitent dans la commune (superficie : plus de 2 500 km² soit la moitié de la Sarthe) mais trop loin restent chez eux et défilent dans leur village souvent précédés par une fanfare venue exprès de la ville centre ; exemple à Sommarøy située à près d'une heure de route. Enfin, pour honorer ce jour de façon originale, quelques sportifs vont skier vers un des sommets locaux en costume national. 

     Cette journée tient du 1er mai, de la fête des écoles, d'un pardon breton. C'est un peu de cela mais c'est quand même particulier. 

     

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Printemps dans l'Arctique

3 Juin 2025 Publié dans #Agriculture et alimentation, #Europe du Nord, #Voyages

     Qu'est-ce que l'Arctique ? Une première définition, assez sommaire, définit ainsi tout ce qui se situe au nord du cercle polaire arctique (66° 33' 42" de latitude nord). Pour d'autres, il s'agit de l'Océan Glacial Arctique et des terres bordières ; mais où commence cet océan et où finissent l'Atlantique ou le Pacifique ? Enfin, pour certains, il s'agit de tous les territoires où la température moyenne du mois le plus chaud est inférieure à 10°. Variante plus limitée : l'océan Glacial plus les terres où aucun arbre ne pousse (hormis les arbres nains) donc les glaciers, les zones de roche nue et les toundras. On constate qu'il y a de sérieuses différences entre les limites de la première définition, cet isotherme et le définition biogéographique. En effet, grâce à la dérive nord-atlantique (appelée autrefois Gulf Stream), courant chaud circulant au large des côtes du nord-ouest de l'Europe, la quasi-totalité de l'Europe du nord a des moyennes de juillet ou août supérieures à 10° (mais pas toujours des arbres) alors que la limite nord descend très bas en latitude au Canada et au Groenland. En définitive, loin des clichés, on se rend compte que l'Arctique est très divers. 

Printemps dans l'Arctique

     Je vous joins un article, rédigé il y a 6 ans, qui fait assez bien le tour de la question dans son introduction : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/arctique/articles-scientifiques/regions-arctiques-entre-etats-et-societes. On notera que la bibliographie ne recense que les articles et ouvrages les plus récents et que le texte met surtout l'accent sur les populations autochtones et sur les enjeux géopolitiques.

     Je me suis rendu 6 fois dans l'Arctique pris au sens large. La première fois, c'était en 1980 lors d'un périple de 6 semaines en Europe du Nord qui m'avait mené jusqu'au Cap Nord courant juillet (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/07/voyager-il-y-a-50-ans-12.html). La seconde eut pour objet l'Islande où nous avons circulé pendant 3 semaines au mois d'août 1981.

     Ensuite, notre base fut toujours Tromsø, grande ville la plus septentrionale du monde, située à 69° 39' 30" de latitude nord. Tout d'abord, en juillet 2015 : circuit de 8 jours jusqu'au nord du Cap Nord puis retour par la Laponie norvégienne et - un peu - finlandaise (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2015/07/knivskjellodden.html). En septembre 2021, nous sommes restés dans la ville et les environs (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/03/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde.html ; https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/10/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde-suite.html ; https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/10/la-ville-la-plus-septentrionale-du-monde-fin.html) ; idem en mars 2023 mais avec un climat totalement différent (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/03/mars-a-tromso.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/03/mars-a-tromso-suite.html). Enfin, nous nous sommes rendus encore une fois dans la région de Tromsø à la fin du mois de mai 2025 et nous avons pu aller un peu plus loin que d'habitude ; ce dont je vais vous parler. Avant, je me permets de vous suggérer un dernier article : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2024/09/le-grand-nord-paradis-des-randonneurs.html (je précise qu'une personne de ma famille, vivant en Norvège depuis plus d'une décennie, a effectué 3 années de suite, en septembre, les itinéraires indiqués dans l'article mais qu'il n'est pas l'auteur du compte-rendu cité). 

     Découvrir une région à 4 périodes différentes de l'année (Juillet - août ; septembre ; mars ; mai - on remarquera que je ne me suis jamais rendu en hiver dans l'Arctique - ) est très intéressant car les paysages sont fort différents et on n'y pratique pas les mêmes activités.

     Le mois de mai correspond généralement au début du printemps à Tromsø et dans sa région.

     Tout d'abord, il fait jour 24 heures sur 24 depuis le milieu du mois (mais le "soleil de minuit" quand le soleil ne se "couche" pas commence officiellement le 21 mai) ce qui est fort perturbant pour un Français. Si on sort sans montre, il est difficile de savoir quelle heure il est puisque la luminosité est quasiment la même tout le temps. Comme les maisons norvégiennes ne possèdent pas de volets et bénéficient rarement de stores, on peut, certes, se déplacer dans la maison sans allumer le lumière mais le sommeil est un peu gêné. 

     Il ne neige plus en ville sauf exception mais les sommets reçoivent encore un peu de flocons et il a plu deux jours pendant notre séjour. Les rues et les routes sont totalement dégagées et on ne risque pas de glisser sur un plaque de verglas d'autant que les températures négatives deviennent très rares. Les gros tas de neige constitués un peu partout pour dégager les voies commencent à fondre. Par contre, la neige subsiste un peu partout : certains chemins à l'ombre et, surtout, les pistes de ski de fond peuvent se trouver couverts d'une petite couche ; même quasiment au bord de la mer. Inversement, sur les versants bien exposés, on peut randonner sur un sol dégagé parfois jusqu'à 30 ou 400 mètres d'altitude. Au-dessus de cette altitude, on peut encore profiter de certains "sports d'hiver" dont sont désormais exclus le ski de fond sur les pistes damées et le patinage sur les lacs (qui dégèlent). Par contre, on peut se déplacer un peu partout en raquettes et surtout en ski de montagne (ou de randonnée). C'est même la période idéale pour s'attaquer aux sommets des environs. En effet, cet équipement permet d'escalader des pentes assez fortes grâce aux peaux de phoque glissés sous les skis puis le skieur redescend en slalomant afin de ne pas être entraîné par la vitesse ; on peut commencer en ralliant des petits sommets pas trop pentus. En tout cas, on n'a pas à se préoccuper de la durée de la randonnée car il fait jour tout le temps (sauf par temps de brouillard !). 

     On voit poindre les premières fleurs : les primevères (sous la forme "coucou" très présente en Sarthe), une sorte de pissenlit et, parfois, des jonquilles. Les première feuilles sortent des bourgeons sur les branches des bouleaux (feuillu omniprésent dans le "Grand Nord"). Les agriculteurs sèment les pommes de terre et épandent le lisier qui permettra à l'herbe de mieux pousser. C'est d'ailleurs une des grandes surprises de voir des fermes tout le long des rivages là où la montagne ne tombe pas abruptement dans la mer ; certes les 2/3 ne sont plus des sièges d'exploitation mais on n'imaginerait pas cette forte présence de l'agriculture si haut en latitude (et plus haut encore comme à Alta sur la route du Cap Nord. L'eau coule en abondance en une multitude de petites chutes et de ruisseaux. 

     Les oiseaux sont présents en abondance et en variété ; ce qui peut nuire au sommeil quand certaines espèces chantent 24h/24. On peut voir des marsouins près des rivages (jusqu'à une quinzaine en même temps) ainsi que quelques phoques qui ne montrent que le bout de leur nez. Sur l'ile de Kvaløya, on rencontre facilement des rennes avec, parfois, un jeune de l'année (y compris près des lotissements de la banlieue) et exceptionnellement un élan. On a même entre aperçu un lemming dans la neige. Par contre, la région ne compte ni loups ni ours donc le promeneur ne risque pas d'être attaqué par un animal sauvage. 

     Les Tromsøites se croient déjà en été. Le jour de la fête nationale, la plupart des jeunes n'étaient habillés que d'une chemise et d'une veste (la température tournait autour de 5°). Le vendredi suivant, la minuscule plage située à la pointe sud de l'île de Tromsøya était occupée par des habitants venus pique-niquer en famille ou entre amis et (tradition oblige) griller des saucisses. On a même vu quelques intrépides piquer une tête dans l'Océan Glacial qui ne devait pas être très chaude. 

     Par contre, on rencontre bien peu de touristes car nous sommes dans une saison creuse : on ne peut plus voir les aurores boréales devenues la principale attraction de la région. Une autre attraction,  le téléphérique menant à un magnifique point de vue, était en maintenance. Reste le soleil de minuit mais il suffit de se poster face à la mer, plein nord, vers 0h45 et c'est gagné. On a quand même vu un gros bateau de croisière amarré à Breivika et les bateaux de Hurtigruten et Havila continuent leurs périples. En juillet, les touristes moins fortunés seront en vacances ; Tromsø sera une étape quasi incontournable sur la route du Cap Nord. 

     Cependant, le 17 mai, avait lieu une grande manifestation annuelle qui a mis une bonne partie des habitants dans la rue. J'en parle dans un autre article. 

     A suivre...

Derniers jours de mai : quelques bouleaux ont désormais des feuilles. 15 jours avant, on ne voyait encore que des bourgeons.

Derniers jours de mai : quelques bouleaux ont désormais des feuilles. 15 jours avant, on ne voyait encore que des bourgeons.

En descendant de Kjølen, situé à quasiment 800 m. au-dessus de la mer. La température n'est pas caniculaire mais il ne vente pas (ce qui est rare là haut)

En descendant de Kjølen, situé à quasiment 800 m. au-dessus de la mer. La température n'est pas caniculaire mais il ne vente pas (ce qui est rare là haut)

Belle plage à marée basse. Deux touristes bien habillés. Au premier plan, le versant n'est plus enneigé mais la neige couvre un autre versant au loin.

Belle plage à marée basse. Deux touristes bien habillés. Au premier plan, le versant n'est plus enneigé mais la neige couvre un autre versant au loin.

Un jeune renne de l'année et sa mère.

Un jeune renne de l'année et sa mère.

Il fait 10° à la plage de Tromsø ce vendredi 23 mai et on pourrait croire que c'est l'été au bord d'un lac de montagne mais nous sommes au niveau de la mer par plus de 69° de latitude nord.

Il fait 10° à la plage de Tromsø ce vendredi 23 mai et on pourrait croire que c'est l'été au bord d'un lac de montagne mais nous sommes au niveau de la mer par plus de 69° de latitude nord.

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Le premier pape d'origine africaine ?

29 Mai 2025 Publié dans #Politique et religion, #États-Unis, #Généalogie

        Pour être plus clair, j'aurais du titrer : "Le premier Pape ayant des ancêtres en Afrique sub-saharienne" car ses origines africaines sont quand même assez lointaines et il y a, sans doute, eu des papes originaires du nord du continent africain. 

   Le nouveau Pape a pris le nom de Léon XIV mais pour l'état civil, il s'agit de Robert Francis Prevost. On pourrait se dire qu'il est Français mais pas du tout ! Il est né aux États-Unis de parents américains nés aux États-Unis. Il est donc citoyen des États-Unis d'Amérique. Ayant été envoyé en mission au Pérou pendant pas mal d'années, il a, également, acquis la nationalité péruvienne.

     Mais d'où provient son patronyme ? La première idée qui vient à l'esprit est qu'il est le descendant de communautés francophones présentes en Nouvelle-Angleterre ou en Louisiane (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2024/10/les-francophones-en-nouvelle-angleterre.html). C'est vrai mais en partie seulement  et pas du tout comme on pourrait l'imaginer. 

     Piqué par la curiosité, je suis allé consulter "Geneastar", qui, sur le site de généalogie geneanet, propose la généalogie de nombreuses personnalités. Il faut prendre ces informations avec précaution car les arbres sont réalisés par des bénévoles et si certains de ceux-ci sont brillants d'autres sont des charlatans ; au bout de quelques jours, ça s'éclaire un peu. Pour ce qui est du nouveau Pape, la généalogie du côté paternel a donné du fil à retordre aux généalogistes les plus compétents avant qu'une solution tout à fait convaincante ne réussisse à s'imposer. 

     Le patronyme Prévost pose question. On nous dit que son ancêtre éponyme était italien ce qui surprend. On rencontre des Robert Francis Prévost, nés en Amérique mais ils sont lointains descendants d'un Alsacien venu de la région de Belfort. La généalogie qui semblait tenir la route au début faisait naître ce grand-père, nommé Giovanni Prevosto le 24 juin 1876 ou 1877 (selon la presse italienne), à Settimo Rottaro, commune très proche de Turin où on rencontre encore des Prevosto. Cette piste est abandonnée ; le dit grand-père aurait pu posséder un autre patronyme. Ce qui est certain, c'est que celui-ci a eu deux enfants avec une Française nommée Suzanne, Marie, Louise, Fontaine, née au Havre le 2 février 1894.

    Très tôt, j'ai émis l'hypothèse que le grand-père italien ne se nommait ni Prevost ni Prevosto. En effet la mère de Suzanne, elle, se nomme Prévost ; à mon avis, il y a plus qu'une coïncidence ; dans ce cas, on peut imaginer que l'aïeul italien aurait repris le patronyme de sa belle-mère. Pourquoi ? Cette hypothèse a fini par triompher grâce à des recherches pointues et Geneastar donne l'explication. 

     Il se nommait, en fait, Salvatore, Giovanni, Gaetano Riggitano et était donc Italien, né à Milazzo (à environ 40 km à l'ouest de Messine, au nord-est de la Sicile) le 24 juin 1876. Il immigre aux États-Unis le 5 juin 1903. Il se marie, le 14 avril 1914, à Chicago non pas avec Suzanne Fontaine mais avec Daisy Hugues ; Suzanne Fontaine n'immigrant que le 22 mars 1915. Salvatore est professeur de langues et Suzanne est gouvernante. Ils se rencontrent peu de temps après et la Française tombe enceinte des oeuvres de l'Italien. Il s'agit donc d'une liaison adultérine d'où naîtront 2 garçons, nés respectivement le 23 juillet 1917 et le 18 juillet 1920. Ce dernier, nommé Louis, Centi, Marius Prévost est le père du Pape. Le couple illégitime restera uni jusqu'à la mort de Giovanni en 1960 (Suzanne, qui a 18 ans de moins que lui, meurt en 1979) ; peut-être se sont-ils mariés car l'épouse bafouée est morte en 1939.  

     La mère du nouveau Pape se nomme Martinez. Par un raccourci osé, certains écrivent qu'elle est Espagnole ce qui est contredit par toutes les généalogies sérieuses. On pense donc qu'elle est "chicano" ; c'est à dire Américaine d'origine mexicaine. Et bien, pas du tout !  L'ancêtre dont on ne connait pas l'origine - mais qui a évidemment des racines espagnoles - se serait installé en Louisiane au XIXème siècle. Cet État du sud des États-Unis correspond à la partie méridionale de la Louisiane historique qui fut colonisée, de façon très sommaire, par les Français venant du Canada ou arrivant par mer à La Nouvelle Orléans. Cette colonie était très vaste car elle s'étendait du Mississipi jusqu'aux Rocheuses mais seule la région du delta de ce grand fleuve était mise en valeur par des grandes exploitations esclavagistes. Cette société "créole" était composée d'un tout petit nombre de "Blancs", d'une majorité d'esclaves Noirs (voire Amérindiens) et de "gens de couleur libres" sans oublier quelques groupes d'Amérindiens assimilés (ex : les Houmas). Plus tard - en particulier pendant la domination espagnole -  viendront s'installer des Acadiens chassés de leurs terres mais ceux-ci apporteront un mode de vie totalement différents (ce sont les ancêtres des "Cadiens" ou "Cadjuns"  ; voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2016/09/chroniques-canadiennes-12.html). La Louisiane sera française de 1682 à 1762 puis espagnole de 1762 à 1800 avant de redevenir française puis d'être vendue aux États-Unis en 1803.

     Les Martinez  de Louisiane vont intégrer la société créole francophone et épouser des femmes d'origine et de "race" diverses comme cette Marie Rose Ramos dont les parents sont à la fois d'origine espagnole (de Cuba) et française (de Louisiane et, plus lointainement de Métropole, par exemple de Normandie) ou Louise Baquié qui a de lointains ancêtres béarnais, bretons et provençaux mais dont d'autres (Blancs ou Noirs ou les deux ? ) viennent de Guadeloupe. Cette société a pratiqué le métissage ce qui explique que des femmes et des hommes "mulâtres" (métissage d'un Blanc et d'une Noire), "quarterons" ou "quarteronnes" (1/4 de sang noir) ou "de couleur", donc des descendantes d'esclaves dont des parents sont venus d'Afrique, se retrouvent à plusieurs reprises dans la généalogie du Pape. 

     Par conséquent, horresco referens pour les racistes, le nouveau Pape aurait des origines africaines subsahariennes. Ce qui serait une première dans l'Histoire. Et on peut se demander si la famille de sa mère n'a pas quitté la Louisiane pour fuir le racisme institutionnel virulent qui sévissait dans cet État comme dans tous ceux du "Sud" (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/07/au-sujet-du-racisme-aux-etats-unis.html). En effet, selon la règle du "one drop rule" ("une seule goutte"  sous-entendu : de sang noir), ils ne pouvait pas être considérés comme "Blancs". 

     Qui plus est, plusieurs de ses ancêtres semblent être nés d'unions illégitimes car hors mariage (souvent entre un homme et sa maîtresse de couleur) sans oublier l'adultère présenté plus haut. On attend de savoir ce qu'il pense de cette "entorse" aux "bonnes moeurs"

     Pour résumer, si on remonte à la 10ème génération, on constate que le Pape est surtout d'origine française (à plus de 50%). Cocorico ! Mais aussi, d'origine italienne à 25%, d'origine espagnole à 15% environ et d'origine africaine non déterminée.

     Et on se dit qu'il doit être polyglotte. Il parle anglais et espagnol et, bien sûr latin mais, sans doute, aussi, italien et, peut-être français (quand même !)

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Les élections municipales à Sablé en 2020

6 Mai 2025 Publié dans #Fillon, #Sablé sur Sarthe, #Vie Municipale à Sablé

     Je m'aperçois que je n'ai jamais publié les résultats de l'élection de 2020. J'ai seulement rédigé un commentaire après le second tour (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2020/06/macron-1-fillon-0.html). Il est vrai que j'avais été sonné par le résultat calamiteux de la liste "Mieux Vivre à Sablé" et puis, il y a eu les vacances sans oublier que la COVID faisait encore des ravages. Je vais donc combler ce vide. 

     Il faut revenir en 2014. La liste de droite, dirigée par Marc Joulaud, l'avait emporté nettement (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-resultat-des-municipales-a-sable-123072653.html) mais l'augmentation très nette du taux d'abstention montrait un certain désenchantement des électeurs de droite qui n'avaient, quand même, pas voulu voter à gauche. Celle-ci, malgré une campagne ultra courte avait obtenu un résultat inespéré en dépassant les 30% et obtenant 5 élus. On se disait donc que la victoire de la gauche était envisageable en 2020. D'autant que Marc Joulaud avait perdu nettement le siège de député 2 ans auparavant, battu par Stéphane Le Foll - très proche du nouveau Président, François Hollande - qui sera ministre pendant 5 ans. Il sera, d'ailleurs, réélu en 2017. Cependant, malgré ces conditions favorables, la gauche ne tirera pas son épingle du jeu. Je m'arrête là !

     Le scénario semblait écrit d'avance. C'est un tout autre film que vont découvrir les Saboliens avec une série de coups de théâtre que personne n'avait imaginée. 

     Tout d'abord, un séisme va dévaster le paysage politique national à la fin du mois de janvier 2017 et il aura des répercussions au plan local. Nous sommes à quelques semaines du premier tour des Présidentielles et François Fillon, sorti vainqueur de la primaire de la droite, est grandissime favori quand le "Canard Enchaîné" révèle que son épouse, Pénélope, a occupé, pendant des années, un emploi fictif d'assistante parlementaire de son mari puis du suppléant de celui-ci ; à savoir Marc Joulaud, maire de Sablé (voir : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2017/01/madame-fillon.html) La campagne du favori sera irrémédiablement compromise et il ne sera pas présent au second tour. Un procès est donc à prévoir et une épée de Damoclès sera, dès lors, suspendue au-dessus du maire de Sablé. 

     Je précise que, à l'époque, j'avais été très souvent interrogé par un grand nombre d'organes de presse de tout type. Certains, à Sablé, m'ont reproché de ne pas "jouer le bonhomme". Peut-être cela aurait-il été "payant" électoralement mais je m'en suis expliqué : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2017/02/francois-fillon-suite-et-fin.html

     Pendant quasiment 3 ans, Marc Joulaud fera comme si rien n'était alors même que le procès où il devra comparaître est prévu en pleine campagne électorale des Municipales. Je suis surpris que son équipe n'ait pas prévu un "plan B" mais il est vrai qu'ils n'imaginaient pas être battus par la gauche (et ils ne voulaient, sans doute, pas "enfoncer" leur maire). 

     A la fin de l'année 2018, un soulèvement populaire se développe dans tout le pays : les "Gilets Jaunes". Macron réplique brutalement puis promeut la rédaction de "cahiers de doléances". C'est l'occasion pour des militants du parti de Macron (appelé, alors, La République en Marche  - LREM) de lancer un débat dans le but de mettre leur candidat sur la rampe de lancement (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/03/grand-debat-et-petites-arrieres-pensees.html). Ce sera donc Jean-Luc Ballot, un inspecteur de circonscription qui a l'inconvénient de ne plus habiter à Sablé. En même temps, la gauche lance un appel qui a peu d'écho dans la presse. On pense, alors, qu'il y aura 3 listes. 

     Quelques mois après, début juin, nouveau coup de théâtre : un élu de la majorité, Nicolas Leudière, annonce qu'il a démissionné en février (sans que le Conseil Municipal n'en soit avisé) et qu'il va tenter de constituer une liste. La presse lui accorde une large publicité mais le pari semble difficile à tenir (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2019/06/ouest-france-evoque-les-muncipales-de-2020-a-sable.html). Personne n'a vu le coup venir et ni la gauche, ni la droite ne savent comment réagir. Comme il ne peut pas jouer la carte Macron, il se déclare "sans étiquette". Avec l'aide d'un groupe d'amis, il tisse sa toile. Au début de l'année 2020, il reçoit le renfort d'un ancien élu socialiste qui apporte une caution de gauche et quelques candidats. 

     Mme Dhéret, qui a échoué à constituer une liste en 2014, tente de récidiver puis cherche des alliances. Très curieusement, elle annoncera son ralliement à la liste pro-Macron qui accueillera, également, un ancien villiériste et un syndicaliste d'extrême-gauche. 

     Le correspondant local du Parti Animaliste, David Dalibert, lance un appel dans la presse pour une nouvelle liste ; grâce au porte à porte, il a, alors, plus de la moitié des signatures nécessaires. Je le contacte et, au début de l'année 2020, il rallie la liste de gauche dirigée par Rémi Mareau, conseiller d'opposition sortant. 

     Finalement, ce seront donc 4 listes qui seront sur la ligne de départ, Jean-Luc Ballot réussissant in extremis à se qualifier.

     La campagne est un peu tendue mais est moins dure qu'en 1983. Il apparaît très vite que le principal "outsider" est Nicolas Leudière. Un dernier coup de théâtre a lieu juste avant le premier tour : la pandémie de la COVID 19 s'étend dans notre pays en commençant par l'Est. Certes, le premier tour peut se dérouler, entouré de beaucoup de précautions, mais les conditions sanitaires n'incitent pas les électeurs à se déplacer en masse. Ce qui entraîne un taux très élevé d'abstentions (61,75%) auquel il faut ajouter 6,19% de blancs et nuls parmi les votants. Le pourcentage des exprimés par rapport aux inscrits est donc extrêmement faible : 35,88% soit 2 833 exprimés. 

     Le scrutin du 15 mars réserve quelques surprises : 

          - La liste de Nicolas Leudière vire en tête avec 1 245 voix (43,94% des exprimés)

          - Marc Joulaud accuse un retard de 139 voix avec le soutien de 1 106 électeurs (39,03% des exprimés)

          - Rémi Mareau est très, très loin derrière (323 voix - 11,40%) mais peut se maintenir. 

          - Jean-Luc Ballot obtient presque exactement la moitié (159 voix - 5,61%). Il ne fusionne avec aucune autre liste.

     Un nouveau coup de théâtre se produit le lendemain quand le Président annonce le confinement et le report sine die du second tour. Le mandat du Conseil Municipal est prolongé et les séances se déroulent en visio-conférence. Chacune des deux listes pouvant gagner s'efforce de mobiliser son électorat et de phagocyter les deux autres listes. 

     Le second tour (le 28 juin) se manifeste par une plus grande participation : + 132 votants et, curieusement, un moins grand nombre de blancs et nuls. Les exprimés sont donc 236 de plus. 

     La liste de Marc Joulaud gagne 233 voix (1 339 - 43,62% des exprimés) mais c'est insuffisant car la liste Leudière progresse dans les mêmes proportions avec 227 voix de plus. Elle l'emporte donc avec 1 472 voix (47,96%) soit 133 voix d'avance mais ne regroupe que 18,61% des inscrits (moins d'un électeur sur 5). La liste Mareau fait les frais du duel fratricide en perdant 65 voix. Avec seulement 8,40% des exprimés et 258 voix, c'est le plus mauvais score de la gauche. Seul Rémi Mareau sera élu mais il ne pourra pas siéger à la Communauté de Communes. 

     La suite est comptée dans un très grand nombre d'articles : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/vie%20municipale%20a%20sable/. On s'arrêtera, en particulier, aux articles écrits pendant les 6 premiers mois du mandat Leudière. 

 

 

 

     

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Municipales 2026 : un collectif se constitue

2 Mai 2025 Publié dans #Sablé sur Sarthe, #Vie Municipale à Sablé

     La presse a publié, ces jours derniers, des articles évoquant la préparation des élections municipales de mars 2026, à Sablé. Elle l'avait déjà fait il y a quelques semaines (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2025/03/les-municipales-c-est-dans-un-an-5.html) mais, cette fois-ci, il y a un fait nouveau car un "collectif" a publié un communiqué et une photo d'un groupe d'une vingtaine de personnes (voir plus haut). Je précise tout de suite que si on ne me voit pas, ce n'est pas parce que je me cache ou que je désapprouve la démarche mais, tout simplement, parce que je me trouvais loin de Sablé ce jour-là. 

     Je vous joins le texte :      

Travaillons pour la constitution d’une liste d’union de la gauche à Sablé-sur-Sarthe.
 
Nous vous informons qu’un collectif de citoyens et citoyennes, se reconnaissant dans des valeurs de gauche et croyant à la force d’une dynamique unitaire, s'est constitué depuis plusieurs mois. Nous avons désormais un nom : “Un avenir à gauche”.  
Nous croyons possible de faire vivre cette union à Sablé dans la perspective des élections municipales l'année prochaine, en rassemblant des personnes d'horizons différents, animées par les mêmes convictions démocratiques, sociales et écologiques.
Les projets pour Sablé sont à construire ; nous souhaitons un collectif où la voix de chacun et chacune est écoutée et prise en compte. C'est par la discussion et le débat que nous arriverons à créer une dynamique cohérente, capable de proposer un avenir désirable pour notre ville et notre territoire.
Nous proposerons aux habitantes et habitants intéressés par la démarche de nous retrouver le mercredi 7 mai, à 20h, à la maison de quartier de Gastines (Eglise rue de Gastines). Ce sera l’occasion de discuter d’une démarche, d’un projet, d’une liste de gauche aux municipales.

     Ce collectif annonce la couleur : il est de gauche mais il n'est lié à aucun parti. D'ailleurs la majorité des participants n'a aucune affiliation

     Il n'en a pas fallu plus pour que les journaux évoquent la concurrence entre deux listes de gauche dans une dizaine de mois. Ceci mérite quelques explications. Je vais essayer de ne pas polémiquer mais de me contenter des faits vérifiables. 

     1° On pourrait reprendre le fameux aphorisme d'un poème très connu : "Un seul être manque et tout est dépeuplé" car la non présence de l'unique élu de la liste de gauche de 2020 a suscité des interrogations. En fait, entre ce conseiller d'opposition et le "collectif", il n'y a pas de divergences fondamentales en ce qui concerne le programme mais une différence d'appréciation en ce qui concerne la méthode. Nous, nous avons souhaité une démarche ouverte et sans exclusive ; nous voulons absolument que chacun puisse s'exprimer, être écouté, participer aux décisions donc un fonctionnement démocratique ; nous souhaitons que les informations circulent... Ce point est essentiel : l'élection municipale n'est pas l'élection présidentielle. Il ne s'agit pas de se regrouper derrière un homme ou une femme mais de constituer une équipe qui désignera, ensuite, la personne la plus à même à conduire la liste et à diriger la commune. 

     2° Si j'ai participé à cette démarche, c'est parce que je ne voulais pas revivre la campagne de 2019 - 2020 dont je parlerai dans un autre article. J'ai assez galéré pendant des mois pour que la gauche puisse être présente à ce moment là et j'ai beaucoup souffert du résultat calamiteux (323 voix au 1er tour et 258 au second). Je  souhaitais autre chose. 

     3° Il a toujours été dit et écrit que nous avons la volonté d'intégrer Rémi Mareau, qui connait très bien les dossiers et qui intervient courageusement au sein du Conseil Municipal ; ainsi que ceux qui soutiennent son action. Il serait dommage qu'ils ne saisisse pas la perche qui lui est tendue. 

     4° Il est dommage que Rémi Mareau se laisse aller à des attaques sans fondement contre la députée de la circonscription ; il n'y a aucun complot mais, peut-être des incompréhensions. Pour ma part, j'ai tout de suite pris contact avec elle dès le lendemain de son élection en 2022 ; j'ai mené activement campagne pour sa réélection en 2024 car elle représentait non pas un parti mais le Front Populaire. Nos relations sont marquées par la franchise et la confiance réciproque. Je précise qu'Élise Leboucher a obtenu, à Sablé, 1 015 voix au premier tour (3 fois plus que Rémi Mareau en 2020) et 2 124 au second. 

     5° Par ailleurs, quelques précisions sont nécessaires quand on évoque "Mieux Vivre à Sablé". Il ne s'agit pas d'une marque déposée ou d'une association mais seulement ceci. Tout d'abord, c'est le nom de la liste présentée en 2020 par une alliance entre des militants de gauche et des candidats proposés par le Parti Animaliste ; Rémi Mareau en avait été choisi comme tête de liste. Ensuite, le nom d'une page facebook créée à cette occasion et qui a continué à paraître mais, désormais, sous la seule responsabilité d'une seule personne : Rémi Mareau.

     Celui-ci publie, également, 2 autres pages facebook. D'une part, une page créée depuis 2020 nommée "L'opposition gauche écologiste de Sablé" et une autre, créée en 2021 pour mener la campagne des départementales avec Bernadette Flament (conseillère municipale du Bailleul) et deux colistiers. Cette dernière page nommée désormais "Élu Canton de Sablé" est la vitrine d'une seule personne. 

     6° Sur facebook, nous avons les encouragements de Jacqueline Aboa, socialiste qui fut tête de liste en 1983 et 1989 et élue, à Sablé pendant 12 ans

     Je suis optimiste : la raison va l'emporter à condition que chacun fasse preuve d'esprit de responsabilité

     Si vous voulez en savoir plus, il suffit de me contacter par téléphone, ainsi que par l'intermédiaire de ce blog ou de ma page facebook. Je n'en dirai pas plus aujourd'hui. 

     Et je vous invite à vous joindre à ce collectif qui demeure ouvert à tous ceux qui voudront le faire vivre. 

 

     

 
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Amsterdam - Sablé.

19 Avril 2025 Publié dans #Europe du Nord, #Sablé sur Sarthe, #Transports, #Vie Municipale à Sablé, #Vélo

     Le dimanche 30 mars, a eu lieu, à Sablé, un rassemblement nommé "mini Amsterdam". Les organisateurs souhaitaient sensibiliser les Saboliens à la pratique du vélo en prenant exemple sur Amsterdam où les vélos sont "rois". Ils auraient pu, également, évoquer certaines villes allemandes mais, aussi, Uppsala ou Copenhague. Voir cet article qui fait le point le point de façon approfondie  sur la pratique du vélo en Europe du Nord et ne cache pas les problèmes : https://gerard-fretelliere.over-blog.com/article-le-velo-en-scandinavie-86135801.html

     Il a été annoncé que 150 à 200 vélos avaient été comptabilisés. Une vidéo montre qu'environ une petite centaine de personnes ont enfourché leur deux roues pour réaliser une "chorégraphie" sur la place Raphaël Élizé. C'est moins que les 600 vélos espérés par celui qui était à l'origine de cette manifestation mais cela reste, quand même, significatif. 

     On relève, cependant plusieurs paradoxes. 

     Le premier est l'absence totale de trottinettes alors que ces engins -essentiellement sous la forme électrique - sont très nombreux à circuler dans Sablé. 

     Le second est la très, très faible présence de cyclistes "quotidiens" lors de cette fête du vélo. J'utilise ce terme pour évoquer ceux qui circulent en vélo, dans Sablé,  tous les jours ou presque. Si on y ajoute les utilisateurs de trottinettes (un nombre équivalent), on se rend compte qu'ils sont , au moins, aussi nombreux que ceux qui étaient présents un dimanche au centre-ville. 

     Enfin, et inversement, en regardant qui étaient les personnes qui sont venues avec leur vélo ce 30 mars, on constate que l'on en voit très peu dans les rues en temps normal. Logique, me direz-vous, car le but était de sortir les vélos des garages ou greniers où ils végètent. Certes mais il ne faudrait pas que ce ne soit qu'un feu de paille. Par conséquent, si tous ceux qui ont décidé de se "mettre au vélo" concrétisaient leur intention, il y aurait encore plus de cyclistes à Sablé. 

     Essayons d'expliquer ces paradoxes. 

     Je passe vite sur le premier qui peut s'expliquer, principalement, par l'insistance mise par les organisateurs sur le terme vélo mais pas seulement car il y a une autre raison qui explique également le second paradoxe. 

     En effet, la plupart des usagers quotidiens ne se déplacent pas en vélo ou trottinette pour "sauver la planète". C'est évidemment mon cas et celui de tous les membres de ma famille qui sont des adeptes du vélo urbain. On peut distinguer plusieurs motivations qui rejoignent - en partie - celles que j'ai évoquées dans mon article sur le vélo en Scandinavie : 

          - La volonté de garder une bonne forme physique : c'est sans doute la principale explication pour les personnes âgées pratiquantes. 

          - L'intérêt pour parcourir les courtes distances : si on a moins de 2 km à parcourir, c'est, au moins, aussi rapide que d'utiliser sa voiture car on perd nettement moins de temps à démarrer et à se garer et, de plus dans une ville où la vitesse est limitée, le vélo roule souvent aussi vite. En ce qui concerne la trottinette électrique, c'est encore plus évident d'autant qu'elles peuvent se plier. 

          - Et puis, des raisons plus terre à terre. Sablé compte un fort pourcentage de personnes qui ne possèdent pas le permis de conduire ou qui n'ont pas les moyens de se payer une automobile. Le vélo et, surtout, la trottinette, c'est donc une bonne solution. 

     Cela doit nous inciter à une analyse, qui n'a jamais été menée, sur la place du vélo et de la trottinette à Sablé. Il faudrait commencer par une enquête sérieuse et approfondie sur les motivations des utilisateurs actuels. Ensuite, il faudrait tirer le bilan des aménagements réalisés par l'actuelle municipalité et par les précédentes (qui ont beaucoup plus aménagé) ; il y aurait beaucoup à dire mais il faudrait que la municipalité et certains "intégristes" acceptent le débat. Il faudrait, également, discuter du sentiment d'insécurité routière qui peut être un frein à l'usage des deux roues. En ce qui concerne notre famille, nous circulons à vélo en ville depuis plus de 50 ans (mon épouse) et environ 40 ans (moi-même) sans parler de nos enfants, cyclistes depuis l'âge de 10 ans. Bilan : quelques "frottements" pouvant aller jusqu'à une chute, des dégradations, le vol d'une bicyclette et une chute assez brutale causée indirectement par les nouveaux aménagements de la rue Gambetta.

     Et, surtout, ne pas laisser de côté les sujets qui fâchent : quel est l'intérêt de dépenser des sommes assez considérables pour des aménagements inutiles ou contre-productifs ? pourquoi ne fait-on rien  rue Saint Nicolas ? comment empêcher toutes les incivilités de la part des usagers du vélo et de la trottinette ? 

     Enfin, ne pas faire du vélo le nec plus ultra de la "mobilité" mais élargir la réflexion au rôle essentiel des transports en commun et à leur amélioration. 

     Bref : s'affronter au réel. 

     Pour en savoir plus, voir les rubriques "vélo" et "transports"https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/velo/ et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/tag/transports/. Les deux se recoupent en grande partie. 

 

     

 

     

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Du nouveau pour le château de Sablé

1 Avril 2025

Du nouveau pour le château de Sablé

     On se souvient que la Bibliothèque Nationale qui occupe, actuellement, le château de Sablé, va le quitter dans peu de temps (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2021/08/la-b-n-f-va-quitter-sable.html). Le maire de notre ville a laissé fuiter un projet dont on ne parle plus désormais : une sorte de vitrine des antiquaires. Est-ce qu'il y a d'autres propositions pour occuper ce magnifique bâtiment (pas mal délabré, malheureusement),  dominant la Sarthe ? Oui !

     De source sûre, de la part d'un haut fonctionnaire très bien placé, j'ai appris que les ministres de l'Intérieur et de la Justice avaient mis au point un solide projet qui va, prochainement, être révélé à la presse. En exclusivité, je vais vous le présenter. 

     Chacun sait que des personnes très haut placées sont régulièrement condamnées par la justice : détournement de fonds publics, prise illégale d'intérêt, emplois fictifs mais, également, trafic d'influence, corruption, fraudes se montant à des milliards d'euros et j'en passe. 

     L'idée sur laquelle planchent les conseillers du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, est de les placer dans un lieu spécifique et ce serait, donc le château de Sablé. Mais, me direz-vous, ça va coûter cher ! Non car ce seraient les condamnés qui financeraient les travaux : au lieu de payer directement leurs amendes au fisc, celles-ci seraient versées à un fonds spécifiques. Et puis, pour que les démagogues ne hurlent pas à la "prison 4 étoiles", l'entretien des locaux, l'alimentation des détenus et tous les frais de personnel seraient également financés par les condamnés en utilisant l'argent récupéré sur les sommes détournées ou en saisissant les biens mal acquis. 

     Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, en ayant eu vent est allé voir son collègue et néanmoins concurrent et lui a fait une suggestion : installer quelques CRS dans les annexes. Les deux hommes se sont entendus ; il ne manque plus que l'approbation de François Bayrou et d'Emmanuel Macron. Ceux-ci semblent sur le point d'acquiescer. 

     Curieusement, Nicolas Leudière, maire de Sablé, n'a pas du tout évoqué le projet lors du dernier Conseil Municipal tenu hier. Cela peut paraître étrange mais j'y vois une explication : étant donné qu'il est membre du parti d'Édouard Philippe, concurrent des deux ministres, il ne fallait pas lui donner une occasion de redorer son image. 

     La venue de personnalités est, pourtant, un atout pour notre cité. Les touristes auront à coeur de venir découvrir le lieu où ils ont - il faut quand même utiliser le mot - incarcérés. Les prisons ont toujours attiré les foules ; je pense à la Conciergerie, au Château d'If et à bien d'autres. 

     Un gros souci quand même : est-ce que le parc du Château va rester ouvert au public ? Il semble que non et ce serait scandaleux. Ce sera, sans aucun doute, un des enjeux de la prochaine campagne des Municipales. 

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Le "social" selon le maire de Sablé

31 Mars 2025 Publié dans #Humeur - Humour, #Sablé sur Sarthe, #Social, #Vie Municipale à Sablé

     La politique sociale d'une municipalité est un domaine très vaste. En gros, il s'agit de tout ce que la commune ou l'intercommunalité font pour aider les habitants en difficulté ; ce qui englobe beaucoup de sujets et pas seulement "l'aide sociale". 

      Quelle a donc été la ligne de conduite de la nouvelle majorité, dirigée par Nicolas Leudière, élue en 2020 ? 

     Sauf erreur, son programme ne comportait pas beaucoup de propositions nouvelles sur le sujet mais, par choix (ou par manque d'idées ?), il était assez succinct donc on ne peut trop se prononcer. Néanmoins, une adjointe aux affaires sociales fut choisie ; elle a surtout, au début, eu à s'occuper de l'épineux dossier de la santé que je ne vais pas évoquer maintenant. On notera que du fait de l'accroissement rapide des compétences de la Communauté de Communes, un vice-président de cette collectivité a été chargé aussi de la politique sociale. 

     Une première alerte a eu lieu en mai 2022 quand 2 élues de la majorité ont démissionné pour cause de désaccords importants avec le Maire et son équipe, en particulier dans le domaine de la politique sociale ; une phrase est significative : "Nous travaillons dans le secteur social et l'action de la nouvelle municipalité, dans ce domaine est, au mieux, insuffisante et, au pire, opposée à nos valeurs" (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/05/demissions-au-conseil-municipal-de-sable.html). On aurait voulu savoir quels étaient précisément leurs griefs mais elles ont dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas : le maire est peu intéressé par le sujet. 

     Sablé est une ville populaire où le niveau de pauvreté est supérieur à la moyenne sarthoise et nationale ; d'autres problèmes qui sont liés s'y ajoutent. C'est particulièrement vrai à Montreux et à Saint Exupéry ; on n'a pas eu l'impression que Nicolas Leudière se soit beaucoup intéressé à ces quartiers en allant à la rencontre des habitants, de façon très fréquente, pour bien connaître les doléances de ceux qui y habitent. Alors que l'on constate un taux record d'abstention (et, en plus, un fort taux de Français majeurs non inscrits) qui semble dire : "vous ne vous intéressez pas à nous, on ne va s'intéresser à la politique locale" (le constat vaut, malheureusement, aussi, pour la gauche malgré toutes les propositions que j'ai faites). 

     J'écrirai certainement un autre article sur le sujet mais je voudrais m'en tenir à quelques sujets d'actualité

     Primo, en s'attaquant frontalement aux unions locales des syndicats, qui jouent un rôle social en permettant aux salariés et retraités de faire valoir leurs droits, il affaiblit ceux qui agissent pour améliorer la situation des plus modestes (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2025/03/nicolas-leudiere-s-attaque-aux-syndicats.html)

     Attention : en demandant aux UL d'acquitter un loyer exorbitant, il donne un autre signal. Désormais, qu'est-ce qui va l'empêcher de vouloir faire payer les associations soit pour la mise à disposition d'un local à titre permanent, soit pour des réunions ponctuelles à intervalle régulier (par exemple : des permanences mensuelles ou hebdomadaires) ; à ma connaissance, c'est déjà le cas à la différence de ce que pratique La Flèche (j'ouvre une parenthèse : je commence une enquête pour savoir quelles associations paient déjà l'usage de locaux quelle qu'en soit la forme : aidez-moi). 

     Secundo, je rappelle qu'il est prévu de raser les locaux vraiment "sociaux" occupés par le Panier Sabolien, le Secours Catholique et la CFDT. Dans l'immédiat, on ne sait toujours pas où ils vont être relogés ; des hypothèses ont été émises mais c'est encore très très flou (/2024/10/jeux-de-chaises-musicales-a-sable-5.html)

     Pour ne pas alourdir, je vais finir par les articles de presse évoquant la pose de la première pierre de la réalisation de la multinationale OuiCare dite "Résidence inclusive". Les orateurs vantent le caractère "social" de cette réalisation. J'ai déjà dévoilé la supercherie (https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2023/04/on-reparle-du-projet-oui-care.html et https://gerard-fretelliere.over-blog.com/2022/12/au-sujet-du-projet-oui-care-a-sable.html)   et j'ai rédigé, très récemment, un court commentaire, sur Facebook, à la lumière de ce que la presse nous apprend de nouveau. Le plus intéressant est un autre commentaire, rédigé par un ancien cadre de l'APEI : il est précis et argumenté ; il n'élève pas le ton mais c'est un véritable réquisitoire. 

     Il commence par dire que, pour lui, le maire de Sablé n'a jamais porté d'intérêt aux associations, établissements et services (concernant les handicapés) existant sur le territoire. Il note qu'aucun représentant de la Municipalité n'était présent lors du récent "ciné - débat" portant sur le thème de la vie amoureuse des personnes porteuses de handicap. Sa conclusion : "La municipalité ne s'intéresse pas au handicap mais au promoteur" (en l'occurrence : la multinationale  OuiCare qui emploie 20 000 salariés). Il a noté, comme moi, que la Région accorde une subvention (de 55 000 euros) alors qu'elle ne soutient plus la future Maison Médicale. Conclusion : "Oui Care est un groupe privé qui marchandise le social". 

     Il évoque, ensuite, la formation du personnel. Il révèle que celui-ci est formé en interne en 3 mois alors qu'aucun éducateur digne de ce nom n'est formé en si peu de temps ; donc leur diplôme n'est pas reconnu. Il s'inquiète que face à cette concurrence , encouragée par la Région et le Département, de nombreuses structures et associations oeuvrant depuis de nombreuses années ne disparaissent.  Il y a, à Sablé, une rupture dans ce domaine et j'en arrive, comme lui, à regretter ses prédécesseurs bien que je ne sois pas de leur bord mais, eux, au moins, les connaissaient et échangeaient régulièrement. 

     Pour finir, il signale que la mairie n'a rien proposé à ceux qui exploitaient un jardin sur les terrains où se construit cette "résidence inclusive". Pourtant !!! 

     Et si vous lisez bien l'article des journaux, vous constaterez que les services annexes promis par OuiCare (crèche, etc...) risquent de ne pas être au rendez-vous. 

     Il faudrait, également, évoquer la future disparition du foyer logement des Bazinières au profit d'un autre projet "inclusif" sur le site de l'ancienne gendarmerie mais je n'ai pas assez d'informations. 

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Nicolas Leudière s'attaque aux syndicats

26 Mars 2025 Publié dans #Finances locales, #Sablé sur Sarthe, #Social, #Vie Municipale à Sablé

Nicolas Leudière s'attaque aux syndicats
Nicolas Leudière s'attaque aux syndicats
Nicolas Leudière s'attaque aux syndicats

      Quelle mouche a piqué Nicolas Leudière ? 3 organisations syndicales (le CGT, FO, la CFDT) vont désormais devoir acquitter un loyer pour continuer à utiliser les locaux des Unions Locales qu'elles occupaient à titre gracieux depuis très longtemps. Interrogé par la presse, le Maire tente de se justifier mais ce qu'il dit est très curieux. Il commence à évoquer le coût pour le contribuable (en oubliant sa première décision, en tant que maire, d'augmenter substantiellement son indemnité) puis il utilise une formule que j'ai relue 10 fois sans arriver à comprendre : "La Ville souhaite établir un traitement d'équité entre toutes les organisations syndicales représentatives". Très bien mais il y avait déjà équité puisque les 3 organisations syndicales bénéficiaient des mêmes avantages. Il continue de façon toujours incompréhensible : "La législation en vigueur sur le sujet précise qu'une commune n'est pas tenue de faire droit aux demandes présentées par des associations, groupements à caractère politique ou religieux". Primo, c'est faux en ce qui concerne les lieux de culte catholiques construits avant 1905. Secundo, un syndicat n'est pas un groupement politique ou religieux. Ce qui est vrai c'est qu'une Municipalité a le droit de faire ce qu'elle veut en matière d'attribution de locaux mais, en général, on discute et, en tout cas, on ne rompt pas brutalement avec une tradition qu'aucun des maires du centre et de la droite, qui se sont succédés de 1945 à 2020, n'a remise en cause un seul instant. 

 

     Le maire a donc décidé d'un ultimatum. Soit vous vous engagez à payer un gros loyer, soit vous quittez les locaux. Or, la somme exigée est fort élevée : 260 euros par mois pour la CFDT, plus de 300 euros  pour la CGT et 320 pour FO. A ce sujet, je viens de lire, par hasard, une annonce pour un logement à Sablé qui coûte 305 euros par mois pour 40 m² ce qui est plus grand que ce que le maire réclame ; donc c'est au-dessus du prix du marché.  On ne sait pas si la mairie envisage de faire payer l'électricité et l'eau mais c'est probable. Il faut, quand même, rappeler que beaucoup de locaux municipaux sont des passoires énergétiques. D'autres charges pourraient encore alourdir la note. Je précise que tout usager permanent d'un local municipal doit payer Internet et le téléphone ainsi qu'une assurance.  Si on ajoute donc plus de 3 500 euros, le budget explose. C'est clair : ils n'ont pas les moyens de payer et ils seront donc expulsés en septembre. 

 

     Mais à quoi sert une Union Locale ? Tout d'abord, c'est un lieu où des militants tiennent des permanences pour aider tous ceux qui ont des problèmes avec leur employeur ou qui souhaitent, tout simplement, obtenir des informations sur leurs droits. Ensuite, le local sert à entreposer le matériel syndical. Puis, il permet aux sections syndicales d'entreprises et de services de se réunir pour organiser le développement du syndicat dans un territoire, pour préparer les manifestations, etc. Enfin, c'est un lieu où des réunions de formation syndicale peuvent se tenir. Les locaux des Unions Locales viennent en complément des locaux syndicaux obligatoires dans les entreprises, administrations ou services les plus importants. 

 

     L'Union Locale CFDT (devenue "accueil territorial") bénéficie, depuis des décennies, d'un petit local, constitué d'une pièce, au 21 rue de Sarthe. Pendant longtemps, il se trouvait au rez de chaussée puis, à la suite d'un incendie, la CFDT fut relogée au premier étage où elle est actuellement (la pièce du rez de chaussée est utilisée pour quelques permanences associatives). Le bâtiment - qui héberge également le Secours Catholique - va être détruit ainsi que deux autres bâtiments (l'ancienne caserne des pompiers et les anciens bains douches municipaux) pour y réaliser une opération immobilière. Pour le moment, aucune solution sérieuse de relogement n'a été proposée aux deux organisations (/2024/10/jeux-de-chaises-musicales-a-sable-5.html). Bref : que la CFDT accepte ou non de payer un loyer exorbitant elle risque de toute façon de se retrouver assez vite à la rue.

 

     Le cas de la CGT et de Force Ouvrière est différent car elles se partagent la "Maison du Peuple" située place Dom Guéranger, en bordure du bras de la Marbrerie. Ce lieu a une longue histoire et s'y attaquer est tout un symbole. L'association Passé Simple a édité, en 1994, un livre sur un ancien maire de Sablé, celui dont le nom honore la place où se situe la mairie : "Raphaël Élizé (1891 - 1945)". On y découvre la genèse de ce bâtiment (pages 85 et 86 ; j'ai résumé)). "Face au développement du syndicalisme (1 000 syndiqués dans tout le canton), Raphaël Élizé offre un local aux différents syndicats en 1936. C'est la Maison du Peuple de la place Dom Guéranger qui sera inaugurée le 24 juillet 1938 par Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT". Rappelons que Raphaël Élizé fut maire de 1929 à 1941 à la tête d'une liste qui a légué, à la commune, de nombreuses réalisations sociales. Un exemple est l'ancienne piscine de plein air (devenue "Espace Henri Royer") qui fut une des premières dans l'ouest. Quant à la CGT, elle regroupait l'essentiel des syndiqués du pays en 1938 ; après la guerre, une dissidence aura lieu donnant suite à la création de FO d'où le partage de la Maison du Peuple. 

 

     Une question se pose : si le maire expulse les syndicats de la Maison du Peuple (ce qui ne sera pas chose facile), quel usage compte-t-il faire de ce bâtiment ? L'attribuer à des associations (mais l'ancienne école Gambetta n'est pas saturée), l'utiliser pour des services municipaux ou la démolir ? Mais, alors, dans quel but ? 

 

     J'ai cru comprendre que le Conseil Municipal aura à se prononcer lundi 31 mars. J'espère qu'il y aura une majorité d'élus à voter contre la proposition du maire. Au moins ceux qui se disent de gauche et ceux qui sont ou ont été des militants syndicaux actifs. 

 

     Mais ne nous y trompons pas : ce n'est que le premier acte. Qui empêchera, ensuite, le maire à faire payer les associations et clubs ? Je signale que c'est déjà le cas pour au moins une association (à caractère très social) pour un usage ponctuel tous les mois Quant aux subventions, je crois savoir qu'elles seront revues à la baisse pour beaucoup. Et pendant ce temps, on dépense des centaines de milliers d'euros pour la rue Paul Doumer après avoir dilapidé l'argent rue Gambetta. 

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Les Municipales c'est dans un an (5)

23 Mars 2025 Publié dans #Sablé sur Sarthe, #Vie Municipale à Sablé, #Élections

     Suite de la série entamée il y a quelques semaines (voir le 4ème et les liens pour les 3 précédents) : /2025/03/les-municipales-c-est-dans-un-an-4.html

 

     Au début du mois, personne à Sablé n'évoquait les Municipales de 2026 sauf ceux qui sont opposés au maire. Puis, soudainement, l'intérêt est devenu évident : beaucoup de ceux que je rencontre m'interrogent sur le sujet ; y compris des personnes que je ne connais que de vue mais qui me connaissent bien pour avoir été longtemps conseiller municipal. Il y a, à mon avis, deux raisons principales à cette évolution : d'une part l'annonce faite par le RN de vouloir se présenter  et les embouteillages monstres qui ont fait brutalement baisser la cote de popularité de Nicolas Leudière. Bref, les uns s'inquiètent du danger de l'extrême-droite et d'autres souhaitent que la majorité actuelle soit battue. 

 

     C'est dans ce contexte que "Le Maine Libre" a fait paraître, samedi, un article sur le sujet. On y apprend, sans surprise, que le maire ne veut pas dire s'il se représente ce qui est de bonne guerre. Pour le reste, on a une telle impression de flou que personne ne comprend la même chose. Il est vrai que ceux qui sont cités peuvent avoir intérêt à brouiller les pistes. Essayons d'y voir plus clair ! 

 

     La droite, orpheline de Joulaud et de Fillon a déjà désigné sa tête de liste et une équipe est en place. Pour espérer gagner, elle met de côté les anciens élus et tente de ratisser large. Pour faire signer une pétition contre la passerelle, elle a mis en place une association. Celle-ci se veut, bien sûr, "apolitique" mais elle est dirigée par la future tête de liste de droite, la quasi totalité de ceux qui apparaissent sur la photo sont bien connus à droite (plusieurs élus de l'opposition de droite élu de la liste Joulaud et un candidat LR de 2024) et son  nom est tout un programme : "Tous pour Sablé".

 

     Il faut être très vigilant. Ce n'est pas parce que ces gens sont opposés comme nous à Nicolas Leudière que nous devons nous laisser séduire. Il est absolument exclu de faire liste commune avec la droite et les amis de Retailleau, Wauquiez et compagnie comme il est inconcevable de s'allier avec le maire, ami d'Édouard Philippe, de Morançais et de Macron. Ceux qui se laisseraient entraîner se déshonoreraient et se déconsidéreraient. 

 

     Une chose est sûre : il y aura une liste de gauche - et une seule - face aux 2 listes de droite et à celle, hypothétique, du RN. Des Saboliens motivés s'y emploient ; ils souhaitent une liste ouverte, représentative de la diversité de la population ; ils sont prêts à accueillir ceux qui avaient cru au promesses de Nicolas Leudière et qui sont très déçus ; ils multiplient les contacts et commencent à élaborer un programme partant des préoccupations des habitants de notre ville. Tous ceux qui voudront les rejoindre seront les bienvenus. N'hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés. 

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